* Point de vue de Mathis *
Une larme froide coule lentement sur ma joue avant de s'imprégner dans la mousse de mon casque. Ca fait dix minutes que je suis parti de chez Samantha, et j'ai bien cru que je n'allais pas tenir jusque là. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Depuis cette après-midi ou je l'ai renversée, elle m'obsède. Pourtant, avant, je ne m'étais jamais préoccupé d'elle ! C'était une camarade comme une autre, une fille à qui j'avais dû parler une fois en cinquième pour demander un stylo, sûrement... Elle n'était qu'une élève parmi tous les autres. Mais cette après-midi là a tout changé.
Je m'en voulais énormément alors j'ai réussi à choper son numéro pour m'excuser. Je pensais que ça s'arrêterait là, qu'une fois que je lui aurais dit pardon, je l'oublierais et elle redeviendrait une inconnue. C'est loin de s'être passé ainsi ; nous avons discuté toute la nuit ! Finalement, moi qui la prenait pour une intello inintéressante, j'ai découvert une jeune fille agréable et passionnante. Et depuis ce jour, elle n'a pas déserté mes pensées. Nous nous sommes vite rapprochés, surtout grâce à cette baignade improvisée en décembre ; j'ignore pourquoi, mais ça m'a immédiatement mis hors de moi lorsque M.Brien l'a frappée. Je me suis levé d'un coup et j'ai hurlé au prof :
_ Espèce de connard ! Vous venez de gifler une élève !
_ Johnson, comment osez-vous ? Rasseyez-vous et fermez-la ! m'avait-il répondu en me fusillant de son regard porcin.
_ Certainement pas, non ! Vous n'êtes qu'une ordure !
Et sur ces mots, j'avais rageusement balancé mes cahiers dans mon sac et quitté la salle pour rattraper Sam. Auparavant, je n'aurais pas bronché, c'est à peine si cette scène m'aurait troublé. Je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi j'éprouvais d'un coup toute cette haine à l'égard du prof parce qu'il avait fait mal à Sam. En tout cas, j'avais absolument besoin de vérifier son état, il était hors de question que je la laisse seule. Et j'ai su que j'ai eu raison quand j'ai enlevé sa main qui tenait sa joue endolorie. Elle était bleue et rouge à la fois, les doigts de cet abruti de bourgeois enfoncés dans sa peau laissaient une trace brûlante. J'ai eu si mal au cœur en constatant les yeux emplis de larmes de la petite blonde, les cernes qui les soulignaient et l'ardente rougeur torturant son visage d'ordinaire si joli. C'est à cet instant précis que j'ai éprouvé le besoin de rester à ses côtés, de devenir un vrai ami pour elle. Elle m'avait semblé si fragile à ce moment, je voulais lui remonter le moral. Alors sans réfléchir, je l'ai prise par le bras et l'ai emmenée à la plage, puis au bar. S'en sont ensuivis d'autres moments très sympas passés avec elle, et nous sommes réellement devenus de vrais potes, ce qui m'a également permis de me rendre compte que j'étais seul, moi aussi. A part les gars du foot, je n'ai pas tant d'amis que ça : mon cousin Elliot, mais qui n'est pas dans ma filière, et Juan, un gars sympa mais un peu bizarre, sont vraiment les deux seules personnes auxquelles je parlais avant Sam. Puis, avec la réputation de charos que mon équipe et moi possédons, je suis plutôt mal vu par les autres mecs, et regardé plus comme un trophée qu'un humain par les filles. Alors forcément, c'est difficile d'avoir des amis...
Tout ça pour dire que Samantha Foster est sans conteste ma meilleure rencontre cette année. Elle est adorable, vraiment ! Elle a même accepté de venir me voir jouer mon match de foot en début février, et m'a encouragé à s'en détruire les cordes vocales. C'est une personne tellement belle, gentille, agréable, intéressante, géniale et... enfin, elle est parfaite quoi ! Ouhla, que de compliments... C'est bien ça qui m'inquiète. Ces compliments sont une des raisons qui me font pleurer, là maintenant, alors que je roule dans la nuit tombante. Plus je passe du temps avec elle, plus je crois bien que.. que je suis en train de ... de développer des sentiments plus qu'amicaux pour elle... Cette journée avec elle a été synonyme de torture pour mon petit cœur. L'avoir si près de moi tout ce temps ! Rien que lorsqu'elle a ouvert sa porte à 9h33 ce matin, j'ai su que la journée s'avérait longue ; elle était si mignonne, ses petites bouclettes ondulant sur ses yeux, et ses joues toutes roses ! La connaissant, elle a dû louper le réveil et se préparer en quatrième vitesse, à tous les coups... Et bien sûr, en bonne bourrelle qu'elle est, elle ne s'est pas arrêtée là. Sa réaction était des plus ravissantes quand je lui ai offert ma rose ; il n'a pas fallu plus que son bisou inattendu sur ma joue pour m'enflammer et me faire rougir. Ensuite, toutes ces heures que nous avons passées à travailler, toutes ces heures pendant lesquelles se frôlaient sans cesse nos coudes, nos doigts... C'était incroyable ! Au début, on faisait pas exprès, puis j'ai bien l'impression que c'est devenu comme un jeu, intentionnel. En fait, toute cette journée était parfaite à deux détails près. Premier détail qui m'a fait très mal, c'est quand Sam m'a fait croire qu'elle se servait de moi pour se rapprocher de mon pote. Ca, ça a vraiment été le déclic, la jalousie m'a littéralement submergé, j'ai voulu partir. Je n'ai pas supporté avant tout l'idée d'être encore une fois relégué au second plan, ni d'imaginer Sam un jour dans les bras du brésilien. Et ensuite, le souvenir de Marine m'est revenu en un éclair, un flash-back.
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17 ans mais je t'aime (1ère version)
Romance[1ère version, en réécriture : la version 2 sera très différente et améliorée !] Pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Tout les oppose : elle mineure, lui majeur, elle lycéenne, lui professeur, elle déterminée, lui souvent dans l...