Chapitre 4

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Alex

— Trois, deux, un... On entre ! m'écrié-je avant de faire exploser la porte d'entrée de la maison de nos suspects.

Bryan et Lisa me suivent alors que mes trois autres coéquipiers sont passés par la porte arrière.

— Salon RAS ! informe la voix d'Elena.

— Cuisine RAS ! enchaîne celle de Jason.

Ma partie de l'équipe est dans le hall d'entrée en file indienne.

— Hall RAS ! annoncé-je à mon tour.

La pièce est modeste et dans un monstrueux bazar. Des vestes et des chaussures jonchent le sol et un gros centimètre de poussière nous indique que la maison n'a pas été nettoyée depuis pas mal de temps.

Heureusement que Megan n'est pas là. Elle aurait déjà fait un malaise à la vue de toute cette saleté...

Nous arrivons au pied des escaliers et les montons rapidement. Nous avançons prudemment dans le couloir qui comporte deux portes sur notre droite et je m'arrête devant la première. Bryan tape sur l'épaule de Lisa qui fait de même sur la mienne. C'est notre signal pour nous informer que nous sommes prêts à entrer.

J'enfonce la porte avec mon pied et entre dans une chambre juste assez grande pour accueillir un lit et un placard. J'avance légèrement et Lisa se dirige vers l'armoire au fond de la pièce pour l'examiner. Elle crie :

— Chambre une RAS !

Nous sortons, nous remettons en file indienne et continuons notre progression à travers le premier étage.

— Bureau RAS ! nous annonce encore une fois la voix de Jason.

Mais ils sont où bon sang ?!

Nous arrivons devant la seconde porte que je défonce et nous entrons dans la pièce juste à temps pour apercevoir deux hommes sauter par la fenêtre.

— Ils s'enfuient par le côté droit de la maison !

— On les voit ! On est sur eux ! affirme Lewis, le deuxième sergent de l'unité.

Mes coéquipiers et moi ne perdons pas de temps et redescendons à grandes enjambées au rez-de-chaussée. Nous courons aider nos collègues qui s'occupent de rattraper les deux criminels. Lorsque nous passons la porte d'entrée avec le souffle court, le stress redescend instantanément, car nous apercevons nos amis avec deux suspects menottés à leurs pieds.

— Bien joué ! m'exclamé-je.

Des sourires se peignent sur nos visages dégoulinants de sueur. Nous avons réussi notre mission haut la main aujourd'hui. C'est une belle journée.

Nous détachons nos casques. L'intervention est terminée.

— Bravo, beau travail ! nous félicite la voix de Megan dans nos oreillettes.

Nous rentrons au QG. Les deux hommes sont transportés par des voitures de patrouilles qui attendaient la fin de notre descente en espérant pouvoir ramener les assassins des jeunes d'hier soir.

Nous arrivons sur le parking et plusieurs membres du Swat nous attentent. Parmi eux, je vois le commandant et Megan, le sourire aux lèvres. C'est vrai qu'ils peuvent être contents. Nous venons d'arrêter deux meurtriers qui ont tué trois personnes dans une ruelle. Nous attendons juste leurs aveux pour clôturer le dossier.

Quand nous sortons du blindé, ils nous applaudissent tous et mon équipe ne peut pas s'empêcher de sourire. Nous nous dirigeons vers notre commandant ainsi que notre capitaine qui tendent leurs poings pour nous checker.

— Super intervention ! nous félicite à nouveau Megan.

— Nette et sans bavures, bravo ! renchérit le grand patron.

Nous contemplons les patrouilleurs emmener les assaillants à l'intérieur. Ils ne sont pas près de revoir la liberté. Ils risquent de croupir très longtemps derrière les barreaux.

Nous rentrons. Megan et Johnson se rendent en salle d'interrogatoire tandis que les membres de mon équipe vont prendre une douche bien méritée. Comme ça fait du bien de détendre ses muscles, fatigués d'une journée pleine de recherches accompagnées d'une intervention, avec de l'eau chaude. Après quelques minutes de relaxation, nous avons tous enfilé des vêtements propres et confortables.

— Quelle satisfaction de voir ces deux crétins derrière les barreaux. Je ne comprendrai jamais comment c'est possible de tuer comme ça de sang-froid. Tout ne tourne pas rond dans la tête de ces gens franchement, s'exaspère Lisa.

— Tu as tout à fait raison, acquiesce Lewis.

Nous sommes curieux de savoir où en est l'interrogatoire des deux criminels, alors nous décidons de nous rendre dans la pièce juste à côté de celle où les cuisine nos supérieurs : la salle d'observation. Elle dispose d'une vitre teintée qui nous permet de voir à l'intérieur sans qu'eux ne puissent nous remarquer. C'est sans doute l'endroit que je préfère au QG.

Le commandant et Megan sont debout devant les hommes qui sont renfrognés sur leurs chaises. Ils essayent de les faire avouer, mais pour l'instant, aucun des deux n'a l'air de craquer.

— Mais alors, que faisiez-vous dans cette ruelle messieurs Grayson ? s'impatiente ma copine.

— Nous y avons marché durant l'après-midi. Se balader est un crime maintenant ?
           
— Sauf que vous nous mentez. Les caméras de surveillance ne montrent personne entrer dans cette ruelle hier après-midi. Elles montrent uniquement deux personnes qui ont assassiné trois jeunes un peu avant vingt-trois heures, leur rétorque Warren Johnson.
           
— N'importe qu...
           
— Nous allons attendre que notre avocat vienne nous représenter pour en dire davantage. Et je vous préviens, il ne travaille pas le week-end, le coupe son frère Lilian.
           
Ils se jettent tous les deux un regard qui en dit long sur leurs sentiments et Paul comprend qu'il doit se taire pour ne pas aggraver leur cas déjà critique.
           
— Nous savons que vous êtes les assassins, votre ADN a été retrouvé sur les lieux. De plus, pourquoi vous seriez-vous enfuis par la fenêtre de chez vous sinon ? Avouer maintenant vous aidera sans doute devant le juge, continue le patron.
           
— Nous attendons notre avocat.
           
— Toutes les preuves vous incriminent, alors pourquoi aggraver votre cas ?
           
— Nous. Attendons. Notre. Avocat, répète Lilian sur un ton qui n'admet aucune réplique.
          
Mes deux supérieurs ne sont absolument pas contents, mais ils se taisent. Ils n'ont pas le choix de toute façon... Ils sortent le visage remplit de colère et celle-ci n'a pas bougé de leurs traits lorsque mon équipe les rejoint dans le couloir.
           
— Ils ne parleront plus jusqu'à ce que leur avocat vienne les représenter lundi, nous annonce Megan, dépitée.
           
— Donc on fait quoi jusque-là ? demande Jason.
           
— On attend. Rentrez chez vous, reposez-vous jusqu'à lundi et revenez en pleine forme, nous dit le commandant en retenant son énervement.
           
—Mais monsieur, la semaine dernière vous avez demandé à notre équipe si nous pouvions rester jusqu'à vingt-deux heures ce soir, en attendant que l'équipe de nuit arrive au QG, pour pouvoir intervenir en cas de problème au festival à Beverly Hills... lui rappelle Elena.
           
— Ah oui... et ben du coup restez jusqu'à vingt-deux heures et ensuite allez vous reposer.
           
Après ces mots, il s'en va dans le couloir en direction de son bureau. Il a l'air furieux, mais très impatient de pouvoir interroger ces deux criminels la semaine prochaine.
           
— Bon... apparemment je ne sers maintenant plus à rien ici. Je vais rentrer, nous informe Megan.
           
Elle se tourne vers moi et continue.
           
— J'te laisse la voiture, je prends le taxi.
           
— Ouais rentre, t'as l'air morte. Par contre, tu peux prendre la voiture si tu veux... Moi aussi j'peux rentrer en taxi.
           
— T'inquiète pas, c'est bon.
           
— Ok, si tu le dis. A ce soir alors.
           
— A ce soir Alex, me souffle-t-elle en me tournant le dos.

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant