Chapitre 41 (Megan)

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Le rez-de-chaussée est un labyrinthe sans nom. Léonardo guide ses hommes au milieu des couloirs qui partent de tous les côtés et des dizaines de portes sur chaque mur. Nous progressons vite, bien trop vite. Les virages défilent et je ne peux rien faire pour ralentir le groupe.

          Je ne parviens pas à poser la main sur grand-chose. L'Hispanique me tient toujours fermement malgré les nombreux coups que je tente de lui asséner, il ne me lâche pas d'un pouce. Je n'arrive pas à m'agripper à la moindre poignée.

          La police ne me retrouvera jamais dans ce dédale de couloirs !

          Après notre course dans plus d'une vingtaine de chemins interminables, nous arrivons dans un passage qui se termine dans la cour de l'hôtel voisin à celui où nous séjournions ces derniers jours. Une Porsche gris métallisé nous y attend. L'Hispanique ouvre violemment la portière pour me pousser sur la banquette arrière et les Européens me bloquent immédiatement de chaque côté, je suis prise au piège.

         L'Hispanique saute sur la place passagère et Léonardo n'attend pas une seule seconde avant de démarrer la voiture. Mon estomac se noue dès que je sens le véhicule avancer.

          Faites que la police ait prévu une zone sécurisée par des agents tout autour de ce quartier !

           Pitié !

          Je ne veux pas retourner dans ce calvaire !

          Le Swat m'a retrouvée !

          Ils n'ont pas fait tout ça pour rentrer bredouille à Los Angeles !

          Avant que la voiture ne quitte la cour, je jette un dernier coup d'œil à la porte par laquelle nous venons de sortir, dans l'espoir d'y voir apparaître un agent du Swat ou même un policier argentin, mais personne ne vient. Le battant fermé à clef en haut de la cage d'escalier a dû les ralentir et même s'ils ont réussi à le franchir sans trop de problèmes, ils se sont perdus dans le labyrinthe de couloirs et de portes au rez-de-chaussée, c'est certain.

          La Porche gris métallisé s'engage sur une avenue bondée à dix-huit heures. Nous parvenons à rouler, mais la vitesse n'est pas optimale pour une fuite.

          Il faut que je garde espoir !

          Cependant, comme la police ne connait pas le modèle de la voiture, ils auront de grandes difficultés à me retrouver parmi tout ce monde et ce, même pour des agents aussi bien entraînés que ceux qui ont été acceptés dans la brigade du Swat. De plus, les officiers penseront sans doute que notre conducteur a voulu éviter les embouteillages pour déguerpir plus vite en passant par de plus petites routes beaucoup moins utilisées. C'est ce que font les criminels en général, mais aujourd'hui, ils en ont décidé autrement...

          Sans doute parce qu'ils connaissent très bien les stratégies policières...

Ils ont l'habitude de fuir...

          Les minutes défilent et je ne vois aucun gyrophare à l'horizon.

          Mais où sont-ils passés ?!

La voiture parcourt une dizaine de kilomètres, puis quitte la voie rapide pour une route beaucoup moins empruntée. Malheureusement, je la reconnais rapidement : c'est le chemin de l'aérodrome. Nous allons quitter la ville dans peu de temps, donc si la police ne se dépêche pas, je vais m'envoler... loin de Buenos Aires...

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant