Chapitre 27 (Megan)

79 7 17
                                    

Romero me plaque contre le mur et je n'arrive pas à me dégager. J'entends mes gardes grogner et se débattre, mais mon champ de vision est bloqué par la carrure mastodonte du sous-chef du gang de mon père. Mon ouïe distingue des coups. Je ne sais pas qui les donne et qui les reçoit, mais je n'aime pas ça. Le combat est inégal. Nous sommes cinq, ils sont neuf.

— Bloquez-les dans le bureau. J'emmène la fille avec moi, ordonne Romero.

Quoi ?!

Nan ! Nan ! Nan !!!

— Si vous ne touchez ne serait-ce qu'à un de ses cheveux, je vous jure qu'il vous tuera, le prévient Léonardo.

— Et ça devrait me faire peur ? Votre boss est en taule et mes gardes viennent de neutraliser en moins deux secondes ses soldats les plus entrainés.

Il rigole, puis me traine vers la sortie. Je gesticule dans l'espoir qu'il lâche prise, mais je ne fais pas le poids. Je ne gagnerai jamais contre lui.

Sur le chemin, je croise le regard désolé de l'Hispanique. Deux hommes le tiennent fermement et l'empêchent de bouger en pointant leurs deux armes sur lui. Une sur son flanc et une sur sa tempe.

— Lâchez la putain ! crie-t-il, mais Romero l'ignore.

Ce dernier baisse la poignée de la porte et commence à l'ouvrir.

C'est fini.

Je suis finie.

Un grand fracas retentit soudainement derrière moi et je me retourne en sursaut, découvrant la table ronde du bureau renversée. C'est l'Hispanique qui l'a faite tomber. D'ailleurs, un des gardes qui le tenait se l'est prise sur le pied et, en se tordant de douleur, lui a lâché le bras. Son collègue, se retrouvant seul, ne fait plus le poids contre l'homme de main de Léonardo, qui l'assomme avec la crosse de son arme en une fraction de seconde.

Romero me pousse vers la sortie d'une main et de l'autre, il cherche les clefs de la salle dans ses poches. Il veut y enfermer tous les hommes présents, mais l'Hispanique est plus rapide. Il se précipite sur le chef du gang de Mendoza juste à temps pour faire valser les clefs à travers la pièce et le plaquer contre le mur. Il lui afflige plusieurs coups au visage et le menace de son pistolet.

Les hommes de Romero lâchent alors leurs prises et se jettent sur l'Hispanique qui est rapidement mis à terre. Les Européens se lancent à leur tour dans la mêlée pour aider leur camarade. Plusieurs coups de feu font trembler mon corps tout entier.

Ils sont tarés !

Une main m'attrape le bras et je me débats, avant de m'apercevoir qu'il ne s'agit que de Léonardo. A bout de souffle, il m'entraîne à l'extérieur de la pièce.

— Va au bar et demande Armando. Il te cachera.

Je n'ai pas le temps de répliquer qu'il est déjà reparti dans le bureau où un combat fait rage. J'entends les coups donnés depuis l'autre côté du mur. Ils ne rigolent vraiment pas avec la violence par ici.

L'étroit couloir est vide. Les membres du gang sont partis. Je cours en direction du bar. La foule qui est agglutinée dans la grande salle principale n'a pas l'air d'entendre les coups de feu qui résonnent dans la pièce d'à côté.

Au milieu de tout ce monde, je rencontre des difficultés à me frayer un chemin, surtout que je suis souvent ralentie par des individus qui désirent discuter avec moi. Je les ignore à l'unanimité et continue ma route. Je cherche désespérément le bar des yeux.

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant