Chapitre 33 (Megan)

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Je me prépare pour un nouveau rendez-vous qui a lieu dans moins d'une demi-heure. Cette fois, nous sommes à Buenos Aires. J'ai eu du mal à regarder la ville par la fenêtre à notre arrivée hier. Je ne suis jamais revenue ici depuis que j'ai déménagé à Los Angeles après le procès de mon père il y a bientôt vingt ans. Cette ville me rappelle bien trop de mauvais souvenirs...

Je m'attache les cheveux en un chignon ample et me maquille peu. Je fais le minimum que Léonardo accepte : du mascara et du rouge à lèvre rouge pétant. Pour ma tenue, j'opte pour une jupe noire ainsi qu'un top orange pailleté et dans mon panel de chaussures, je choisis les talons les plus bas... qui font plus dix centimètres tout de même...

J'en ai marre d'avoir des ampoules qui me font souffrir le martyre !

— Megan ? m'appelle Léonardo depuis le couloir.

Je regarde l'heure sur le réveil de la table de chevet. J'étais censée être prête et dans le hall d'entrée il y a plus de dix minutes !

Oups !

Tant pis.

Il me demande de me préparer comme je n'en ai pas l'habitude, c'est plus long, c'est normal.

— J'arrive, lui réponds-je, épuisée par ce que l'on me force à faire à longueur de journée ces dernières semaines...

Je n'en peux plus, j'en ai marre. Je veux rentrer chez moi, retrouver Alex, ma mère, Louane et le reste de mes amis ! Je veux retrouver une vie normale !

Je sors de ma chambre et rejoins les quatre hommes qui m'attendent devant la porte d'entrée, gardée vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour éviter que je ne m'échappe, puis nous partons en direction du lieu du rendez-vous.

Après une longue visite du centre-ville dans les bouchons, Léonardo se gare dans un parking sous-terrain de grande envergure et nous rejoignons la rue afin de nous rendre devant un petit restaurant typique argentin.

La terrasse est pleine et les plats ont l'air excellents. Je m'imagine ici avec ma famille, en train de profiter d'un moment inoubliable, mais malheureusement, ce n'est qu'un rêve. Autour de moi, il y a quatre gardes qui me surveille constamment pour que je ne puisse pas m'enfuir comme j'ai tenté de le faire lors de notre premier rendez-vous...

Léonardo prend les devants de notre groupe et nous le suivons à travers le restaurant. Au fond, il chuchote au barman quelques mots inaudibles pour moi qui suis à peine quatre enjambées derrière lui, puis passe derrière le comptoir. Il nous fait signe de l'imiter.

L'Hispanique marche devant moi, les Européens me secondent et nous passons la porte de service qui mène sur un long couloir plutôt sombre et lourd. La chaleur pèse une tonne sur mes épaules.

Tout au bout du passage à l'arrière du restaurant, mon chef entre dans une pièce sans prendre le temps de frapper. Nous arrivons dans un bar clandestin. Dedans, la drogue est apparemment autorisée, car de la fumée âcre me pique le nez et je ne vois pas une seule table qui ne possède pas de trainée de poudre blanche.

Il y a des dizaines de profils masculins totalement défoncés à cause de je ne sais pas trop quelle substance, mais aucun visage féminin n'est dans mon champ de vision. Je me sens comme une intruse.

Comme depuis mon enlèvement à vrai dire...

Un homme mince se lève et s'approche de notre troupe.

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant