Deux jours se sont écoulés depuis l'altercation avec le chef du gang de Mendoza. Après cet incident, nous sommes immédiatement partis pour une nouvelle destination : Córdoba. Léonardo ne voulait pas s'attarder, au risque que la bande à Romero ne nous retombe dessus.
Mes ravisseurs n'ont pas accepté de me raconter ce qu'il s'est produit en détails, mais j'ai appris que durant la bataille, trois des gardes de Romero ont perdu la vie et les quatre hommes qui se battaient de mon côté ont failli la laisser également. Apparemment, les coups de feu sont partis dans tous les sens et ne finissaient plus. Il a fallu tenir longtemps avant que l'équipe de Romero ne soit à terre et épuisée, afin que la bande à Léonardo réussisse à s'enfuir.
Je suis en voiture avec mes quatre gardes. Nous allons en direction d'une autre planque du gang pour assister à un nouveau rendez-vous.
Encore...
J'espère sincèrement qu'il se déroulera mieux que le précédent... Je ne veux pas terminer en chair à viande pour un espèce de taré.
Nous roulons au pas sur une avenue bondée pendant des minutes interminables. Je m'impatiente, je veux en finir le plus vite possible et rentrer à l'hôtel pour me blottir dans les couvertures en velours qui englobent mon lit.
Léonardo, qui conduit comme d'habitude, tapote le volant et le son aiguë de ses nombreuses bagues contre le cuir me donne la migraine. Je ressens un sacré soulagement lorsqu'il se gare enfin sur une des rares places de parc sur le bord de la chaussée.
— Nous sommes arrivés, annonce-t-il.
Je regarde par la vitre, mais ne vois que des locaux de grandes enseignes avec à leurs pieds, des restaurants complets en ce début de soirée.
Euh...
Rassurez-moi.
La planque n'est tout de même pas à deux pas de familles innocentes ?!
Malheureusement, j'obtiens vite ma réponse : Léonardo sort de la voiture et notre emplacement ne semble pas le gêner du tout. Ça a l'air absolument normal pour lui !
— Allez, hop ! Tout le monde dehors ! lance-t-il.
Je m'exécute à reculons. Tous ces citadins sont beaucoup trop exposés autour de nous ! Notre rendez-vous peut partir en vrille à n'importe quel moment et la sécurité du public est bien moins assurée qu'au hangar de Mendoza dans une zone industrielle désaffectée !
L'Hispanique me tient le bras pour ne pas me perdre dans la foule. Tout le monde se bouscule, nous devons jouer des épaules, c'est encore pire qu'à Los Angeles !
Léonardo, à la tête de notre petit groupe, entre dans le hall d'un bâtiment censé abriter une dizaine de grandes entreprises renommée et se dirige vers l'ascenseur, où il sort une carte qu'il fait biper contre le lecteur prévu à cet effet.
Nous montons jusqu'au huitième étage et parvenons dans un couloir rempli de fumée. Je toussote plusieurs fois, surprise par l'odeur âcre. Je comprends très vite que je n'ai pas affaire à de la cigarette, mais à quelque chose de bien plus fort.
Mon groupe s'avance vers une porte gardée par un molosse et d'où s'échappe de la musique qui me détruit les tympans. Je devine qu'ils doivent bien s'amuser juste derrière le battant en bois sombre que le vigile ne tarde pas à tirer.
Léonardo se tourne alors vers moi avec un sourire malicieux.
— Il vaudrait peut-être mieux que tu te caches les yeux, rigole-t-il.
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Je ne te lâcherai pas
Mystère / ThrillerMegan et Alex se sont rencontrés dans la police. Depuis trois ans, ils vivent une relation saine et sans embûche, si bien qu'Alex s'apprête à lui faire sa demande en mariage. Quelques jours avant cet heureux événement, Megan se fait kidnapper par u...