Chapitre 23 (Megan)

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Je meurs de faim. Léonardo m'a fait enfermer dans cette chambre il y a plus de deux jours. Depuis, je n'ai reçu qu'un bol de riz que l'Hispanique m'a amené en silence. Actuellement, je suis couchée sur le lit et regarde le plafond. Je n'ai pas grand-chose d'autre à faire... Je n'ai pas de téléphone, de livre, de télévision, et cætera. Le pire, c'est que la pièce ne possède même pas de fenêtre. Je commence sérieusement à devenir claustrophobe à force de rester enfermée ici.

J'entends de temps en temps des pas dans l'appartement, des portes s'ouvrir et se fermer, des hommes qui parlent, mais le silence revient à chaque fois.

Je me sens plus seule que je ne l'ai jamais été. J'ai passé les deux derniers jours à me remémorer la vidéo d'Alex qui se faisait tabasser et mon évasion totalement pourrie et inutile. Je n'ai réussi qu'à mettre mes proches en danger. Je me sens tellement mal.

J'entends à nouveau des pas dans l'appartement. Leur son augmente. On dirait que quelqu'un me rend une petite visite. Fatiguée à cause de ma mauvaise alimentation de ces derniers temps, je m'assois difficilement. Le visage de l'Hispanique passe par l'entrebâillement puis il s'approche à quelques pas du lit.

— Nous partons pour Mendoza dans une heure. Le petit-déjeuner est sur la table de la cuisine et ensuite il faudra que tu te prépares.

Ce qu'il vient de me dire, je m'en fiche royalement. Une seule question tourne en boucle dans ma tête :

— Comment va Alex ?

— Il survivra, me répond-il distraitement.

A pas lents, il se rapproche de moi. Bien trop près de moi. Il s'assoit à quelques centimètres de ma cuisse et je m'écarte sans aucune hésitation. Je ne veux pas attraper la peste.

Ses lèvres s'étirent en un sourire qui ne présage rien de bon pendant que ses pupilles brûlent d'excitation. Il se glisse vers moi une nouvelle fois et sa main se faufile jusqu'à ma cuisse. Je m'écarte immédiatement.

Il est hors de question que ce gros porc me touche !

Il se rapproche encore de moi et repose sa main sur ma cuisse, mais cette fois, un peu plus haut. Je tente de le repousser mais il bloque mon torse grâce à son deuxième bras. Je me débats de toutes mes forces, en vain. Il a beaucoup plus de force que moi. Je suis piégée.

— A quoi vous jouez putain ?! hurlé-je.

Il ne me répond pas. Je tente encore de m'écarter mais je n'y parviens pas. Sa main remonte doucement sur mon jogging et cette sensation est épouvantable, elle me procure d'horribles frissons.

Comment ose-t-il ?!

Il sourit et ça me dégoute ! Il est dealer, kidnappeur, et en plus de ça, pervers ! Non mais je n'y crois pas ! Ce n'est pas possible !

Sa main me caresse de plus en plus haut et la panique me submerge.

Quand va-il repartir ?! Il veut aller jusqu'où ?!!

— Mais arrêtez bordel ! Lâchez-moi !

Mes paroles n'ont aucun effet sur lui alors je recommence :

— J'ai dit LÂCHEZ-MOI !!! LÂCHEZ-MOI !!!

Il arrête subitement son geste malsain. Ses yeux trahissent ses pensées. Il vient de se rendre compte de ce qu'il était en train de faire, et si son patron l'apprend, je ne lui donne pas vingt-quatre heures avant de finir au fond d'une rivière.

Il s'écarte brusquement et j'en profite pour me lever en hâte.

— Mais vous êtes taré !!!
— Désolé, bafouille-t-il avec une pointe de sincérité dans la voix.

Je me précipite dans la cuisine. Je ne peux pas croire ce qu'il vient de se passer.

Il...

Putain...

Qui sait jusqu'où il était prêt à aller...

Je balance cette pensée loin de moi. Le petit-déjeuner est servi et je compte bien me goinfrer, même si mon appétit a régressé ces dernières minutes. Je n'imaginais pas que l'Hispanique était aussi perturbé... Déjà que je n'étais pas à l'aise en sa présence avant... alors maintenant, c'est encore une autre histoire...

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant