Je ne te lâcherai pas

Chapitre 42 (Alex)

          Nous avons remonté la cage d'escaliers et sommes retournés sous la fenêtre de l'appartement où Megan a séjourné plusieurs jours avec ses kidnappeurs. Des membres de la police argentine ont installé des cordes avec des mousquetons pour nous permettre de remonter. Il n'y a pas d'autres issue. La seule porte que dispose ce toit mène à un labyrinthe et nous n'allions tout de même pas sauter du toit d'un immeuble de six étages pour atteindre la rue !

          Une fois de retour à l'intérieur de l'hôtel, nous rejoignons les escaliers, descendons les sept étages que nous avons monté il y a maintenant un quart d'heure et nous précipitons dans le hall d'entrée. Des dizaines d'agents attendent et parmi eux, je distingue le commandant de la brigade du Swat, Warren Johnson.

          Mon équipe me suit. La colère, la peur et le stress doivent se manifester sur mon visage car quand mon chef m'aperçoit, son regard évite le mien. Pourtant, il n'a pas l'habitude de fuir les gens. Il leur rentre plutôt dedans en général.

          — Vous avez fait tout ce que vous pouviez. Ils avaient bien prévu leur coup... tente-il, ce qui ne fait qu'aiguiser mon énervement.

          — Mais on n'en a pas fait assez ! Si nous, le Swat, nous ne parvenons pas à la sortir de là, alors qui le fera ?! explosé-je.

          — Alex, des agents passent la rue au peigne fin. Ils n'ont pas pu s'évaporer ! En plus, le commandant de la police de Buenos Aires a envoyé deux de ses unités vérifier dans l'hôtel voisin pour que nous soyons sûrs qu'ils ne s'y soient tout simplement pas planqués.

          — Mais nous devons y aller aussi alors !

          — Ils nous appellent s'ils trouvent une piste. Le juge a uniquement autorisé une descente du Swat dans cet hôtel. Vous ne pouvez pas intervenir ailleurs !

          — Mais du coup on doit attendre ici, les bras croisés, alors que Megan est toujours sous l'emprise d'hommes prêts à tout ?!

          — Alex, cette situation ne me plaît pas plus qu'à vous, mais nous n'avons pas le choix. Nous devons faire confiance à ces agents et attendre.

          Attendre.

          Encore.

                              ***

          Depuis notre intervention ratée, plus de trois heures se sont écoulées. Le soleil s'est couché et seuls les lampadaires illuminent les rues de Buenos Aires. Nous n'avons toujours pas retrouvé Megan et ses ravisseurs.

          Les patrouilles chargées de fouiller les voitures sur la route devant l'hôtel ainsi que les unités assignées à la vérification de l'immeuble voisin n'ont pas retrouvé leur trace. On dirait qu'ils se sont envolés.

          Je conduis la voiture de location pour rentrer à ma chambre d'hôtel. Sur la place passagère, Lisa reste muette et à l'arrière, Bryan et Jason l'imitent.

          C'est bien mieux ainsi.

          Je ne suis pas d'humeur à discuter. Je n'arrive pas à m'enlever l'image des yeux désespérés de Megan me suppliant de la sortir de ce calvaire.

          Je m'en veux tellement de ne pas avoir réussi à la ramener à la maison. J'ai raté ma mission. J'ai tout raté. Depuis notre descente, tout le monde me répète que mon équipe et moi ne pouvions rien faire de plus, mais cela ne fait qu'accentuer ma colère.

          Bien sûr que nous aurions pu faire plus.

          Nous le pouvons toujours et aujourd'hui, nous nous sommes ratés.

Totalement ratés.