Nous sommes arrivés à Mendoza avant-hier soir et séjournons dans un hôtel encore plus luxueux que le précédent. La première fois que j'ai posé un pied ici, j'en suis restée bouche-bée.
L'appartement comprend une cuisine plus moderne que dans toutes les pubs télévisées que j'ai pu voir dans ma vie, un salon aux multiples fauteuils en tissu blanc ornés de coussins et de plaides pastel, ainsi qu'une salle de jeu où les hôtes peuvent s'amuser avec un billard, un babyfoot, un jeu de fléchettes, etc...
Les cinq chambres sont aussi grandes que le salon et contiennent de gigantesques lits recouverts de polochons et de couvertures plus douces les unes que les autres. De plus, chaque pièce possède un boudoir et une salle de bain privée.
Avec mon salaire de capitaine au Swat, qui est déjà aisé par rapport à la majorité des personnes, jamais je ne pourrais me permettre de payer quelques nuits dans cet hôtel. Je pense qu'en deux jours, j'aurais déjà épuisé mon salaire annuel... C'est hallucinant.
Assise sur l'un des fauteuils du salon de thé de ma chambre, je lis un roman que j'ai trouvé dans l'immense bibliothèque à côté de mon lit. En face de moi, une baie vitrée me laisse admirer la sublime vue sur la nature. Nous ne séjournons pas directement à Mendoza, mais à quelques kilomètres, dans la verdure et non pas dans la ville.
Dans d'autres circonstances, j'aurais trouvé ça magnifique...
Un balcon privé est de l'autre côté de cette fenêtre, mais Léonardo a gardé la clef pour éviter que je ne m'enfuie. Avant-hier soir, une fois toute seule, j'ai essayé de trouver une solution, mais je n'ai rien pu faire. Je n'ai pas réussi à crocheter la serrure. Il m'est totalement impossible de sortir et de m'éloigner de ces hommes qui me voient comme l'égale du tableau dans hall d'entrée...
Des coups sur la porte me sortent de mes pensées...
— Entrez.
— On mange, m'informe Léonardo en passant la tête par l'entrebâillement.
J'ai très faim, mais je ne veux pas voir l'Hispanique. J'ai juste envie de rester dans cette pièce et de me morfondre dans cet enfer, mais je n'ai pas le choix. J'ai l'obligation de manger avec lui, les deux Européens et Léonardo.
Arghhhh.
— J'arrive, grincé-je.
Il s'en va et je retire le plaide dans lequel je m'étais emmitouflée. Je me lève doucement. Je ne suis absolument pas pressée.
***
Le repas est bientôt fini. Ce soir, nous avons mangé des empanadas, une spécialité argentine. C'était très bon, mais ma mère les cuisine encore mieux. C'est son péché mignon.
Mon assiette est vide et je m'apprête à prendre congé quand Léonardo m'interpelle sans même m'adresser un regard :
— Nous partons voir un client dans une demi-heure. Prépare-toi dans le même style que la dernière fois.
Je l'observe longuement.
Il se fiche de moi ?
Il n'aurait pas pu me prévenir avant ?
Je lève les yeux au ciel et retourne dans ma chambre en trainant les pieds. Je n'ai aucune envie de retourner jouer la cheffe de gang dans une planque !
VOUS LISEZ
Je ne te lâcherai pas
Misteri / ThrillerMegan et Alex se sont rencontrés dans la police. Depuis trois ans, ils vivent une relation saine et sans embûche, si bien qu'Alex s'apprête à lui faire sa demande en mariage. Quelques jours avant cet heureux événement, Megan se fait kidnapper par u...