Chapitre 28 (Alex)

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            Tom Joyce est dans une cellule avec un de ses amis pendant que j'assiste à l'interrogatoire de mon troisième agresseur depuis la salle d'observation.

            — Je ne dirai rien. Vous perdez votre temps.

            — Agression d'un policier, possession de plusieurs dizaines de kilos d'héroïne, complicité avec un criminel argentin qui a fait enlever la capitaine du Swat de Los Angeles, et cætera, et cætera. Combien de siècles penses-tu passer en prison ? Personnellement, j'ai ma petite idée, attaque Johnson. En revanche, si tu nous communique des informations utiles, on pourra négocier.

           Un sourire s'affiche sur le visage de mon agresseur et un rire le suis rapidement.

            — La prison est une récompense. Nous serons nourris-logés avec nos potes, ce qui équivaut à des vacances, donc perso, j'achète.

            Une récompense ?

            Et mon poing dans la gueule, c'en est aussi une ?

            Le commandant essaye encore de le cuisiner avec toutes les horreurs que vivent les détenus, mais Zaydan Hassan s'en fiche royalement. Il continue d'encenser la prison comme nous pourrions le faire pour un palace.

            Mon chef appelle Lewis pour qu'il sorte cette ordure de la salle d'interrogatoire. Nous perdons notre temps avec Hassan.

            C'est maintenant au tour de Tom Joyce de répondre à nos questions. Il est emmené dans la pièce où l'attend déjà Johnson, mais nous découvrons rapidement que son discours est identique à celui de son acolyte : il préfère aller en prison plutôt que de nous dévoiler une quelconque information. Le commandant tente alors une dernière tentative d'attaque en lui mettant sous le nez le contrat retrouvé dans son bureau, néanmoins Joyce rigole.

            — Vous avez vu ? Le plus grand trafiquant de notre air me fait si confiance qu'il me confie des missions extraordinaires. Je ne suis pas personne après tout, se vente-t-il.

            Le commandant ri et je le comprends. Ses mots sont tellement idiots et dépourvus de sens.

            Garcia lui fait... confiance ?

            Pfff. N'importe quoi.

            — Tu penses sincèrement qu'il t'a choisi pour ça ? A mon avis, il a juste pris quelqu'un dont il n'a rien à foutre, mon gars. Comme toi. Si tu pars en taule, tu crois vraiment que tu vas lui manquer ? Une ordure inutile dans ton genre ?

            Joyce le regarde d'un air assassin. Si ses yeux pouvaient tirer des balles, le commandant serait mort, transpercé par une cinquantaine de projectiles... à la seconde.

            C'est fini. Il ne parlera plus...

            Au suivant.

            Après un signe de la main du commandant, Lewis ressort de la salle d'observation pour ramener Joyce derrière les barreaux et revenir quelques minutes plus tard avec mon dernier agresseur, Henry Williams. Il le laisse seul avec Johnson et rejoint mon équipe.

            Mon patron récite les fautes de l'Argentin et ce qu'il risque, comme il l'a déjà expliqué aux deux délinquants précédents, cependant, Williams a l'air plus réceptif que ses collègues. Ces informations l'atteignent. Elles ne lui glissent pas dessus comme si de rien n'était et le commandant l'a remarqué.

            Le pion du père de Megan baisse la tête. Il n'ose plus affronter les yeux destructeurs du chef de la police de Los Angeles.

            — Regarde-moi, lui ordonne ce dernier sans une once de douceur dans la voix.

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant