𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟗 - 𝐂𝐡𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞

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L'énergie magique qui émane soudainement de Freyja emplit la pièce. Et d'un claquement de mains seulement, elle fait disparaître notre sort.
Notre enthousiasme disparaît. Notre présence est révélée. J'ai soudainement l'impression d'être fichu, figée sur place. La magie qui émane d'elle est effrayante, paralysante. Je ne me sens plus capable de l'affronter, mais me rattache à l'idée qu'il s'agit sûrement de l'impression qu'elle veut donner.

Mais ce petit moment de faiblesse me sera fatale.
Une chaîne en fer noir apparaît dans chacune des mains de Freyja, et comme des serpents, elles viennent rapidement ramper et s'enrouler autour du cou des garçons. Les chaînes les traînent par terre pour les ramener aux côtés de Freyja, qui pendant ce temps se délecte de me voir figer par la terreur que me fait éprouver sa magie, mais aussi par la frustration de ne pas pouvoir agir pour aider mon copain et mon ami.
Les garçons se débattent pour échapper à son emprise, mais plus ils bougent plus la chaîne se ressert autour de leur gorge. Ils ne peuvent rien faire, si ce n'est espérer que je leur vienne en aide. Malheureusement dans l'état où je suis, cela m'est impossible.

FreyjaEra, toi qui n'a pas tenu à te joindre à moi, tu devras supporter la vue de leur disparition. Leurs cris de terreurs. Leurs regards de détresse.

Là est donc son but ?
Me punir de ne pas avoir rejoint son camp en me faisant assister à la mort de ma famille ?
Puis après quoi ? Me tuer plus tard ? Une fois que la terreur et la culpabilité auront ruiné mon âme ?

Je me retiens d'hurler de frustration, pour ne pas faire plaisir à ses penchants sadiques. Mais ne pas pouvoir bouger est entrain de me rendre folle. La magie noire que j'ai ingéré ne me permet plus d'utiliser ma télékinésie, j'ai beau essayer, rien ne marche. Je suis contrainte à les voir souffrir et mourir juste sous mes yeux. Et même si je peux encore les fermer, je m'en voudrais encore plus de ne pas les avoir regarder une dernière fois. Même si ce qu'ils vivent est horrible. Même si l'image de leur corps sans vie me pourrirait.

Les garçons ont arrêté de se débattre mais tentent de passer leurs doigts entre la chaîne et leur cou, pour respirer plus correctement. Ou plutôt « « correctement » ».
Je lis dans leur regard la peur, la panique, mais la tendresse aussi. Ils veulent me faire comprendre que, même s'ils meurent, je ne dois pas m'en tenir responsable. Mais comment ne pas le penser ?

FreyjaAlors, dit moi, qu'est-ce que ça fait d'être témoin d'une scène pareille ?

MoiCela évoque des émotions que tu ne pourrais comprendre à cause de don esprit perfide, crachais-je. Ses sourcils se plissent, son visage se renfrogne. Elle semble étonnée de m'entendre la provoquer alors que la situation est loin de mettre favorable. Je continue, Sais-tu seulement ce que c'est, d'éprouver quelque chose ?

Là, elle se braque. Mais elle est trop occupée à vouloir me faire réaliser ce que je rate en ne me joignant pas elle, pour que cela se répercute sur mes amis. Tant mieux si j'arrive à nous faire gagner du temps, mais ça ne sert à rien si je n'ai aucun plan.

FreyjaNous aurions pu gouverner tout le royaume à deux ! Te rends-tu compte ? Deux femmes aux pouvoirs, pour asservir toute une société patriarcale ! La magie noire peut nous permettre d'asservir les peuples, de gagner toujours plus de pouvoir !

MoiJe n'œuvrerai jamais pour la quête du pouvoir absolu !, bien que je m'agite, mon corps ne bouge toujours pas d'un poil, Tu veux m'enlever tout ce que j'ai de plus cher pour me convaincre de venir avec toi, mais ça ne marche pas et ne marchera  jamais ! Tu nous as détruit le clan dans lequel moi et Sicheng avons grandi, ça ne te suffit donc pas ?! Il te faut aussi mes proches ?!, mes larmes comment a couler jusqu'à mon menton avant de s'écraser au sol, Je ne participerai jamais à tes projets !

C'est en voyant le regard étonné et perdu de Ten à mon égard que je constate que les larmes ont pris une teinte grise, puis noire.
Quelque chose est entrain de changer en moi, je le sens mais ne serai dire quoi. Malheureusement, je ne suis pas sûre de pouvoir dire que c'est un changement positif.

Mon discours a énervé Freyja, j'aurai difficilement pu faire pire je crois. D'un geste décidé, elle attrape mes deux amis par la nuque tout en me regarder droit dans les yeux. Elle veut me faire regretter de l'avoir provoquer, en me provoquant moi aussi en retour.

FreyjaAlors regarde ta sois disante famille disparaître!

Les hurlements de Xiaojun et de Ten emplissent les murs du bâtiments et deviennent très vite insupportables à entendre. Leur corps se tordent de douleur, leur expression dévisagée par la peur.
Je tente à nouveau de bouger, et cette fois mon épaule parvient bizarrement à trembler. Rien qui me permettent d'agir. Une boule se forme dans mon estomac et dans ma gorge. Quelque chose grandit en moi, quelque chose de dangereux, je le sens. Quelque chose qui à l'origine ne m'appartient pas, mais qui semble désormais vouloir prendre possession de moi au fur et à mesure que mes larmes coulent et que mon désespoirs grandient.

La douleur des garçons est provoquée par le contact de la main de Freyja à leur peau. Elle est entrain de les tuer en les contaminant avec sa magie noire. La griffure que Ten a eu au visage n'est alors rien comparé à ce qu'elle leur fait endurer. Des crevasses apparaissent un peu partout sur leur corps, comme si leur peau pourrissait a vu d'œil. La matière noire les enveloppe et à l'air de les brûler, si j'en crois la fumée qui s'échappe à chaque avancer de la substance sur leur peau. Face à une telle horreur, je n'arrive pas à prononcer un seul mot.

Ten parvient à ralentir la magie noire en utilisant tout son pouvoir pour se régénérer du mieux qu'il le peut. Mais Xiaojun, lui, s'en retrouve déjà envelopper des pieds à la tête. Freyja esquisse un sourire, puis Xiaojun disparaît, laissant derrière lui qu'une fumée noire.
Ten se décompose, et tout devient soudainement sombre autour de moi. D'un coup, je n'ai plus la main sur mon corps. Je n'en suis plus que spectateur. Mes mains se mettent à bouger, puis rapidement je retourne l'usage de mon être.
La rage m'envahit.
À ce moment là, je ne suis plus Era.

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𝐅𝐞𝐚𝐫 ࿐ 𝐓𝐞𝐧 ʷᵃʸᵛOù les histoires vivent. Découvrez maintenant