Chapitre 2

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Dès que nous atteignons ma chambre, il m'aide à enlever ma robe de bal et je pars me doucher. Quand je ressors de la salle de bain, il est sur mon lit en train de lire mon livre du moment. Je pose mon regard sur mon bureau et découvre que le dossier n'y est pas.

A mon étage, je peux travailler à la bibliothèque mais je préfère largement y aller seulement pour me détendre. C'est un des seuls endroits où la technologie n'a pas pris le dessus et les livres papiers font encore mon bonheur. Je travaille seulement dans ma chambre ou dans le petit salon, que je trouve plus agréable. En considérant qu'il existe des endroits où travailler est plaisant.

En rentrant dans le salon, je trouve mon frère. Etonnée qu'il ne soit pas au bal, je m'approche pour lui demander :

— Alors, maman t'a laissé la permission de remonter ? Quelle excuse tu as trouvé cette fois ?

En effet, dans notre famille, jamais rien ne se passe sans que notre mère, dans son rôle de reine, ne le sache.

— Oh, rien de très nouveau. J'ai juste dès que j'étais très fatigué et que je devais monter me reposer, surtout que demain j'ai un exam.

— La période des exams s'est terminée vendredi, dis-je désespérée que nous soyons obligés d'inventer des excuses pour éviter les bals. Je suppose qu'elle ne s'est rendu compte de rien.

Il acquiesce et se reconcentre sur son film. Mon frère est bien content d'être né deuxième, il n'a pas plus envie que moi de ce rôle de dirigeant. Ni de toutes ses mondanités. Pourtant, certains estiment que je devrais me trouver chanceuse, après tout, j'ai un avenir tout tracé.

Si seulement ils savaient...

— Et toi alors, quelle excuse pour partir ?

— J'ai un dossier à finir, et malheureusement pour moi, ce n'est pas seulement une excuse.

— Oh, ça va, j'ai vu qu'Andrew t'accompagnait. D'ailleurs, je suis étonnée que maman t'ait laissé quitter un bal à seulement 23 heures avec lui.

Sarcastique, il s'exclame :

— Tu imagines ce que les gens pourraient imaginer !

— De toute façon, depuis le temps qu'on est ensemble, les gens peuvent bien s'imaginer ce qu'ils veulent. Je me fiche pas mal de ce que de parfaits inconnus pensent de nous.

— C'est bien ça le problème.

Je me tourne vers Jason qui vient de parler.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est un étage privé, je te rappelle.

— C'est moi qui l'ai invité, précise Antoine.

Evidemment... Depuis des années, il exècre tout ce qui touche à la royauté mais, étonnement, il est devenu très proche de mon frère.

Je m'aperçois alors qu'il s'est approché du bureau et regarde le fameux dossier.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Oh ! Rien de spécial, ce dossier me semble intéressant. « Financement des armées », lit-il en ramassant le dossier.

Je le récupère rapidement en le réprimandant :

— Ce sont des dossiers confidentiels, et privés. Tu n'as pas à te servir dans mes affaires comme si tu étais chez toi !

— J'ai été invité. Et je viens ici depuis que je suis né.

— ça ne fait pas de toi un habitant de ce château. Je peux te faire raccompagner chez toi si tu veux, les gardes seront ravis de s'occuper de toi. Ça me fera un joli divertissement.

Je repars sans lui laisser le temps de répondre. Comme si ce n'était pas assez pénible de le voir au lycée tous les jours, il fallait que nos mères soient meilleures amies et qu'ils habitent dans une résidence à quelques pas de chez nous.

Je claque la porte de ma chambre derrière moi et je sens le regard d'Andrew se poser sur moi. Pour seule réponse à toutes ces interrogations, je réponds simplement « Jason ». Il acquiesce et replonge dans sa lecture tandis que je m'installe au bureau. Nous n'avons pas besoin d'en parler, il commence à bien le connaître et en a tout aussi marre que moi de ces attaques perpétuelles envers moi et toute ma famille.

Je me demande souvent comment il est possible qu'il soit le jumeau de Lia. Ils sont tellement opposés.


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