Monarchie & Anarchie

Chapitre 38

Je monte directement et quand j'arrive dans ma chambre, je trouve Louisa en train de défaire ma valise.

— Bonjour mademoiselle. Vos vacances se sont bien passées ?

— Plutôt, oui. Et les vôtres ?

On continue d'échanger tandis qu'elle range mes affaires et que je trie ce qu'il y a dans mon sac.

— Votre mère demande à vous voir dès que vous le pouvez.

— Evidemment...

— Votre père aussi demande à vous voir, mais pour des raisons plus personnelles.

Je ne sais pas de quoi elle parle mais je mets ça de côté pour le moment. Je me change avant d'aller voir ma mère, sinon j'aurai droit à une remarque sur ma tenue vacancière.

Quand je passe devant son bureau, je l'entends parler au téléphone alors je décide de ne pas la déranger et de directement passer voir mon père.

Je toque deux petits coups tout en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.

— Salut Eléa ! Vas-y entre ! Alors, comment se sont passés ces quinze jours ?

— Plutôt bien, je suppose.

— Tu supposes ? Enfin, je veux des ragots moi !

— Il ne s'est rien passé d'important. Rien qui ne te concerne.

— C'est ça qui est bien avec les ragots : ça a beau ne rien avoir avec nous, c'est toujours captivant.

— Et ici ? dis-je pour changer de sujet. Comment ça s'est passée ? Louisa m'a dit que tu voulais me voir pour des raisons personnelles.

—Tu n'as pas encore parler à ta mère, je suppose.

— En effet, je suis d'abord venue ici.

— Bon, tu reviendras après si tu as besoin de crier.

Je le dévisage, prenant peur.

— Comment ça ?

Il grimace puis sourit.

— Aller, aller. Va la voir, insiste-t-il en me poussant dehors . Et ne lui en veut pas. Ni à moi, c'était aussi mon idée. En fait, au départ c'était mon idée...

— Mais de quoi tu parles ?

— Tu verras avec ta mère.

J'abandonne et vais toquer au bureau de ma mère.

— Entrez ! Ah, Eléanore, tu arrives au bon moment.

Je dévisage Jason sans comprendre ce qu'il fait là.

— Tu n'étais pas rentrer chez toi ? je l'interroge.

— Si, en fait on m'a demandé de revenir.

— Pourquoi ? je demande en regardant ma mère et Jason à tour de rôle.

— Jason, tu peux nous laisser toutes les deux s'il te plait.

— Bien sûr.

Il sort en prenant soin de refermer lentement la porte derrière lui.

— Alors qu'y a-t-il ? entamé-je.

— Bonjour à toi aussi, Eléanore.

— Bonjour, je souffle

— Donc, je t'ai fait venir car nous avons pris la décision que tes cours ne seront pas que pour toi. Après tout, faire venir d'éminents professeurs au château et que tu sois la seule à en profiter est assez dommage.