Chapitre 12

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— Voici M. Mars et M. Ortega, tes deux gardes du corps, amorce ma mère. Ils te suivront partout lorsque tu seras dehors.

J'observe les deux gardes du corps qui me font face. Si j'étais un agresseur je n'aimerais pas me retrouver devant eux. Étonnée, je demande :

— Deux ?

— Oui. Mais parfois tu pourras en avoir seulement un. Ils ne peuvent pas avoir des horaires complets tous les deux. L'un sera là le jour, l'autre la nuit.

— Je ne compte pas sortir la nuit.

— Parfois si, pour des évènements. Ou même des soirées avec tes amis.

— D'accord, j'accepte sans même tenter de négocier.

— Les deux t'accompagneront lorsque tu feras des sorties risquées.

Je souffle. Ma matinée commence vraiment mal et ça ne risque pas de s'améliorer avec l'interview que je vais devoir tenir en début d'après-midi.

— Dans le château, je suis tranquille ?

— Oui, sauf pour les bals, réception..., où tu devras être suivie dès que tu sors de la fête.

— D'accord.

— D'accord ?

— Oui, oui, d'accord.

— Je pensais t'entendre râler, encore. C'est étonnant.

— Je n'ai pas envie de me battre.

— Madame, nous interrompt son assistante, le repas est servi.

— Merci Lila, nous arrivons tout de suite.

Elle se tourne vers les deux gardes du corps.

— Messieurs, vous pouvez disposer. Eléanore, si tu as besoin de sortir, ils t'attendront dans le petit salon de l'aile est.

Ils sortent d'un même mouvement et j'interroge ma mère :

— D'accord. Ils sont vraiment payés à rien faire sauf quand je sors ?

— Ce n'est pas ton problème, mais non. Ils feront aussi des tours de garde et aideront à la sécurité. M. Mars est aussi coordinateur, il s'occupe de tout ce qui concerne ta sécurité, à petite et grande échelle. Bon, allons manger.

Antoine, les jumeaux et mon père sont déjà installés quand nous arrivons. Nous nous plaçons à nos places habituelles :

— Pourquoi y a t'il trois assiettes en plus ?

— Pour les Addams. Philippe est en voyage et Hélène se sent un peu seule. Alors je leur ai proposé de venir manger avec nous.

— Youpi ! dis-je sarcastique.

Ma mère me lance un regard noir et rétorque :

— Tu devrais être contente, il y aura Lia.

— Avec Jason... Je suppose qu'ils ne laissent pas le petit dernier à la maison.

— Lia est née la deuxième, me contredit mon frère en rigolant.

Ils arrivent peu de temps après et on nous sert le repas. Jason a recommencé à me lancer des piques et je ne me gêne pas pour le fusiller du regard. L'ambiance devient rapidement glaciale. Lia et Antoine se font les yeux doux d'un bout à l'autre de la table et je me dis que j'ai raté un épisode. Je laisse rapidement ça de côté observant nos mères discuter calmement. Mon père réprimande les jumeaux toutes les deux minutes puisqu'ils se disputent constamment. Je fixe mon assiette, mangeant doucement et regrettant les quelques jours où j'ai pu prendre mes repas tranquillement.

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