Chapitre 18

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Elle s'était endormie sur moi. Sa tête posée sur mon épaule durant la plupart du vol. Sa tête ne pesait pratiquement rien contre mon épaule alors qu'elle s'était servie de mon bras comme, un enfant se serait servi de sa peluche.

J'avais remarqué que quand elle changeait de position, elle poussait un tout petit bruit proche d'un soupir un peu plus aigu mais absolument adorable. Je n'avais pas bougé du vol, il m'avait été impossible de me rendormir, je n'arrivais pas à refermer les yeux je ne voulais pas la réveiller. Me dire qu'elle me faisait assez confiance pour s'endormir avec moi me faisait accélérer mon sang dans mes veines.

En plus, j'avais eu vent de ses tendances psychopathique quand elle dormait mal et, je n'avais aucune envie de faire face à l'abominable homme des neiges version hardcore.

Keen qui, lui, s'était levé pour aller aux toilettes, nous avait observé le long de son chemin. Sur le retour jusqu'à sa place, il s'était arrêté, m'avait parlé quelques secondes, jetant des regards obliques à sa fille sur mon épaule qui commençait à j'en avais peur, baver.

Quand il était parti, j'avais pris un mouchoir que j'avais gardé et commençais à essuyer le coin de ses lèvres de Freya, qui poussa un énième soupir, qui fit accélérer mon rythme cardiaque.

Nous avions changé d'avion et elle était maintenant à distance raisonnable de moi. J'avais froid l'épaule depuis assez longtemps. Maintenant que j'avais fini par m'habituer à ce sentiment de manque qui me paraissait insensé, je me prenais à l'observer pendant qu'elle tournait les pages de son ouvrage.

Elle avait attaché ses cheveux dans un chignon assez gros mais des mèches rebelle, avait décidé de ne pas entrer dans sa coiffure et lui retombait autour du visage. Assez régulièrement, elle replaçait une mèche derrière son oreille et baillait légèrement. Quand elle s'était retournée vers moi, je m'étais levé d'un seul coup et lui avait tourné le dos afin de rejoindre les toilettes.

Sans crier gare après plusieurs heures, elle se releva la tête vers moi, sortit son téléphone et me demanda si elle pouvait prendre une photo. Elle posa sa main sur mon avant-bras, je n'aurais jamais dû relever la manche de mon pull car ma peau se couvrit instantanément, de chair de poule. Qui est ce que je devais blâmer pour ce tic qui me rendait la vie si compliqué en présence de cette femme.

Freya rapprocha nos mains, avant de prendre la photo, quand elle l'eut enfin prise, elle se recula ses doigts, caressant légèrement mon avant-bras jusqu'à son élastique alors que mon estomac se tordait. Je ne l'enlevais pratiquement jamais. La douche étant le seul lieu où je le faisais : je refusais de le mouiller ne sachant pas si cela pourrait l'abîmer. 

Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Curieux, je sortis et cliquais sur la notification qui me paraissait particulière. J'avais été identifié sur un poste, mes yeux s'agrandirent alors que je voyais la photo.

C'était Freya et moi dans l'avion précédent.

Je la regardais en train de dormir alors qu'elle était posée contre mon épaule. Ma respiration se bloqua dans ma cage thoracique, mon regard était très insistant sur elle, endormie.

Je m'humidifiais mes lèvres. Avant de prendre une grande inspiration et de lui montrer, à mon grand désarroi elle se mit à rire, elle me tendit sa main. Je lui frappais et elle se mit à rire encore plus, entre deux gloussements je pouvais l'entendre dire, que c'était ce qu'on appelait le timing. 

Moi je mourrais de honte, je la dévorais des yeux pas moins que cela. J'étais quoi pour me permettre de la regarder de cette manière pendant qu'elle dormait ? Un animal. Ou bien le mec le plus louche de la terre, même si cela ne semblait pas la choquer. Certainement était-ce le fait qu'elle ne savait pas que ce fut mon activité principale durant tout le vol. Je n'avais fait que ça. 

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