Adrénaline

Chapitre 28

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J'étais dans l'appartement de Max, debout sur un tabouret. A mes côtés étaient posé une chaise sur laquelle se tenait Anna occupé à manger des chips. Au début de la séance elle devait être là pour prendre en photo les coulisses ce qui avait peu à peu dégénéré. Ce qui n'était pas dure à remarquer quand elle apparaissait dans cette position.

Max mesurait chaque partie de mon corps, encore et encore. Répétant les mêmes mouvements continuellement depuis que j'étais entré dans l'appartement mais cela n'avait semblé choquer personne.

Je repensais à Shawn qui m'avait déposé devant l'appartement avec ce sourire narquois dont lui seul avait le secret figé. Il avait semblé hilare, tout au long notre petit déjeuner. Le pilote me faisait penser à un lycéen à qui on parlait contraception en classe de Svt.

Il m'était pourtant impossible de le juger. La société jugerait hors du commun d'avoir une amie ayant propre marque de lingerie. Par ailleurs Shawn avait démontré qu'il ne serait pas envahissant, possessif ou je ne sais laquelle des autres idiots qui faisait notre société.

Il m'avait fait rire car à aucun moment il m'avait fait sentir sa gêne. Il fut clairement dérouté certes mais pas mal à l'aise. Shawn rougissait, mais ne détournait pas le regard, un sourire flottant sur ses lèvres.

- Frey eh oh ? Tourne s'il te plait. Répéta Max et secouant sa main devant mon visage.

Je m'exécutais, sans piper mot.

- T'étais partie où ? Demanda Anna en se levant, je ne répondis pas. Tu sembles très loin c'est ton McQueen qui te fait cet effet... Ricana-t-elle.

Elle arriva derrière Max avec la tablette de cette dernière, ce qui me permit de respirer quelques secondes, les mains de Max ne parcourant plus mon corps sans cesse. Soudain la porte s'ouvrit nous laissant entrevoir la copine de notre amie entrer dans la pièce. Elle nous salua, rigola devant ma tenue et parti s'enfermer dans leur chambre. J'étais bien plus qu'à moitié nue, mais ne répliqua pas.

La règle que Max avait mise en place était la suivante : le tout devait être le plus proche du corps possible, sans push-up ni faux-cul, sa ligne de lingerie respectait la beauté de toutes les femmes. Cette règle était devenue la base de la marque et c'était tellement agréable, de ne pas se sentir pousser par des codes de beauté qui nous étaient dicté par la société.

Mon seul but en cet instant était de facilité la vie à Max et je souhaitais passer le moins de temps possible en sous-vêtements. La honte ou le malaise ne rentrait pas dans la discussion, mais le fait était qu'il faisait assez froid. Max avait beau s'en foutre de l'environnement sa copine, elle, était une fervente défenseuse de notre magnifique planète. Ce qui expliquait que dans leurs appartements il ne faisait que dix-neuf degrés.

Mon amie était très méticuleuse, avec cette nouvelle collection. Elle y avait passé des semaines, des mois, même peut-être une année, elle avait fait des tentatives, encore et encore, avant d'arriver à ce qu'elle avait maintenant.

Notre groupe s'était formé à la Fac, Nini et moi partagions une chambre, alors que je prenais des cours en même temps que Max et Anna. On avait commencé à discuter parce qu'Anna avait besoin d'un model photo, pour son cours de photographie avancé et que moi j'avais besoin de photo pour promouvoir mes réseaux sociaux.

Max était entré dans le calcul quand elle entendit notre discussion et nous proposa de coudre mes tenues. En y repensant plusieurs années plus tard, je n'arrivais toujours pas à croire le tournant que notre histoire avait pris.

Max se retourna vers moi avec la tablette fixée devant mes yeux.

- Tu as perdu un peu de poids, pas beaucoup. Je pense que c'est parce que tu es amoureuse, mais fait tout de même attention. Annonça mon amie sans quitter sa tablette du regard.

Elle me demanda de choisir trois ensembles différents. Ma communauté adorait ce type de contenue parce que ça permettait à Nini, Anna et Max de réapparaitre dans mes vidéos. Mes statistiques étaient toujours très hautes sur les vidéos où notre groupe était ensemble.

Je lui pris la tablette et commençais à faire le tour de toutes mes possibilités. Je les adorais, ils étaient magnifiques, des ensembles de toutes les couleurs, de plein de formes différentes avec de la dentelle ou non, de sport ou pas. Max avait travaillé tellement dur et sans honte on pouvait avouer qu'elle récolté les fruits de son labeur. Un vent de fierté me passa dans les veines. Je finis par opter pour un ensemble violet, une sorte de corset rouge et noir, et un vert.

Je m'en voulu beaucoup quand j'avais dû couper court à ce moment de joie en décrochant mon téléphone qui n'arrêtait pas de sonner. Ce fut une personne du traiteur pour la soirée, qui ne se préparait pas aussi vite que je l'espérais. Passer mes journées entières à préparer tout ce qu'il fallait, m'avait paru plus simple au dernier évènement.

La date était absolument parfaite car elle ne tombait ni pendant les vacances, ni en semaine, ce qui permettait de placer toute les tables et les chaises qu'il nous faudrait simplement, sans déranger.

Le traiteur lui refusait de nous offrir les sodas, nous avions pour des milliers, rien qu'en nourriture et alcool mais ils refusaient de nous offrir les sodas. Je n'eus qu'un seul mot en bouche « résiliation », ils ne réagirent pas immédiatement. Je dû les menacer d'aller voir l'un de leurs concurrents pour qu'ils me répondent, acceptant de nous offrir les sodas. Un contrat avec le musée et moi, n'allait pas que leur rapporté de l'argent mais aussi beaucoup de publicité, donc de notoriété, et de clients.

J'enfilais la robe de chambre que me tendait Anna et répondais à un message de l'un des photographes qui s'étaient proposés pour suivre la soirée. Il fallait que je fasse passer dans quelques jours les entretiens pour me décider.

Dans la semaine qui était passé chacun de candidat avait reçu des fiches explicatives sur ce qu'on attendrait d'eux avec le nom de mes anciens collaborateurs, ce qui avait su faire son petit effet en vue du nombre croissant de réponse positive. Je savais très bien qu'il fallait que je prenne au moins 2 agences différentes afin que les photos soient les meilleures possibles, la compétition était motivante. Les photographes savaient quand ils signaient avec moi que quand je publiais les photos je créditais toujours de manière voyante, alors celui qui aurait le plus de photos publiées recevrait une visibilité exacerbée, ce qui serait un vrai tremplin.

Dans ce type de moment, la jeune fille que j'avais été me revenait. Celle qui passait ses journées à faire des vidéos et écrire des blogs de ses journées au paddock. Alors une question me revenait à chaque fois. Comment étais-je passé de cette jeune fille qui parlait de son quotidien à la femme que j'étais ? La réponse restait la même malgré les années. 

J'avais travaillé, jour et nuit, sans m'arrêter en perdant la notion du temps pour arriver là où j'étais aujourd'hui.

Tout avait été une longue route d'apprentissage, le montage, les contrats, la promotion. Une chose de m'avais pourtant jamais quitté et ce devait être ma plus grande fierté. Je m'étais montré authentique face à la caméra. Il est vrai que j'avais eu des périodes de creux.

Cependant je me forçais toujours à continuer, car mon oncle m'avait toujours aidé et encouragé à accomplir tout ce que je voulais. Il avait payé toutes mes études. Grâce à lui j'eus la chance de ne pas avoir à travailler en dehors de mes études. Je me rappelais régulièrement, comme d'un électro choc que sans cela, je n'aurais jamais pu me former aussi bien à énormément de choses différentes. Jamais je ne pourrais être autant reconnaissante envers quelqu'un que je l'étais envers lui.

Je me rhabillais et saluais les filles en leur promettant de rediscuter de la séance photo. Avant de rejoindre mon appartement où je n'avais cessé de prendre des coups de fils et de m'organiser au mieux pour ne pas être surchargé. Il fallut que je me mette un post-it sur le miroir afin de me souvenir que je n'avais pas appeler tonton depuis longtemps. Il devait être autant ravie que stressé. 

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