À Travers Tes Yeux

Chapitre 34

On arrive au centre de saut en parachute, on sort de la voiture et un homme nous fait tout visiter et m'explique les règles de sécurité etc. Lewis ne lâche pas ma main une seconde et garde son attention sur moi pour vérifier que je comprends tout. Avec le stress qui monte, je me concentre bien sur les explications. Je vais ensuite enfiler une combinaison et reviens dans la salle principale, Lewis est en train de mettre tout l'équipement, je le regarde faire en souriant et en appréciant la vue, ce qui me fait un peu oublier que dans quelques minutes maintenant, je sauterai dans un avion. Il relève la tête vers moi une fois qu'il a fini et me sourit grandement.

- Cette combinaison te va très bien. Dit-il avec un air moqueur, car on sait tous les deux qu'elle n'est vraiment pas jolie, je lui tire la langue et me rapproche de lui. Il remonte la fermeture de ma combinaison et me met mon casque sur la tête qu'il attache ensuite, je ne le quitte pas du regard et me mets à rougir lorsque son regard se repose à nouveau dans le mien, mais pas pour longtemps puisqu'il descend vers mes lèvres.

- Ma combi me va tellement bien que tu as envie de m'embrasser ou je rêve ? Dis-je pour l'embêter.

- Même quand tu n'as pas cette combi j'ai envie de t'embrasser. J'avale ma salive et essaye de garder mon calme, notre moniteur nous appelle alors Lewis ferme ma visière pour m'embêter et pose ensuite un bisou sur cette dernière là où ma bouche serait si elle n'était pas bloquée par ce plastique.

Alors qu'on marche en direction du petit avion duquel nous allons sauter, le stress se propage en moi au point que je me dissocie un peu de mon corps, on monte dans l'avion et alors qu'on est enfin dans les airs, le moniteur m'attache à l'harnais de Lewis. On est assis par terre dans l'avion, proche de la porte depuis laquelle on va sauter, Lewis me sert dans ses bras et me balance doucement de droite à gauche comme pour me bercer.

- Tu peux toujours dire non tu sais.

- Mais je dis toujours oui... Je veux partager ça avec toi. Je caresse faiblement son avant-bras, comme pour le rassurer aussi.

Le moniteur se lève et ouvre la porte à côté de nous. Lewis nous pousse lentement jusqu'au bord, nos jambes sont maintenant dans le vide et mon cœur n'a jamais battu aussi vite.

- Prête ?

- Oui ! Vite Lewis avant que je change d'avis ! Dis-je en finissant ma phrase en criant, car Lewis a pris ma phrase très au sérieux et nous a poussés dans le vide.

Je ne pense plus à rien, impossible de crier à cause de l'air qui s'engouffre dans mes poumons. Le parachute s'ouvre après quelques longues, mais agréables secondes.

- Ça va T/P ? Je ne réponds pas parce que je suis toujours sous le choc et je regarde tout autour de nous. S'il te plaît réponds-moi !

- Oui. Dis-je rapidement, trop occupé et ailleurs pour répondre plus que ça. Je profite de chaque seconde et plus aucune peur ou stress, seulement de l'extase.

J'entends le léger rire de Lewis puis plus rien, on profite sûrement autant que l'autre de ce moment qu'on partage. Le sol se rapprochant de plus en plus, je prends conscience qu'on va devoir atterrir, ce qui me sort de ma rêverie. J'essaye de me rappeler des règles de sécurité. Lewis nous pose tout en délicatesse, je n'ai rien à faire, heureusement, quelqu'un vient à notre rencontre et détache le parachute alors que Lewis me détache de son harnais. Je me tourne rapidement vers lui et lui saute au cou pour lui faire un câlin, ses bras s'enroulant autour de mes hanches.

- Ça t'a plu ?

- C'était incroyable merci Lew !! Je le lâche, mais garde mes mains posées sur ses épaules, mon regard dans le sien et, à l'inverse de tout à l'heure, il relève la visière de mon casque et dépose cette fois-ci un léger baiser sur mes lèvres.

Un sourire se forme naturellement sur mes lèvres et sur les siennes aussi, ce que je remarque quand il détache sa bouche de la mienne. Je ne sais pas quoi lui dire et lui non plus apparemment, comme des enfants. Il prend ma main dans la sienne, entrelace nos doigts, puis on retourne dans le bâtiment du centre. Je vais me changer, super heureuse de ce qu'il vient de se passer ces quinze dernières minutes. Je retourne dans la salle principale, on remercie toute l'équipe puis on remonte dans notre taxi. Pour une fois, je suis celle qui coupe le silence.
- C'était vraiment incroyable, je ne pourrais jamais te remercier assez pour tout ça !

- On va vivre encore plein de moments encore plus géniaux ensemble tu verras, c'est promis. Il me sourit adorablement, reprenant ma main dans la sienne. D'ailleurs, tu avais l'air très préoccupé dans le taxi tout à l'heure, c'était à cause du parachute ? Je n'ai pas osé te demander de peur que ça en pire la chose.

- Ah... Non je venais juste de parler à Charles

- Donc ma conversation avec lui ne lui a pas suffi... Je sais pas ce qui lui faut de plus !

- Lewis quel conversation ?

- Le lendemain de votre baiser, je suis allé lui parler pour lui faire comprendre qu'il devrait prendre ses distances avec toi.

- Tu as fait quoi ??

- Je pensais que ça allait t'aider si c'était lui qui prenait ses distances.

- Mais tu as pensé aussi que ça allait me faire du mal ?? C'est mon meilleur ami avant tout et tu oses lui dire de prendre ses distances avec moi ??

- Tu sais très bien qu'il ne t'aime pas seulement comme une amie T/P

- Mais ça n'empêche pas que je le veux toujours dans ma vie !! Je n'en reviens pas que tu aies fait ça...

- Je voulais qu'il comprenne que tu étais prise, c'est tout. Je ne veux plus te partager avec quiconque.

Je ne sais pas comment réagir, si je dois être en colère contre lui ou alors le trouver mignon. Ce qu'il a fait était très maladroit et sûrement assez déplacé puisque je suis celle qui aurait dû en discuter avec Charles.

- Ne recommence plus s'il te plait, ça partait certainement d'un bon sentiment, mais je peux régler mes problèmes moi-même et surtout dans cette situation-là, je ne veux pas perdre Charles même s'il m'aime d'une façon qui ne te plaît pas.

- D'accord... Désolé T/P. Il dépose un petit baiser sur le dos de ma main et me fait un léger sourire désolé.