28 | L'entrepôt

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Le magasin se situait en bordure de la Route 45. Une voiture s'encastrait dans l'emplacement d'un arrêt de bus au nom de Taki no kannon. Igu les conduisit jusqu'à l'endroit en question. Pendant qu'ils marchaient le long de la Route 45, Adachi s'évertuait d'éviter Yukiko. Néanmoins, le pisteur l'ignorait magistralement, pressant le pas pour le rejoindre, "C'est quoi le simulacre de l'autre jour ?

—Quoi donc ?" répondit Noritaka, ignorant où Adachi voulait en venir.

"Votre réunion chorei et vos exercices physiques en communauté. À Kiyama, tu m'as dit que tu détestais ces réunions au même titre que ces exercices d'échauffement que t'imposaient autrefois le feu mari d'Asami-san.

—Je déteste toujours les chorei et les exercices de mise en forme", affirma-t-il.

La réponse étonna Adachi. "Dans ce cas-là, pourquoi les as-tu mis en place ?

—La discipline est la gardienne de l'harmonie. Depuis notre arrivée à Hiramamachi, l'harmonie de notre groupe a volé en éclats. Ils ont besoin d'un cadre pour se rassurer. Les rassurer est mon rôle. Donc mes appréciations sur telle ou telle chose importent peu tant que le groupe retrouve son harmonie."

Adachi affichait une moue, révélatrice de son mépris pour les convenances. Il avait toujours vécu en dehors du cadre classique des mœurs japonaises. Il ne pouvait donc pas comprendre les enjeux qui régissaient la société d'antan ni les difficultés auxquelles Noritaka se retrouvait désormais confronté.

Le pisteur inspecta l'intérieur du véhicule. Un ryūketsu, derrière le volant, le lorgnait sans tenter de l'agresser. Sa peau verdâtre pendait mollement comme un vêtement trop grand. Sa mâchoire claquait avec fureur à son approche.

"Fais attention", le pria Yukiko, visiblement très inquiète, ce qui décontenança brièvement Adachi.

Le Dr. Aoyama avait sermonné le malade, mais le pisteur, nullement impressionné, l'avait ignoré. Le médecin avait plaidé sa cause, "Je dois vous accompagner.

—Savez-vous vous battre ?" avait-il demandé. La mine déconfite d'Aoyama en disait long sur ses sentiments. Noritaka avait tapoté son épaule d'un geste compatissant. "Restez ici avec le reste de mes Fukuokajin. Nous allons seulement en éclaireur pour voir ce qu'il en est. Nous serons de retour en fin de journée", avait promis Noritaka.

Le conducteur gisait contre son volant, le crâne grand ouvert sur l'intérieur de sa boîte crânienne, évidée de sa cervelle. L'organe avait assurément fini au fond de l'estomac du passager comme plusieurs autres parties des membres. Tout le côté gauche offrait une vue écoeurante des os de l'épaule jusqu'à la hanche. Les côtes se voyaient à travers les traces de morsure, laissées dans les chairs.

Après avoir vérifié que le mort-vivant était bien cloué à son siège grâce à sa ceinture de sécurité, le pisteur ouvrit la portière du passager. L'odeur pestilentielle les força à battre en retrait de plusieurs pas. Noritaka se fit violence pour résister à l'envie de vomir. L'estomac d'Hitsugaya ne fut pas aussi solide. L'ancien repris de justice courut à l'autre bout du parking, tomba à genoux et vomit dans l'herbe. Adachi dénoua le foulard qu'il portait toujours autour de son poignet et le noua sur le bas de son visage.

ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant