34 | La convalescence

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Le bruit régulier de la pioche maintenait son esprit en alerte alors qu'il labourait le sol rocailleux du jardin, entouré par les majestueuses montagnes qui se dressaient à l'horizon, baignées par la douce lumière du matin. Son outil heurta une pierre qu'il dut ensuite déterrer. Le beau spécimen laissa un trou béant dans le sol d'une dizaine de centimètres de profondeur. Noritaka la jeta dans un coin puis poursuivit le labourage. Il marqua une pause puis balaya le jardin. Sa superficie le décourageait littéralement, il s'octroya une petite pause et prit appui sur le manche de sa pioche avant de se remettre au travail.

Les volets amado étaient largement ouverts, laissant entrer un doux rayon de soleil qui éclairait la pièce traditionnelle japonaise. Le sol de tatamis était impeccablement propre, et l'odeur de bois de cèdre emplissait l'air, créant une atmosphère chaleureuse et apaisante. Reicheru dormait paisiblement sur son futon, baignée par la douce lumière filtrant à travers les grandes fenêtres katagaku shoji, dont le panneau central était en verre. Son visage reposait sur un oreiller moelleux, ses longs cheveux épars encadrant délicatement son visage serein. La couverture verte à fleurs blanches était soigneusement disposée sur elle, épousant les courbes de son corps dans un geste protecteur. Tout semblait calme et apaisé autour d'elle, comme si le monde entier s'était mis en pause pour lui offrir un repos bien mérité. Noritaka se remit au travail. Il piochait énergiquement le sol caillouteux pour le rendre plus perméable. Il marqua une pause, surpris de voir Reicheru ramper sur les tatamis. Il sourit franchement. Cette femme était incorrigible.

« Avez-vous bien dormi ? » demanda-t-il.

Reicheru, les yeux encore embrumés par le sommeil, se frotta le visage avant de répondre d'une voix douce : « Vous êtes du genre têtu. »

Noritaka s'appuya contre le manche de la pioche. « Ma ténacité et mon opiniâtreté ont maintenu mes Fukuokajin en vie jusqu'à aujourd'hui. Je ne peux pas en dire autant de votre part. Vous êtes irresponsable et inconsciente. Si je ne vous avais pas retrouvée à temps, ce ryūketsu aurait pu vous tuer.

— À croire qu'une puissance supérieure veille sur moi », ironisa-t-elle en s'appuyant contre le volet amado.

Noritaka secoua la tête avec un air désolé. « Le dieu Chimata-no-kami veille sur vous, c'est indéniable. »

Rachel ne semblait pas convaincue par ces affirmations. « Pouvez-vous me dire ce que vous faites avec cette pioche ?

— Je laboure », répondit-il d'un ton qui sonnait comme une évidence.

« Vous labourez avec une pioche ? C'est une approche inhabituelle ! sourit Reicheru. La pioche sert à creuser des trous. Pour labourer, nous utilisons une bêche, un louchet, une binette, voire une grelinette. Vous allez vous épuiser à utiliser cet outil.

— Vous êtes l'expert, pas moi. » répliqua Noritaka en haussant un sourcil.

« Il vaut mieux que Nagatakiyama-sama ne l'apprenne pas. Si l'un de ses hommes nous espionne, Nagatakiyama-sama comprendra que je lui ai menti », jugea-t-elle bon de lui dire.

ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant