— Que croyez-vous qu'il adviendra quand Nagatakiyama-sama comprendra que son nouvel allié est votre oyakatasama (maître de l'uegakari) ? Il se retournera contre Noritaka-sama et ses Fukuokajin (habitant de Fukuoka). Il les exterminera tous et il se vengera également sur nous pour vous avoir caché. Je ne vais pas courir ce risque.
La frustration de Rachel grandissait en raison du refus incompréhensible de Tamaki de comprendre sa démarche. Elle lui avait clairement exposé les tenants et aboutissants de son plan, mais elle se heurta à un mur.
— Ce bracelet est une aberration affreuse, élaborée par un escroc et une opportuniste sans aucune humanité. Débarrassez-vous-en.
— Je dois persuader Nagatakiyama-sama que l'uegakari (personne sous la protection de la déesse Inari) a quitté à Hiramamachi.
— Il est peu probable que Nagatakiyama-sama vous écoute. Dans le cas le plus défavorable, il croira que vous lui dissimulez des informations. Il aura tout à fait raison de le penser, s'énerva Tamaki.
— Quelles mesures dois-je prendre ?
— Ne prenez aucune initiative. Mitsuru-chan a un besoin impératif de votre présence. Détruisez ce bracelet. Il symbolise votre assujettissement immonde. Il vous a déshumanisé et a accordé à la plupart des sabaibā (survivant) le droit de vous maltraiter sans être inquiétés.
— Je n'ai pas l'intention de mentionner mon titre d'uegakari.
— Abandonnez cette idée, insista Tamaki.
Rachel tentait de trouver une solution en tournant le problème dans tous les sens. Elle n'en voyait aucune, devant un homme avec une opiniâtreté semblable à celle de Nagatakiyama. Son incapacité à agir la rendait totalement dingue.
Afin de se détendre, elle prit le temps de se promener et s'arrêta en chemin près du hameau où se trouvait le 1861 Hiramamachi. Un individu nommé Takinoue s'y était établi avec son groupe. Pourtant, les lieux lui donnaient l'impression d'être déserts. Elle ne s'en approcherait pas trop non plus afin de vérifier. Si Takinoue était réellement un agriculteur, il était préférable d'éviter toute rencontre qui pourrait s'avérer catastrophique pour elle.
Les révélations d'Hachimine l'obsédant littéralement, elle devait en avoir le cœur net. Le long mur, dont Hachimine lui avait parlé, s'étirait sur plusieurs centaines de mètres. Elle se dissimula derrière une haie d'arbres dans la cour du 1841 Hiramamachi. Elle possédait une vue panoramique sur le portail en tôle bleue qui avait été clairement récupéré à l'entrepôt municipal plus bas. Un petit pont permettait de traverser le canal qui desservait une rue. Dans un refuge, un amas de pierre grise brisé gisait au sol, portant une robe rouge dont Rachel ne parvenait pas à saisir l'utilité.
Après un certain temps, un keitora (camionnette blanche) se gara devant le pont et déposa un membre du groupe de Takinoue.
En raison de sa position, elle ne pouvait pas apercevoir son visage, car il lui tournait le dos. Au moment où le sabaibā lui fit face, ce qu'elle vit la surprit : Noritaka se tenait fièrement au milieu de la rue. Son visage tuméfié témoignait d'un combat récent car il n'avait pas pris la peine de nettoyer le sang. Il sortit son arme à feu et la pointa vers lui. En pensant à ce qu'il allait lui tirer dessus, elle eut un haut-le-cœur. Le râle d'un ryūketsu (zombie) la fit virevolter. Il avait dû sentir sa présence. Alors qu'il tomba du haut de la butte et furetait le long de la haie, Noritaka l'abattit. Il traverse le pont sans se préoccuper du mort-vivant, mais il s'arrêta devant le temple vandalisé. Il grinça entre ses dents et implora la divinité bouddhiste de faire preuve de clémence envers les vandales. Le Notarejinisuru (jour de l'épidémie) avait réduit à néant la dignité de l'espèce humaine. Il poussa un soupir d'exaspération avant de donner un coup de poing bruyant sur la tôle bleue que Hitsugaya ouvrit.
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ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]
HorreurRetour à la case départ pour Noritaka ! Son uegakari Rachel est introuvable. Néanmoins, il doit trouver un refuge pour ses Fukuokajin avant l'hiver. Hiramamachi semble l'endroit idéal. Pourquoi ce petit village dans l'arrière pays et pas un autre...