ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]

26 | L'amante 🍋

Les douleurs persistantes, conséquence de l'électrocution au taser, avaient envahi son corps. Ses muscles endoloris protestaient à chaque mouvement. La cuisine, l'installation des futons et le service du repas étaient une véritable torture... L'éducation que ses parents lui avaient donnée l'empêchait de se plaindre en public. Il accomplissait donc les tâches qui lui incombaient. Reicheru, n'étant pas encore officiellement installé avec lui, était son invité et il aurait été inapproprié de lui demander de s'occuper des tâches ménagères.

Pour quelle raison souhaitait-elle évoquer le passé... En particulier le passé du pathétique salaryman (cadre de bureau) qu'il était autrefois ? Marié à une femme qui avait été infidèle et était devenue insupportable, alors qu'elle accumulait les dettes auprès d'un host profiteur ! Il était resté pour Takara et exclusivement pour elle. Maintenant que sa fille n'était plus de ce monde, ce passé n'avait plus aucune signification pour lui. Autant l'oublier ! Seul le moment présent lui importait... Tout comme ses Fukuokajin (habitants de Fukuoka), Reicheru et sa fille, Mitsuru !

Leur étreinte dans la cuisine l'avait mis dans un état d'émoi intense, il avait dû faire preuve de courage et de détermination pour se libérer de leur étreinte. Le bain chaud était prêt pour accueillir Reicheru et Noritaka devait s'occuper de la préparation du repas et des futons. Le moment venu, ils s'adonneraient au plaisir.

Maintenant qu'ils se restauraient, sa barbe était parsemée de quelques grains de riz. Elle les récolta un par un pour les lui offrir. Il fut surpris par son geste. Elle qui était d'ordinaire si craintive ! Noritaka les savoura avec gourmandise. Leurs yeux se croisèrent pendant un long moment. Après tout, le repas pouvait attendre un peu. La promiscuité qui régnait entre eux attisait le désir qu'elle lui inspirait. Sa présence lui avait tellement manqué ! Il tendit les lèvres vers les siennes en espérant qu'elle ne le repousse pas. Puisque Reicheru se contentait de le regarder avec des yeux brillants, avec une grande délicatesse, il effleura ses lèvres offertes.

Leurs embrassades lui firent oublier toute souffrance. Son corps tout entier était totalement détaché de ses pensées, en proie au désir ardent de la faire sienne à nouveau.

Ce genre d'approche était complètement nouveau pour Noritaka. Il se connaissait brut, sans aucune forme de tendresse. Personne ne lui avait enseigné comment satisfaire une femme. Son expérience prénuptiale se limitait aux relations sexuelles tarifées, tant la timidité et la maladresse l'empêchait d'aborder une femme. À chaque fois qu'il repensait aux insultes d'Ayako lors de leur séparation, le mot « kuchibeta » lui revenait en tête. Un gros pataud ! Un désobligeant euphémisme pour le qualifier d'impuissant ! Quel mari aurait envie de coucher avec une femme qui ne pensait à un autre homme en exécutant son devoir conjugal ?

Cette fois-ci, Noritaka opta pour des caresses douces, des baisers. À l'affût du moindre signe de refus, il mettrait un terme à leur échange. Le bout de sa langue soulignait soigneusement le contour de ses lèvres, sans laisser transparaître clairement ses intentions. Dès qu'elle ouvrit la bouche, il glissa sa langue et l'invita dans un ballet sensuel.