Elle avait enfin retrouvé son bébé. Rachel l'observait, mais son esprit était ailleurs, submergé par l'horreur et la tristesse. La voix de Toshiko, qui essayait de la ramener à la réalité, paraissait lointaine, étouffée par les hurlements assourdissants du bébé.
Son esprit étant plongé dans un désordre d'émotions contradictoires, cette scène macabre de la devant elle la laissait complètement bouleversée et incapable de réagir de manière rationnelle. Debout sur le palier, Rachel se perdait dans ses souvenirs de bonheur maternel.
Les rires cristallins de Clément retentissaient dans la salle de bains. Tout sourire, Rachel demeurait près de la baignoire tandis que Clément barbotait joyeusement dans l'eau tiède, projetant des gouttes d'eau autour de lui. Elle aimait l'entendre glousser.
Elle sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, tandis que des pensées confuses et terrifiantes tournoyaient dans son esprit.
Chaque soir, Rachel berçait son fils dans ses bras, lui murmurant des mots doux et des chansons apaisantes pour l'endormir. Son souffle régulier caressait sa joue pendant qu'il dormait, sa petite main empoignant sa chemise de nuit pour ne jamais l'abandonner, ce qui la comblait de bonheur.
Son regard était rivé sur son enfant, allongé sur le lit à barreaux, mais elle ne parvenait pas à le voir vraiment. Une boule d'angoisse lui serrait la gorge, étouffant tout son être.
Elle amusait Clément en lui présentant des jouets colorés et en lui chantant des comptines. Elle adorait voir son visage illuminé de bonheur lorsque ses petites mains potelées attrapaient un jouet.
Alors que son regard fixé sur le petit lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce, tous ces moments de bonheur s'estompaient.
Elle voulait hurler, pleurer, fuir loin de cette horreur indicible, mais son corps refusait de répondre à ses commandes. Elle était figée, impuissante face à la réalité brutale qui s'étalait devant elle.
Cette scène étrange et perturbante, se déroulant dans cette pièce, défiait toute logique et bouleversait ses convictions les plus profondes. Son esprit éprouvait des difficultés à saisir ce spectacle d'un effarant surréalisme. Une bouffée d'angoisse la submergeait comme un raz-de-marée dévastateur, alors qu'elle se demandait si ce qu'elle voyait était bien réel, ou le fruit de son imagination.
Une scie médicale ensanglantée était posée sur une bâche en plastique. Un récipient en acier inoxydable renfermait la jambe d'un nourrisson, tranchée sous le genou. La tache de naissance sur la cheville témoignait clairement de l'identité de son propriétaire.
La blessure béante sur le mollet, trop petite pour être l'œuvre d'un ryūketsu mais celle d'un shigai, avait l'apparence d'un gouffre sanguinolent, laissant entrevoir un spectacle macabre d'os blancs. Autour de cette plaie affreuse, les muscles déchiquetés palpitaient, comme s'ils étaient encore animés alors que le sang corrompu par le darakuboku sillonnait et tordait les vaisseaux sanguins sous la peau. Des rivières de sang coagulé se mêlaient aux sécrétions suppurantes qui dégoulinaient le long de la peau déchirée de l'enfant.
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ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]
HorreurRetour à la case départ pour Noritaka ! Son uegakari Rachel est introuvable. Néanmoins, il doit trouver un refuge pour ses Fukuokajin avant l'hiver. Hiramamachi semble l'endroit idéal. Pourquoi ce petit village dans l'arrière pays et pas un autre...