ALL UNDEAD | Caput Mortum [Terminé]

13 | L'ennemi

Depuis le Notarejinisuru, il n'avait pas eu l'occasion de pratiquer cette langue. Il espérait que sa prononciation médiocre ne nuirait pas à la compréhension de son interlocuteur.

— Éric.

— Erikku-san, si vous pouviez nous raconter un peu ce que vous savez, annonça Noritaka. Allez-y, je vous écoute.

Le regard médusé d'Éric se posa sur son ami hippie. Les lèvres de Noritaka esquissèrent un sourire sarcastique, il tourna le visage d'Éric vers lui, en utilisant son wakizashi qui était couvert de sang.

— Ne vous laissez pas distraire, Erikku-san, l'avertit-il.

Éric frémit de peur.

— Lloyd a décidé de la ramener à Edenbridge avant que le groupe de Nagasaki ne la retrouve.

Un sourire satisfait illumina le visage de Noritaka.

Dans l'espoir de survivre à leur confrontation, Éric déballait toutes ses connaissances.

— J'ai entendu Lloyd et Hollis se disputer à propos de trois individus. D'après ce qu'ils disaient, ces trois-là ont trahi Edenbridge. Notre Fée du jardinage se situe à Hiramamachi. Elle a récupéré sa voiture. Il paraît que trois enfoirés l'ont retrouvée mais elle s'est barrée.

— Est-ce que par hasard, ces trois individus ne se nommeraient-ils pas Marisoru, OJ et Ig ?

— C'est ça, admit Éric en frémissant de terreur. Hollis a retrouvé notre Fée du jardinage jusqu'à une résidence où seules des femmes habitent. Elles nous ont tirés dessus avec des fusils de chasse.

— Leur nom ?

— De leur cheffe ?

— Bien sûr, crétin de première classe.

— Tamaki, c'est le nom de cette salope, déclara Éric.

En jetant un coup d'œil par la fenêtre, Noritaka éclata de rire.

— J'ai surveillé la baraque pour m'assurer que notre Fée du jardinage était bien présente, ajouta-t-il.

— Avez-vous eu l'occasion de voir votre Fée du jardinage ?

— Bien sûr que je l'ai vu ! Je l'ai même suivi jusqu'au pont de la rivière Manose que des survivants ont bloqué. Elle fait souvent des prières devant un rocher.

Il ne pouvait pas faire allusion à autre chose qu'à la pierre dosojin dont Nagatakiyama lui avait parlé. Reicheru cohabitait avec les femmes de Manose Nyūjiin et avait la liberté d'aller et venir là où il lui plaisait de se rendre. Par conséquent, Reicheru n'était pas retenue prisonnière par la cheffe Tamaki.

— Y a-t-il d'autres renseignements que vous pourriez me fournir ?

D'un geste désolé, Éric secoua la tête. Noritaka se frotta vigoureusement le sommet de sa tête. Ces maudits poux persistaient à lui rendre la vie difficile.