Chapitre 31: Mardi 07 Janvier 2025

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Alana

Je me regarde dans le miroir une dernière fois avant de prendre la route. Je suis stressée et ça se voit à des kilomètres. Il ne reste plus qu'à espérer qu'Eva ne m'enterre pas vivante dans sa maison. J'appuie sur la sonnette, la porte s'ouvre quelques secondes plus tard avec Eva avec sa fille dans les bras. Nous nous saluons poliment, puis elle me demande de la suivre dans le salon. Eva est une maman formidable à en juger par sa façon de prendre soin de sa fille. Je l'observe la mettre dans son couffin en souriant.

- Voilà. Elle va bientôt s'endormir.

- Elle est de plus en plus jolie.

- Merci... Attends ! Tiens prend ça.

Je reconnais l'enveloppe que j'ai apporté à Cameron avec ma lettre de démission. Comment a-t-elle fini entre les mains d'Eva ?

- Cam me l'a apporté le soir où tu l'as déposé. Il s'est dit que peut-être que tu aurais besoin de ton travail après que tu aies réfléchi à ce que tu veux vraiment.

- Eva, écoute, je...

- Alana, je ne te cache pas que vous m'avez déçu tous les deux, mais je sais qu'aimer n'est pas un crime. Cam ne t'aurait jamais mis en danger, je le connais. Tu lui as brisé le cœur et pour ça aussi, je t'en veux. Mais tu es très talentueuse et j'ai besoin de toi au musée. Alors, si tu veux reprendre ton travail, fais-le-moi savoir.

Sa générosité me touche énormément au point que j'en ai les larmes aux yeux. Cependant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée que je revienne au musée après la conférence de Cameron qui a soulevé beaucoup de sous-entendus. Dois-je appeler mon père pour lui parler de mon idée de déménagement ? Serais-je encore en train de fuir les conséquences de mes choix ? Non, je ne peux pas partir, je ne veux pas être ce genre de personne. C'est sous un ciel nuageux que je rentre chez moi. Je ne me suis jamais senti aussi seule que lorsque je retrouve mon lit.

Ce matin, je me réveille avec une envie de faire du sport. Donc ma journée débute à l'instant où je décide de répondre à l'envie de mon corps : j'enfile mon ensemble ainsi que mes baskets, la musique à fond dans mes oreilles, c'est parti pour une heure de jogging. Sur ma route, je croise des personnes indiscrètes qui me reconnaissent évidemment, mais je ne fais pas attention. Je ne laisserai plus personne me faire déprimer à nouveau. Dorénavant, je vais éviter ce genre de personnes pour ma santé mentale. Je n'ai besoin ni de leurs approbations, encore moins de leurs conseils pour vivre ma vie.

J'arrive chez moi essoufflée et en sueur, je prends une bonne douche, ensuite je me prépare un petit déjeuner que je mange toute seule devant la télé. Ma tranquillité ne dure que quelques secondes à cause de la sonnerie de la porte.

- Superbe cousine à la recousse.

Je saute de joie voyant Kira qui me suit dans mon geste.

- Kiki, je suis tellement contente de te voir.

- Tu m'as manqué également, Ali.

Ça fait près de cinq ans que je n'ai pas vu Kira. Si tante Caro et ma mère ne s'entendent pas bien, ce n'est pas le cas de Kira et moi. Honnêtement, ma mère est toujours la première à se plaindre quand on retrouve tous ensemble ce que tante Caro ne supporte pas, du coup ça finit toujours en dispute entre les deux surs.

- Pourquoi Tata ne t'a pas accompagné ?

- Tu l'as connu, elle et sa fondation, elle ne prend presque plus de vacances Alors, on dirait que je suis revenue au bon moment.

Ne nous brûlons pas les ailes... ( En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant