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CHAPTER 005 : TEXT

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CHAPTER 005 : TEXT

3H52 - PARIS

(chambre de Théo et Jordan) :

Je me réveille en sursaut dans mon lit, alarmer par une odeur que je ne connais que trop bien. Ma vision s'adapte progressivement à l'environement, la seule lumière que je vois et celle de la lune, qui éclaire une partit de la chambre, et la braise du joint de mon nouveau colocataire.

Bordel de merde, c'est une vanne.

Jordan tourne la tête dans ma direction, et sourit faiblement d'un air arrogant. Je me redresse et lui lance un regard noir, ce qui le fais hausser un sourcil.

– Quoi ? On peux plus fumer de la beuh tranquille ? Lâche-t-il, son sourire arrogant ne le quittant pas. Tu vas le dire à ton papa ?

Je me relève, piqué au vif. Je sais qu'il ne sais rien, mais c'est plus fort que moi. Voir sa gueule toute la journée m'a pousser à bout. Je me dirige vers lui d'un pas rapide, arrache le joint de ses mains. Cette foutue odeur s'infiltre dans mes narines au moment ou je l'attrape, et cela a le don de me couper la respiration. Trop de mauvais souvenirs sont liés à cette odeur que je ne voulais plus jamais sentir de ma vie.

Et forcément, ce fils de pute l'as ramener jusque dans ma chambre d'internat.

Il perd son sourire quand je l'écrase entre mes mains et que je le jette par la fenêtre, comme si il ne me pensais pas capable de faire une telle chose, et que je bluffais depuis le début.

– T'as pas osé faire ça ? Me demande-t-il la voix tranchante, découpant chaque syllabes de la phrase d'un froideur a glacer le sang de n'importe qui.

Il a la même voix que celle qu'il avais quand il a voler les documents la veille. Mais cela ne m'intimide pas. Plus.

Le sang pulse dans ma tempe, je soutiens son regard sans broncher. Ses yeux habituellements brillants sont dénué de lueur. Ses pupilles ont doublés de volume et sont d'une froideur à extrême.

On dirais un iceberg.

– Tu fumeras pas cette merde ici. Lui ordonné-je en indiquant d'un vague mouvement de menton la pièce dans laquelle nous sommes.

Il éclate de rire. Un rire à vous faire vous chier dessus. Un rire digne des plus gros films d'horreur. Je ne réagit pas, alors que mon cerveau me lance tout les signals d'alarme possible et inimaginable. Il m'attrape violemment le cou, et me plaque contre la fenêtre. Je n'ai pas le temps de répliquer, trop surprise par son geste si rapide et soudain.

Mon souffle se coupe, et je regarde derrière moi pour voir la cour du lycée ainsi que le parking en dessous de moi. La hauteur pourrais vraiment me tuer si je tombe. Je reporte mon attention sur mon nouveau colocataire, son visage est déformé par la colère. Il referme sa prise sur moi, me faisant couiner de douleur. Il me pousse encore, voulant clairement me faire tomber par la fenêtre. Je me cramponne a l'encadrement de celle-ci, si fort que mes phalanges métisses blanchissent. Jordan inspire et expire bruyamment, je sent son souffle - avec suppléments arômes de weed - sur mon visage.

J'attrape son poignet qui est entrain de m'étrangler, et je repousse de toutes les forces que j'ai pour éviter de suffoquer sous la force de sa poigne. Il finit par reculer, son coup de pression terminé, et je tousse, reprenant mon souffle, une main sur mon cou rouge de la marque qu'il a laissé.

Non c'est pas un suçon.

Son regard me transperce, mais il n'est pas amusé et hautain comme il y a quelques heures. J'y trouve de la rage. Je vois enfin son vrai visage. Celui d'un véritable membre du "BloodGhost". Un monstre sans-pitié qui ne perd pas une occasion de faire de la violence partout ou il met les pied, à qui que ce soit qui ose soutenir son regard plus d'une demi-seconde.

– Mais t'es malade !? Crié-je en explosant également, déversant ma rage.

– Qu'est ce que tu croyait, Becker ? Qu'on allaient devenir des petits copains tout mignon ? Me dit-il en s'approchant une nouvelle fois de moi.

Son regard est un mélange de colère et d'amusement, aucune des deux émotions n'arrive à prendre le dessus sur l'autre. Nous nous observons comme ça pendant de longues secondes, qui semblent durer plusieurs heures interminables. Je serre les poing, avec une énorme envie de frapper contre le mur a côté de moi. Ou carrément sur Jordan. Je finis par lâcher froidement :

– Nan, évidemment. Tu fais partit des "BloodGhost" et moi des "DeadSong". C'est pas un hasard si nos deux gangs se détestent. On a tout pour se haïr, toxico de merde.

Je retourne sur mon matelas, et m'assoie dos a lui, mettant mon casque blanc sur mes oreilles, et ouvrant mon ordinateur afin de trouver une occupation.

Parce que la seule à laquelle je pense est de lui casser la gueule, la tout de suite.

Pendant qu'il n'y a pas encore de son dans mon casque, je l'entend souffler et partir de la chambre en claquant la porte derrière lui. Je soupire à mon tour, ouvre une page de bloc-notes afin d'essayer d'écrire des paroles de sons. La musique est la seule chose capable de me calmer quand je suis à ce point à bout de nerfs.

Jordan déboule dans la chambre seulement quelques dizaines de secondes après être partit. Je l'observe du coin de l'œil, le voit tirer une longue taffe sur son joint, avant de s'approcher de moi doucement. Mon souffle se coupe, et je suffoque quand il souffle la fumée contenue dans ses poumons à ma gueule.

– Cadeau de bienvenue, Cocker. Me provoque-t-il avant de repartir en direction de la sortie.

– C'est Becker connard ! Le corrigé-je en criant à moitié pour qu'il m'entende à travers la porte.

J'y crois pas, il a osé me trouver un surnom insultant sur mon nom de famille en le comparant avec une race de chien.

J'ai connue bien mieux comme cohabitation.

Et comme surnom.

Je me met à taper aussi vite que je peux sur les touches de l'ordinateur, commençant à écrire les premiers mots qui me passent par la tête :

Tes putain d'yeux,
Tes pupilles bleus,
Autant vaste que l'océan,
Aussi profond que le néant.

Je me rend compte au bout de la quatrième ligne que je parle du mec qui as faillis me tuer il y a a peine cinq minutes, et je tape plus fort sur les touches de mon ordinateur.

Bouffon de toxico
Qui m'appelle Cocker au lieu de Théo
J'ai envie de t'en foutre une,
Mais je te retiens parce que je risque d'avoir un gang ennemie au cul.

J'arrête de taper quelques secondes, relisant mes phrases, et je frappe sur les touches beaucoup plus doucement, mais sans pour autant cacher ma hargne envers ce gars détestable.

Jordan Rondelli,
Tu as fais irruption dans ma vie,
Avec ton sourire amusé,
Qui me donner juste envie de t'étrangler.

Je relis une dernière fois, et prend continence que je suis a deux doigts d'écrire un son sur un gars qui m'insupporte. Et ça me fout en rogne qu'il tourne autant dans ma tête.

Je ferme mon ordinateur sans enregistrer mon texte en poussant un soupire, et lance une playlist sur Deezer. Je replace mon casque sur mes oreilles, regarde une dernière fois l'heure qui s'affiche sur mon téléphone - 4h21 - et monte le son à fond sur Raspoutine de Ziak, et me laisse entraîner par la musique en m'endormant, la seule image dans ma tête étant celle des deux pupilles bleus glaciales de mon nouveau colocataire de chambre.

Même en fermant les yeux, il me suit dans mon sommeil ce putain de BloodGhost.

J'étais prêt, à graver ton image à l'encre noir sous mes paupières. 

Afin de te voire, même dans un sommeil éternel.

Entre-Deux [JOYSTU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant