Black Bikers, Tome 7 : La lynx obstinée

Chapitre 34

Point de vue Louisa

Je souris aux nouveaux clients alors que Trevor s'avance pour les saluer et les placer à une table. Dès que je vois qu'il n'a pas besoin de moi, je file à nouveau en cuisine pour voir Yann me jeter un regard amusé.

— Tu passes ta journée à venir...

Je sautille en retenant mal mon amusement et hausse les épaules.

Jordan est en partiel cette semaine, alors elle ne travaille pas du tout et comme Yann est interdit de s'occuper du club... Il a proposé de venir m'aider au bar. Donc, voir Yann dans ma cuisine tous les jours depuis le début de la semaine, me rend absolument euphorique.

— Ça va ?

— Comme depuis dix minutes, oui.

Je fronce du nez en ne pouvant retenir mon sourire, ce qui l'amuse. Il tend la main vers moi et je m'y précipite alors qu'il enroule ses bras autour de moi et m'embrasse.

Depuis que les choses ont été dites entre nous, quelque chose s'est libérée dans ma poitrine. Je me sens moins forcée de retenir mes élans d'amour, ni de m'empêcher de le toucher. Ce qui ne semble pas le gêner, parce qu'il me rend chacun de mes câlins au centuple.

— Hé ! On a dit qu'on arrêtait les câlins dans la cuisine !

Trevor débarque en croisant les bras sur sa poitrine et je ne peux m'empêcher d'esquisser un petit sourire en reculant. Yann n'hésite pas et grogne contre Trevor.

— Les clients veulent des pancakes et des cookies.

Yann s'occupe aussitôt des pancakes tandis que je glisse les cookies encore chauds dans une assiette et lui tend. Aussitôt, il nous envoie encore un regard froncé et agacé, puis soupire et quitte la cuisine.

— Heureusement qu'il n'a plus de crush sur toi, sourit Yann.

— Hé ! On a dit qu'on arrêtait avec cette histoire !

— Quoi ? Je dis juste que c'est tant mieux. Tu lui briserais le cœur si c'était encore le cas.

Tout mon visage chute alors que la culpabilité me gagne.

— Quoi ? C'est vrai ?

Il remarque la connerie qu'il vient de lâcher parce qu'il écarquille les yeux en secouant la tête.

— Non, non, pardon ! C'était une blague !

— Tu penses que je l'ai blessé sans le vouloir ?

— Non, pas du tout, il t'apprécie comme une sœur ! C'est tout !

— Vraiment ? T'es sûr ?

— Mais oui. J'ai dit ça pour te faire chier. C'était faux.

Je soupire en secouant la tête et croise les bras sur ma poitrine.

— Arrête avec tes blagues, Yann.

— Mon Dieu... Tu es tellement sensible, chaton... Comment tu as fait pour cacher ça pendant si longtemps ?

Il s'approche de moi pour attraper mon visage en coupe et plonger son regard dans le mien.

Oui, depuis des années, je cache toutes les émotions qui débordent et empêche de voir à quel point je suis dégoulinante de sentiments à l'intérieur... Mais maintenant, avec Yann, tout explose et je ne peux plus rien retenir.

Je ne me suis jamais sentie aussi comprise qu'en ce moment. Yann me donne envie d'être moi-même, il me donne l'impression d'aimer mes qualités et mes défauts. Il aime mon rire de cochon et mes sautes d'humeur, il m'apaise lorsque je dépasse mes limites et m'ouvre grand les bras quand je vais m'effondrer. Mais à côté de ça, il me donne envie de me relever et de me battre plus fort.