Black Bikers, Tome 7 : La lynx obstinée

Chapitre 21

Point de vue Yann

— Comment tu fais pour courtiser une femme ?

Le silence à l'autre bout du fil me répond, alors que je tourne en rond dans mon bureau.

Ce matin, je me suis réveillé seul... et en retard. Lou a eu l'audace de partir sans me prévenir, alors qu'elle est censée être surveillée pour sa putain de sécurité.

Mais que puis-je dire ? Je ne vais pas l'engueuler alors que cette nuit je lui ai promis de lui faire la cour.

Oui.

Je le pensais.

Mais ce n'est pas parce que je le pensais que je sais le faire.

— De quoi tu parles, mon cœur ?

La voix de Cléa me répond enfin et je me racle la gorge en pinçant mes lèvres.

— N'utilise pas ta voix de maman sur moi, je ne viens pas de dire une énorme bêtise. Je sais exactement ce que j'ai dit.

— D'accord... Alors, il va me falloir plus de contextes. Laisse-moi appeler Alex, je ne pense pas que je sois capable de gérer ça seule.

Je pousse un grognement, mais la laisse faire. De toute façon, c'est Alex que j'appelais à l'origine... Elle a juste répondu à sa place.

Une minute plus tard, elle a réussi à décoller Sasha de son père et la fourgue à tata Cassie, avant qu'elle ne pose le portable sur la table dans un grésillement absolument horrible pour mon oreille et un raclement de gorge.

— Tout va bien à la maison ? marmonne Alex.

— On s'en fout de ça. Alex... Comment on courtise une femme ?

— OK... Je vois...

Je n'entends rien jusqu'à...

— Niles ! On a besoin de toi ici !

Une seconde plus tard, j'entends la voix de Niles.

— De quoi a-t-on besoin ?

— Yann veut savoir comment... on courtise une femme.

— Je vois. Ca...

— Si vous appelez encore une personne sans me répondre, j'arrive à Dallas et je vous bute.

Niles ravale le prénom de sa femme et se racle la gorge.

— Très bien... Alors... De qui on parle exactement ?

— Vous le savez très bien, grogné-je.

— Ohh, on a tous une personne bien précise en tête, mais on aimerait que tu nous le confirmes... Juste pour être sûre de ne pas casser ton beau petit cerveau.

— Cléa, arrête d'utiliser ta voix de maman ! grogné-je.

— Pardon... C'est plus fort que moi... T'as l'air complètement paumé et ça me donne envie de te bercer et de te foutre au lit.

— Eh, bah, arrête.

— Oh, oui, maintenant que tu le dis, ça me paraît tellement évident, super, merci Yann ! Heureusement que...

— Allez, mon ange, on respire. Yann est visiblement dans un moment compliqué de son adolescence, il découvre que son petit bout peut devenir dur devant une fille... C'est compliqué à gérer pour lui.

— Merci Alex. Enfin une personne qui me comprend !

— Alors... Tu peux nous confirmer de qui on parle ? marmonne Niles.