Black Bikers, Tome 7 : La lynx obstinée

Chapitre 15

Point de vue Louisa

Je me réveille à cause du bruit de la clef qui tourne dans la serrure. Je laisse échapper un petit grognement en me retournant alors que je l'entends refermer derrière lui, puis, je suis ses pas à travers l'appartement jusqu'à passer devant la porte de la chambre.

Mon nouveau grognement semble l'amuser parce qu'il laisse échapper un petit rire en entrant.

— Je vais à la douche, j'arrive.

Je grogne à nouveau et il dépose un baiser sur mes lèvres qui me fait sursauter. Je lui lance un regard de travers, mais ne le vois pas dans l'ombre de ma chambre, tandis qu'il glousse en la quittant.

J'ai le temps de me rendormir et de me faire à nouveau réveiller par le bruit du micro-onde. Il a trouvé l'assiette que je lui ai laissée. Tant mieux.

Cette fois, je me lève pour aller aux toilettes avant de le rejoindre. Il est assis autour de ma petite table à manger, le son au minimum de son portable devant une vidéo YouTube.

Quand il m'entend arriver, il m'envoie un grand sourire auquel je réponds par un bâillement.

— Il est quelle heure ?

Il jette un regard vers son portable tandis que je me laisse tomber dans la chaise à côté de lui. Je lui pique son verre d'eau pour boire une gorgée et ouvre la bouche quand il me tend sa fourchette avec des pâtes au fromage.

— Trois heures.

— Pourquoi tu rentres si tard ? Tout va bien ?

Il hoche la tête et verrouille son portable pour se tourner vers moi. Aussitôt, il attrape mon visage et inspecte mes mâchoires.

— On ne voit presque plus rien. Tu retournes au boulot demain ?

Je hoche la tête.

— J'ai demandé à Trevor de rester avec toi tous les jours maintenant. Il te raccompagnera chez toi le soir et je te déposerai le matin. Ça te va ?

— Je n'ai pas besoin d'être surveillée, marmonné-je.

— Si, c'est justement le principe.

Je gonfle les joues alors qu'il sourit en reprenant son repas.

— Et tu as vu...

Je n'ose pas finir ma phrase. Ce matin, il m'a dit que les gars avaient retrouvé l'enregistrement de mon agression, ou du moins, ils ont pu voir les gars fuir de la ruelle. Il n'y avait pas de caméra à l'intérieur, mais une dans la rue principale.

Il a suffi de seulement quelques minutes pour que les petites mains du club les reconnaissent.

Colt Nicholson.

Ruben Beasley.

Mes deux agresseurs.

Mais je n'arrive pas à le dire ainsi. Cela rend les choses... Trop réelles.

Malgré tout, Yann me comprend et hoche lentement la tête, comme s'il craignait ma réaction.

— Comment tu te sens ?

Sa question me trouble quelques secondes. Je ne sais pas vraiment comment je dois réagir face à tout ça et je ne sais pas non plus si j'ai envie de le réaliser.

Pourtant, Yann n'est pas du genre à détourner le problème, mais plutôt à foncer dedans la tête la première, alors je me racle la gorge et hausse les épaules.

— Un peu... vaseuse.

Il approuve et approche sa main pour me caresser la cuisse.

— Tu veux prendre quelques jours de plus ?