12. L'étrange Noël de Regulus Black (Partie I)

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Tw : mégenrage, deadname (pas vraiment volontaire), idées sombres et mentions de suicide, problèmes familiaux, mention d'outing, idées politiques désastreuses comme on en attends de la part d'une famille de mangemorts

Hey, ça va ?

Bof

Toi ?

Bof.

Tu veux en parler ?

Ce serait trop long.

Pour moi aussi.

Tu peux toujours essayer

Je dois rentrer voir mes parents pour Noël. Je veux pas les voir. Je veux voir personne de cette famille. 

C'est compliqué.

Tiens, si tu te sent de lire. Je suis pas très doué pour parler de trucs comme ça, je sais pas si c'est la bonne chose à faire mais j'ai écrit ça hier, je trouve que ça résume bien.

Pièce jointe 22/12/2024

'Un soir de plus à pleurer dans mon lit, à me demandez si ça changerait grand chose si je ne me réveillais pas. À serrer mes draps pour rêver qu'on me serre dans des bras. Mes membres se resserrent sur du vide et je rêve de l'enfance, de la période où l'on croyait encore en moi parce que je n'étais pas encore moi.

Je comprends pas quand est-ce que ça a foiré. Quand j'étais enfant je me sentais à ma place, j'avais juste à suivre le groupe pour réussir et comprendre. Je savais qui j'étais. En grandissant je me suis détaché des autres enfants et maintenant ce sont devenus des adultes comme les autres, et je suis resté détaché. Je sais pas comment me faire une place parmi elleux. J'aimerais tellement. Tout à l'air si facile pour elleux : les potes, le couple, la famille, la vie. Moi je n'ai rien de tout ça et plus le temps passe, plus l'écart se creuse plus je me dis que je ne les rattraperais jamais, que plutôt qu'essayer il vaut mieux que j'abandonne. On m'a dit si souvent que la vie était rien sans ça, alors que je me dis qu'il vaut mieux que j'abandonne la vie tout de suite. Que je la laisse à celleux qui savent s'en servir.

J'ai essayé de faire comme tout le monde et je m'y suis senti comme dans une prison. J'ai essayé d'abandonner, aussi, on m'a mis dans une prison. Un hôpital. Mes parents avaient vraiment honte que je sois là bas, mais je crois que ce sera dix fois pire quand je franchirais les portes de la maison familiale, à Noël, avec mes nouvelles idées et mon nouveau visage. Iels diront que je fais "mauvais genre". Moi, je sais que pour la première fois je ressemble seulement à ce que je suis. Mais je ne peux pas leurs dire. Iels me tuerait. 

Iels ont renié mon frère, je doute qu'iels seraient plus clément∙es avec moi. 

Je les comprends, remarque, iels avaient signé pour une petite fille modèle qui leurs apporterait un bon parti et de laisserait écraser. Ma mère rejouait sa vie au travers la mienne, mon père observait l'histoire comme on regarder une pièce de théâtre peu intéressante mais essentielle, comme si la culture féminine était quelque chose dont il reconnaissait l'importance sans pour autant la respecter et sans jamais risquer d'y prendre part. Et moi, entre les regards sévères des géniteurs et bienveillants mais infantilisant de Alice ou de Frank, je suis piégé. Ça revient au même : il y a celleux qui savent quoi faire de leur vie et les autres. 

J'ai l'impression d'être un oiseau, de regarder mes frères et sœurs s'envoler et quitter le nid mais de pas pouvoir des suivre, de tomber dans le vide ou d'avoir les ailes coupées.'

I HATE GROWING UPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant