19. Loin

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Tw : mentions de problèmes familiaux et de transphobie (tjr rien d'explicite)

Au réveil tout leurs paraissait loin. Les corps des deux garçons s'étaient entremêlés, James ayant le réflexe de serrer la personne avec qui il dormait dans ses bras et Regulus ne le repoussant pas. Le soleil était au rendez-vous pour leurs chatouiller de visage (il devait être tard). Être l'un contre l'autre leurs faisait du bien. 

Jusqu'à la chute. 

James se réveilla d'un coup, sortant du monde des rêves pour être frappé par ses souvenirs. Sirius l'avait embrassé. Sirius l'avait embrassé et ça avait cassé quelque chose. Il ne comprenait pas pourquoi son ami avait fait ça, pourquoi il avait risqué de provoquer une tornade pareille avec ce si petit geste. C'était le premier janvier, le premier jour de l'année, et rien n'allait mieux. 

De l'autre coté du lit, Regulus enfilait un sweat par dessus son t-shirt, maudissant ses foutus seins, redoutant les questions de l'autre face à ses cicatrices. Lui était emplit de bonheur et d'espoir à l'idée d'avoir passé la nuit dans les bras de James. Il avait voulu que ça dure plus longtemps et, rien qu'à le regarder il voulait recommencer à le toucher. Et à le toucher un peu plus... mais il savait que ce n'était pas ce que James avait en tête. Le garçon était surtout très triste, même s'il ne savait pas pourquoi. Il ne fallait pas profiter de ça. 

« Désolé. dit-il pourtant. 

- Pourquoi ? 

- D'avoir dormit ici, tu voulais sans doute être tranquille. 

- Non, ça va. 


- Tu es rentré tôt. 

- J'y suis pas allé. »

Regulus n'avait pas eu le coeur à la fête. Pas sans James, pas avec la migraine qui le menaçait à chacune de ses sorties, pour une raison ou pour une autre. Le monde extérieur était compliqué pour lui. Il l'avait toujours été. 

Il se leva en attrapant des habits pour s'empresser d'aller s'habiller. Pour pouvoir mettre son binder, et, même si c'était paradoxal, respirer. 

James s'assis, ses deux jambes en dehors du canapé - qui était plutôt un lit car on l'avait enfin déplié mais qu'il avait toujours connu en canapé. Il réfléchit. 

Il n'était pas prêt à revoir Sirius. Il avait peur et il lui en voulait un peu. 

Comment regarder Remus dans les yeux ? Comment se comporter normalement avec eux deux ? Comment ne pas lui ordonner d'expliquer ce qui s'était passé ? Est-ce que c'était juste un moment d'égarement ou au contraire un fragment de vérité ? Son ami le voyait-t-il comme ça, depuis longtemps ? 

Il devait avouer qu'il s'était posé la question à l'époque du coming-out de Sirius. Parce que si Sirius était gay et que lui était un garçon alors, ce n'était plus pareil. Ce n'était plus aussi improbable qu'ils ressentent des choses l'un pour l'autre. Ce n'était jamais arrivé de son coté même s'il savait admettre que Sirius était beau, son amitié était trop forte pour se transformer en amour. Mais du coté de Sirius ? Sirius le voyait-il comme ça ? 

C'était ridicule parce qu'il avait toujours été fou de Remus, depuis tout petits on aurait pu deviner qu'ils allaient finir ensemble... Mais ça n'avait pas empêché Sirius d'aller voir ailleurs lors de leurs ruptures, d'embrasser une poignée d'autres personnes "pour rigoler" ou sous le coup de la drogue. 

Il repassait le film depuis le début et voyait les choses d'un autre point de vue. Ces disputes, ces derniers mois, c'était peut-être parce que Sirius était jaloux ? James avait montré de l'interêt pour les hommes pour la première fois et Sirius l'avait peut-être maudit : Pourquoi pas moi ? Peut-être qu'il l'avait aimé ou du moins qu'il avait été attiré par lui mais qu'il s'était dit que comme il était hétéro il ne se passerait rien, qu'il fallait mieux passer à autre chose... mais il n'était plus hétéro alors... 

I HATE GROWING UPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant