Tw : mention de maltraitance familiale, troubles alimentaires, racisme, mépris de classe, mégenrage et deadnaming involontaire
Vous allez me détester.
La magie existe, elle est dans le rire de James. pensa Regulus dans le bus, son gros sac à dos posé à ses pieds. Ce rire, il aurait voulu pouvoir le mettre dans une boite et le réécouter quand il se sentait seul, mais il ne voulait pas non plus l'enfermer. Un rire aussi sincère, aussi précieux, se devait d'être libre. Alors il en profitait en temps réel, bercé par cette voix et ces anecdotes, sans lâcher des yeux la ville qui changeait à l'extérieur, passant des quartier huppés aux appartements délabrés. Certains vivaient là et lui allait prendre l'avion. La honte.
Il soupira, jetant un regard à son téléphone pour savoir l'heure. Le message de Pandora y gisait. Il n'y avait toujours pas répondu. Il ne voulait pas y penser maintenant. Il était de retour dans ce foutu aéroport. il n'y avait pas mis les pieds depuis ses neufs ou dix ans mais rien n'y avait changé, ça puait le centre commercial et l'immoralité maquillée en propreté. Mais il ne voulait pas y penser non plus. Il était avec James, avec le rire de James, il allait à Paris, qui n'en rêverait pas ?
« On se prend une pizza ? proposa son copain, insouciant ou faisant semblant de l'être, quand ils passèrent devant l'enseigne d'un pizzaiolo.
Regulus aimait la pizza, surtout les plus simples avec du basilic, il n'en avait pas mangé depuis des siècles et il se souvenait que ça lui avait manqué quelque jours plus tôt quand il en valait croisé une. Mais pas aujourd'hui.
Aujourd'hui tout lui donnait envie de vomir. Petit il avait été malade en avion, c'était sans doute pour ça. Sans doute.
- Vas-y, moi j'ai pas très faim. »
Il cessa de parler, James lui pris une part pour plus tard et Regulus se sentit stupide. La dernière fois qu'il avait sauté un repas c'était six mois plus tôt, se promettant de ne plus jamais le faire pour aller mieux. Il était censé aller mieux, ce genre de problèmes loin derrière lui, alors pourquoi tout semblait si familier ?
Ils s'assirent sur la zone des sièges, s'étendant à l'infini. James parlait de rejoindre de nouveau d'Ordre du Phénix à leurs retour, qu'iels avaient gagné la bataille mais pas la guerre et qu'il ne pouvait plus laisser ça passer. Regulus regardait les familles trop nombreuses, trop heureuses. Les parents qui cajolaient leurs enfants, les petites filles fières de leurs jupes à paillettes, les petits garçons brandissant leurs petites voitures et leurs dinosaures. Leurs insouciances le frappa en pleine face, leurs chance aussi. Iels riaient. Regulus avait l'impression de ne même pas se souvenir comment on faisait.
Il s'était déjà installé aux mêmes places, avec sa famille. Il était déjà venu ici. Son père avait pesté de devoir voyager avec des touristes, de devoir se contenter de la classe affaire, pendant que sa mère faisait des commentaire sur la façon dont Regulus mangeait. Son activité préférée quand elle n'avait pas la possibilité de lui faire mal physiquement.
« Tiens toi droite et ne te baffre pas comme ça, pour l'amour de Dieu. Tu me fais honte. »
C'était les quelques jours par an où les parents Black prenaient la peine de s'occuper de leurs enfants au lieu de les déléguer à un∙e quelconque précepteur∙ice. Regulus faisait de son mieux pour monter qu'il avait retenu toutes les leçons apprises dans l'année - des connaissances aux bonnes manières - Sirius faisait le contraire.
« J'ai faim. avait laissé échappé Regulus, dans un anglais populaire qui avait arraché une grimace à son père.
Les domestiques donnaient sans commentaires à manger aux frères Black - à l'exception des jours où les parents leurs ordonnaient de ne pas le faire, iels trouvaient toujours une raison. Quand Regulus se retrouvait avec sa mère par contre, celle-ci semblait toujours avoir un oeil fixé sur son assiette. Les femmes devaient être minces, les femmes riches encore plus. On ne voulait pas ressembler à la plèbe.
VOUS LISEZ
I HATE GROWING UP
FanficAprès une année de prépa difficile, James rentre dans une école où il ne trouve pas sa place. Regulus, de son coté, débarque sans le savoir au même endroit et s'autorise à être lui-même pour la première fois. Du moins jusqu'à ce qu'ils se croisent. ...