16. Attraction

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Sameo.

Presque une semaine s'est écoulée depuis le début de mes chaleurs, c'est Nizar qui me l'a dit lorsque j'ai émergé de ma torpeur douloureuse que Julius n'a plus pris la peine de venir apaiser, ne serait-ce que d'une morsure. J'ai cru mourir nuit après nuit, et je me souviens de l'avoir appelé à certains moments. Nous n'avons pourtant pas scellé le lien, et je ne sais pas vraiment si cela sera pareil qu'avec un autre loup, lorsque... si cela se produit. Non, lorsque cela se produira. J'ai toujours la même volonté : je dois absolument le faire céder, lui plaire, mais surtout le rendre dépendant de moi ! Je n'ai pas le choix. Je n'ai jamais ressenti cela, mais ma mère me l'avait expliqué, mes professeurs également. Les âme-soeurs. Ce lien qui se tisse par étape, commence à devenir obsession dès le premier baiser. Mais sûrement qu'avec un vampire, une morsure compte comme telle pour mon corps. 

Est-ce que c'est la même chose pour Julius ? 
Sans doute pas, puisqu'il n'est jamais revenu. Seul Wail passait prendre de mes nouvelles, mais sûrement faisait-il des rapports à Julius ou à Lyes. Je n'ai d'ailleurs jamais vu le dernier, il devait avoir été mis au courant qu'il serait inutile de tenter de m'instruire sur mon maître durant cette période. Mon... maître. Même ce simple mot ne me dérange plus, et ce pronom possessif me semble naturel. J'ai rêvé de lui, de sa présence, de son odeur, de sa morsure, de son corps... les réveils étaient d'autant plus douloureux. Je l'ai même réclamé si fort, une fois, que Nizar est entré pour me dire que Julius ne voulait pas me voir. Avait-il été le lui dire ? Avait-il fait remonter l'information ? Ou avais-je rêvé de ce moment, aussi ? Je n'en étais pas certain.

Mais aujourd'hui, je me sens mieux, la douleur s'est dissipé, mais sous la douche, j'ai laissé le plaisir me saisir en pensant au vampire... lui que je déteste mais que je dois apprendre à connaître, et qu'il est nécessaire que je séduise. Je suis plus détendu lorsque je quitte ma salle de bain, que je m'habille et que je rejoins Nizar dans le couloir.

- Sais-tu où est Julius en ce moment ? Je dois lui parler, c'est important.

Oui, parce que j'ai perdu une semaine sur les deux qu'il m'a accordé, et que c'est juste impossible. Comment est-ce que je suis sensé le séduire en une semaine ? Comment... je ne sais même pas comment m'y prendre en deux, alors bon ! Nizar hausse vaguement les épaules, et j'ai peur qu'il me dise qu'il n'en sait rien et que de toute façon il n'est pas mon guide, mais j'entends son timbre me donner une toute autre réponse.

- Peut-être à son bureau. Dans cette direction. précise-t-il en m'indiquant sa gauche d'un mouvement de tête. 

- Merci. 

Un sourire accompagne ma réponse, parce qu'il est peut-être vraiment mon allier dans toute cette histoire. Je prends la direction indiquée et je l'entends m'emboîter le pas sans camoufler son pas, sûrement pour que j'en ai conscience. Il me guide de temps à autre, et heureusement, parce que je ne me souviens plus du chemin que nous avions pris la dernière fois. Nous arrivons rapidement devant la porte en question.

- Il est là, tu peux toquer.

- Hum.

Mais je me dandine en basculant mon poids d'un pieds sur l'autre sous mon indécision maintenant que je suis devant la porte. Lui s'avance et je l'interpelle.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- J'agis à ta place. qu'il me dit d'un sourire, sa main frappant trois coups sans hésitation. 

Il ouvre la porte et me pousse d'une main à l'intérieur. Pas comme la première fois, ici, ce n'est qu'une impulsion qui m'aide à faire le reste du chemin, seul, tandis qu'il referme le battant derrière moi. Mon regard le cherche, l'agrippe, et ne le quitte plus, un peu comme si ma vie toute entière en dépendait. Son odeur me parvient, familière, et me soulage en même temps de cette tension dont je n'avais pas vraiment conscience. 

Ne m'entrave pas - T.1 J&S  (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant