32. Liés

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Julius. 

Il n'est décidément qu'une invitation à la déraison. Il ne veut pas se laisser du temps pour se remettre, mais je comprends son impatience, car je la ressens aussi. C'est irrationnel tant je le désire, au point que lorsqu'il me prend entre ses doigts, j'ai l'impression que les dés sont déjà jetés. Aussi, je finis par commencer à le déshabiller de ses vêtements humides, mes lèvres goûtant sa peau, et l'envie de le mordre à nouveau me taraude. Mais j'y renonce, lutte contre ce besoin primitif, pour en satisfaire un tout autre. Je fais disparaître tissu après tissu, me soustrait au plaisir offert par sa main, et laisse mes traits chuter, glisser, jusqu'entre ses cuisses. Le plaisir de le découvrir est incroyable, tant j'aimerais me repaître de chaque morceau de sa peau. Mes doigts se glissent entre ses cuisses, effleurent ce puit qui semble étonnement prêt à me recevoir. La magie de l'omega ? 

J'effleure de ma langue sa virilité, le laissant gémir d'un plaisir magnifique, à se tordre ainsi sous mes attentions, alors que mon doigt s'immisce en lui. Les secondes s'égrènent, mes attentions se poursuivent. j'aime tant le voir ainsi, cheminer sur ce plaisir qu'il est bien incapable de retenir sous mes gestes, jusqu'à...

- S'il... te plaît... Julius...

Un sourire, et je me redresse, entrainant ses jambes avec mes bras, relevant par ce simple rapprochement de nos bustes, son bassin, tout contre la manifestation de mon désir. Mes lèvres s'emparent des siennes avec passion, puis, sans prévenir, je m'enfonce en lui d'un coup puissant qui lui arrache souffle et son, alors qu'un râle de plaisir trébuche contre ses lippes. Je poursuis, continue, ondule d'un va et viens passionné qui laissent nos gémissements s'entremêler. Encore et encore. L'impatience, ou quelque chose d'autre, me pousse à vouloir plus que tout aller au bout de cette étreinte. Le monde s'oublie, et plus n'existe que ces prunelles bleutées qui se perdent enfin dans les miennes, alors qu'un râle composé des nôtres, s'élèvent sous la jouissance commune qui nous étreint. Une brûlure accompagne ce plaisir inaccaparable sur nos poignets... alors qu'impulsivement, mon visage perdu contre sa gorge, mes crocs le possédaient à leur tour. Son sang... par tous les saints, il était encore meilleur qu'auparavant, plus addictif, plus incroyable, et je l'entendis gémir plus fort contre moi, son corps cambré sous ce plaisir partagé. 

D'un coup de langue, je mis un terme à ma morsure, permettant à sa peau de se refermer sans difficulté, alors que je me laissais retomber mollement à ses côtés, le souffle court, et plus satisfait que jamais auparavant. Je lui lance un coup d'oeil, et remarque sa pâleur malgré son air comblé, je tends une main vers sa joue que j'effleure avec tendresse.

- Je n'aurais pas du te mordre, pardon.

Un rire me répond, me surprend, alors qu'il bascule pour venir s'appuyer sur mon torse, les bras croisés sur ce dernier, son menton s'y échouant avec indolence. 

- Oh non, ne t'excuse pas ! C'était PARFAIT ! Mais...

Je le vois hésiter, brusquement, alors qu'il se mordille la lèvre, comme s'il ne savait pas comment m'avouer quelque chose d'important. Je me redresse légèrement, l'incitant à faire de même.

- Mais ?

- Tu n'iras plus baiser Lyes, n'est-ce pas ? Je... j'ai mal, rien qu'à l'idée que tu puisses le toucher. Et puis tu m'as marqué, ça veut bien dire que...

Il marmonne presque pour lui-même les derniers mots que je peine à comprendre, et l'interrompt d'un baiser, remarquant enfin la marque sur mon poignet, continuité de celle qui se trouve sur le sien. J'entrelace nos doigts, et sous nos yeux, les dessins s'étendent lentement, jusqu'à ce que je brise le contact et qu'ils disparaissent. Fascinant. Mais pas la question. Je me râcle la gorge, avant de laisser mes prunelles revenir sur les siennes.

- Rien n'est meilleur qu'avec toi, Sameo. Ton sang, ta peau, ton corps... même avant... c'était à toi que je pensais entre ses bras. Mais sois gentil, car il ne mérite en rien ce qu'il se passe.

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.

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Nous avions encore pris du temps pour nous, pour profiter de ces secondes, et puis nous avions repris une douche, rapide cette fois, avant de nous rhabiller pour retourner vers les autres. Julia avait été plus que ravie, tout comme tous ceux qui avaient trainés autour de ma chambre, et qui n'avaient pas perdu une miette de ce que tout le monde savait déjà : j'avais pleinement utilisé mon cadeau d'anniversaire. Etrangement, Sameo avait rougi, comme intimidé par le fait que l'on puisse savoir ce que nous avions fait. Peut-être parce que personne, avant moi, ne l'avait jamais touché, contrairement aux autres omegas que l'on avait fait s'introduire dans mon lit. J'aimais mon lié, c'est ainsi que je l'ai réalisé, depuis les premières ébauches de notre lien, de manière complètement irrationnelle et magique. Peut-être parce que nos âmes se connaissaient d'avant ? C'est l'une des théories existantes sur ce lien étrange et complètement hors de contrôle.

Mirella, Vennor et Luvan, ne purent que constater le lien qui nous unissait d'ors et déjà, Sameo et moi, mais la guerre... la guerre n'avait pas dit son dernier mot. Les loups ne resteraient pas sans rien faire, et le destin voulait que tout soit encore à écrire.

Ne m'entrave pas - T.1 J&S  (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant