Ne m'entrave pas - T.1 J&S (bxb)

18. Morsures

Sameo.

Je n'en reviens pas ! C'est une petite victoire, mais une victoire tout de même ! Il m'a mordu. Il n'a pas résisté. Bon, je suis clairement trop tendu dans mon pantalon, mais ça m'est égal à cet instant. Il n'a pas pu résister, et il m'a désiré, encore. Ce n'était pas qu'un effet des chaleurs, et je n'ai pas affabulé un désir qui aurait pu répondre au mien. J'ai ce sourire con aux lèvres après lui avoir balancé qu'il devrait bien baiser Lyes en pensant à moi, parce que c'est sans doute la vérité. Et je m'en fiche, parce que c'est MOI qui suis la cause de son désir, pas sa majesté des mouches. 

- Tu veux mourir, ou quoi ? me lance Nizar en serrant un peu plus fort mon bras.

Forcément qu'il est mécontent, et en même temps, s'il se préoccupe un peu de moi et de ce qui pourrait m'arriver, c'est bien qu'il a compris que...

- Non, non.

- Alors arrête de jouer au con avec Julius.

Je l'arrête d'un coup d'épaule, cherchant à me libérer de sa prise, alors que je m'immobilise et m'ancre dans le sol. Je lui lance un regard sûr de moi, alors que je pose mes mains sur mes hanches.

- Ca a pourtant l'air de lui plaire, la preuve, il m'a mordu.

- C'est pas une raison pour pousser ta chance trop loin.

- Quoi, t'as vraiment peur qu'il me tue ?

Il devient plus sombre, ce qui m'inquiète légèrement, alors qu'il reprend sa marche. Ca m'agace sur le moment, parce qu'il semble être sûr que je vais le suivre. Mais c'est la vérité. Il n'a pas répondu, il sait quelque chose et n'en dit rien. Il marche vite, et moi, ben le désir de mon bas-ventre n'est pas encore redescendu. Alors je l'attrape par le bras, voilà, c'est mon tour, mais moi c'est pour qu'il s'arrête ou qu'il marche plus lentement, au moins. 

- Explique-toi ! Si j'en sais rien, comment tu veux que je devines ? Je suis pas médium, juste un oméga particulièrement baisable. 

C'est sous un sourire que je lui lance ma dernière réplique, tandis qu'il exhale un soupire en réfléchissant. Il inverse la position de nos bras, c'est lui qui m'attrape le poignet alors qu'il nous fait faire demi-tour, jusqu'à parvenir au portrait sur lequel je m'étais attardé. C'est donc de lui qu'il est question. Il me le montre, puis jette un coup d'œil en direction de la porte bien trop proche, et il continue son chemin en me trainant derrière lui. 

- Altaïr, tu te souviens que je t'ai dit de te renseigner sur lui ? 

- Oui. Et quoi ? J'ai eu mes chaleurs entre-temps, tu as oublié ?

Mon sarcasme ne lui échappe pas, et le regard qu'il me lance me pousse à lui adresser une petite moue d'excuse.

- C'était le frère ainé de Julius. 

Il marque une pause, peut-être pour ménager ses effets, ou alors comme si c'était sensé vouloir me faire comprendre quelque chose. Sauf que je n'en sais rien, moi. Je ne suis ici que depuis... quoi ? Deux semaines grand maximum. J'ai oublié de compter. Le temps n'a pas vraiment d'importance. Enfin si, à vrai dire, parce que si ça fait deux semaines, je suis foutu. Enfin, je devrais l'être, mais Julius ne m'a heureusement pas encore renvoyé. 

- Et ?

- Et tu n'as pas envie que Julius te fasse la même chose.

- Nazir, va falloir que tu sois plus clair si tu veux que ça ait vraiment un impact sur moi, parce que là, je suis paumé. 

Il soupire, mais eh... c'est pas moi qui ai voulu en parler après tout. D'autant plus que je le suis sans discuter depuis tout à l'heure, et que je crois que cette bâtisse restera pour toujours un labyrinthe pour moi. Je n'en comprends vraiment pas la logique, et je ne sais même pas où nous sommes.