Ne m'entrave pas - T.1 J&S (bxb)

26. Prise de guerre

⚠️​ Avertissement :

Le chapitre qui suit va aborder des thèmes comme la torture physique/psychologique, la tentative d'abus sexuel, la mort, le sang, les affrontements. 

Si vous ne vous sentez pas à l'aise avec l'un de ces sujets, je vous invite à oublier la lecture des chapitres 26 et 27, pour arriver directement au chapitre 28. Un résumé succinct le précédera, pour ceux qui auront préférés ne pas les lire. 

Et... petite surprise : ayant terminé, tous les chapitres paraissent aujourd'hui 😎​

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Sameo.

Une larme perle sur ma joue alors ma voix se brise sous la douleur du cri que je viens de pousser. Mon tourmenteur cherche à me faire parler, me faire dire des choses... que je connais, et d'autres que j'ignore. Mais ce n'est finalement pas plus mal. Je ne pourrai pas faire trop de mal à Julius s'ils parviennent à me faire céder, parce qu'il ne m'a jamais vraiment accepté. Je sais que je devrais le haïr pour ce qu'il m'a fait, le détester pour m'avoir livré à un autre destin, alors que je ne voulais que celui qui m'aurait permis de rester à ses côtés, mais j'en suis incapable. Tout comme je sais que je vais finir par avouer tout ce qu'ils voudront, tôt ou tard, car je n'ai jamais appris à résister à la douleur. Pas comme celle qu'ils m'infligent. Mes semblables sont monstrueux, plus que les vampires, à mes yeux, à cette seconde, à cet instant.

J'ai si mal que mon esprit peine à rester rationnel. Je déglutis, ferme les yeux, et j'inspire un air qui ne m'apaise en rien. Mais je l'espère toujours, mon vampire, mon destiné, alors qu'il a clairement fait savoir par son geste qu'il ne voulait plus de moi. Je ne parviens pourtant pas à envisager de faire du mal à mon âme sœur, même si elle m'est inaccessible. Je lève les yeux sur l'autre prisonnier, le vampire qui m'a mené ici, un garde, sans doute, que je n'avais jamais vu jusqu'alors. Son regard croise le mien, je perçois son incompréhension face à ma loyauté, et je secoue la tête comme si je cherchais à lui dire que ça n'a pas la moindre importance. Qu'il ne me comprenne pas, de toute façon, le seul qui pourrait n'est pas ici. 

J'hoquète sous la douleur de la lame qui me lacère une nouvelle fois la peau, elle n'est pas trop profonde, mais je sens le sang couler de mon front, glisser sur ma joue, se suspendre, puis tomber en direction du sol. Peut-être le son est-il calfeutré par l'amas de mes cheveux... imberbe sous leur volonté, la sensation est dérangeante, les larmes ont dévalé mes joues plus souvent que mon sang. Et je n'ai rien pu faire, pas même me transformer, puisqu'ils connaissent si bien notre race pour en faire parti, et m'ont donné de quoi empêcher ma transformation, de quoi m'empêcher de me soustraire à la douleur, ou à l'inévitable. Je ne suis plus moi-même à présent. Est-ce que je suis laid ? C'est idiot de penser à ça à cette seconde, mais j'ai si mal que mon esprit semble chercher n'importe quoi pour me faire oublier que mon bourreau marque ma chair avec de l'argent.

Les loups qui observent la scène se mettent à ricaner. Ils sont cruels. Ils sont monstrueux. Meute ignoble qui n'a sans doute aucun respect pour les omégas, ou pour la vie. Comment mon père a-t-il pu me vendre à des êtres si abjectes ? Ou même s'allier avec eux pour me retrouver ? Ils sont pire que ma première meute. Ils sont l'horreur que je craignais de rejoindre. Alors que je suis là, attaché, lié, nu, et parfaitement exposé à leur méchanceté. Celui qui tient la lame recule, tandis que l'un des spectateurs se lève du siège sur lequel il se trouve, pour s'avancer jusqu'à moi, me fixer d'un air moqueur et cruel. Il orne ses lèvres d'un sourire dangereux, qui me fait déglutir, alors qu'il place son regard pile en face du mien, son visage si proche que je peux sentir son souffle sur ma peau et que cela me donne juste l'envie de vomir.