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CHARLIE CAMPBELL

JE SUIS le capitaine de mon équipe de football. Je le suis depuis deux ans maintenant — depuis que l'ancien capitaine a quitté le club pour un club plus prestigieux en Angleterre. C'est toujours un honneur pour moi d'être le représentant de l'équipe.

Je suis assis sur le banc de touche avec Adrian. Nous jouons dans la même équipe depuis dix ans. C'est là que nous nous sommes rencontrés. Il est la personne qui me supporte le plus dans ce sport.

Quand j'étais petit, mon seul souhait était que mon père vienne me voir jouer. Cependant, il était toujours pris par son travail et passait très peu de temps avec moi. Puis, un beau jour, il s'est souvenu qu'il avait deux enfants et qu'il fallait qu'il s'en occupe. Cette phase a duré deux mois, avant qu'il ne se replonge tête baissée dans le travail.

En revanche, maman m'emmenait à tous mes matchs et les regardait jusqu'au bout. Elle me félicitait et nous allions manger des glaces ou des gaufres après pour fêter une victoire, ou bien pour me remonter le moral après une défaite. Elle est le soleil de ma vie.

Aujourd'hui, nous jouons une finale contre une équipe plutôt talentueuse. La coupe que nous espérons remporter n'est pas très prestigieuse mais, une coupe en plus dans notre palmarès, c'est toujours ça d'accompli. Il s'agit donc d'un match important pour moi.

  J'ai prévenu Leighton que je jouais la finale aujourd'hui. Un jour, elle m'a dit par message qu'elle aimerait me voir jouer. Il faut croire que le jour parfait est arrivé.

  Je ne lui en voudrait pas si elle ne venait pas. Je serais simplement déçu qu'elle ne m'ait pas fait part de son absence.

  — Stressé ? me demande Adrian.

  — Pas du tout.

  Je porte mon maillot, sur lequel est noté « Campbell ». Je suis le numéro dix. Adrian est le numéro sept. Son maillot est floqué au nom de « Levinson ».

  — On a les bonnes tactiques pour les écraser, j'ajoute.

  — La compo de départ est bonne.

  Le coach nous a fait part de la composition de départ de l'équipe il y a quelques minutes. Nous commençons avec les joueurs les plus doués et les plus endurants — même si tous les joueurs de notre équipe ont un énorme potentiel.

  — Alors, ton amie Leighton sera là ?

  J'hausse les épaules.

  — On verra.

  — Allez, échauffons-nous, suggère mon coéquipier.

Nous nous levons du banc. Nous nous lançons dans plusieurs gammes d'entraînements afin de chauffer nos muscles pour le match qui va suivre.

Mon regard se perd dans les gradins, où je cherche la demoiselle qui représente mon match parfait. Tout en zieutant, je fais mes échauffements. De ce fait, je n'ai pas l'air d'un homme bizarre en train de regarder fixement les gradins.

— T'as l'air d'un psychopathe à fixer comme ça, déclare Adrian en passant devant moi pour me barrer la vue.

  Raté.

— N'importe quoi.

  — Elle n'aurait pas une copine à me présenter ? demande mon coéquipier.

  Je lève les yeux au ciel.

  — Non. Certainement pas.

— Tu serais jaloux ?

𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant