36 . entre amis

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LEIGHTON MURPHY

CHARLIE ENTAME son troisième jour au labo. Je suis heureuse de le récupérer tous les soirs avec un grand sourire aux lèvres. J'espère que ça durera.

  Tessa et moi reprenons dans une semaine. Les vacances sont passées beaucoup trop vite. Toutefois, j'ai hâte de reprendre les cours. J'aime bien retrouver les gens que j'ai quitté pour trois mois.

  Je suis assise sur un pouf, en face de George et Tessa qui sont sur leur canapé. Nous préparons la soirée que mes meilleurs amis organisent dans la maison de vacances des parents de George. Elle n'est pas très loin de Dublin. Elle se trouve sur les jolies côtes de Greystones où ils ont une magnifique vue sur la plage et la mer — aussi belle l'été que l'hiver. C'est à une heure de Dublin, c'est très dépaysant. Cet endroit est très agréable pour se baigner l'été. C'est un havre de paix. George m'invite souvent à passer des week-ends là-bas ave lui et Tessa. Parfois ses parents y sont, parfois non. Sa mère prépare toujours des bons petits plats et son père m'apprend à faire quelques trucs cools avec du bois. Sa passion, c'est le bois. Il fait des statues, des cabanes, ...

  Chez eux, je suis toujours accueillie comme un membre de la famille. George est le portrait craché de ses parents. Il est le parfait croisement. Il a un grand frère qui a dix ans de plus que lui. Je ne l'ai vu qu'une fois, dans la maison de vacances. Le reste de l'année, il est dans le sud de l'Irlande, à Cork. Il est ingénieur et gagne bien sa vie. Ses parents me parlent souvent de lui et de ses réussites. Ils sont très fiers.

  — Est-ce qu'il y a un thème ? je demande.

  Nous avons jusqu'à vendredi pour organiser la soirée. C'est une soirée simple, sans prise tête.

  — Tout le monde vient habillé élégamment, répond George.

  Avec eux, je n'ai pas le sentiment de tenir la chandelle. Forcément, ils se tiennent la main et s'adressent souvent des regards et des répliques complices, mais ils m'incluent toujours dans leurs conversations et veillent à ce que je ne sois pas la dernière roue du carrosse.

  — Les gens arriveront vers vingt heures ? je continue en griffonnant les réponses sur un bout de papier.

  — Ouais, ça me paraît bien, réplique Tessa.

  — J'arriverai à vingt heures avec Charlie. Comme ça, il aura le temps de se préparer après le boulot.

  — Et alors, ça se passe bien le taff ? demande Tessa.

  J'hoche la tête.

  — J'ai l'impression qu'il apprécie en effet.

  — Parfait ! rétorque George.

  J'espère que vendredi soir la barrière entre eux s'effondrera et qu'ils pourront devenir amis. Je n'ai pas reconnu George dans la description de Charlie. J'avais l'impression que le courant passait bien.

  George est parti emmener sa voiture au contrôle technique. Maintenant, Tessa et moi ne sommes plus que toutes les deux.

  — Qu'est-ce que George pense de Charlie ? je demande avant de boire une gorgée de mon thé.

  — Il trouve que Charlie est un gars sympa qui te correspond bien. Il a dit qu'il avait toujours souhaité te voir avec un gars aussi attentionné à ton égard.

  — Alors pourquoi il lui parle aussi peu quand nous passons du temps ensemble ?

  Tessa hausse les épaules.

  —Tu sais, je ne suis pas dans son esprit. C'est le temps qu'il apprenne à mieux le connaître. Tu connais George, il préfère être sûr que ce soit une bonne personne avant d'apprendre à le connaître plus en profondeur.

  — Je ne reconnais pas George, non, je rectifie. Je pensais que George essaierait de connaître l'homme avec qui je partage un bout de chemin. Je veux dire, comment lui prouver que Charlie est une bonne personne ?

  — George le saura le moment venu.

  En attendant, à chaque repas j'attends qu'il ouvre son gosier à l'égard de Charlie. Je n'aime pas le fait que Charlie ne se sente pas forcément à l'aise avec les deux personnes qui constituent mes meilleurs amis. Je veux qu'il se sente accepté, comme s'il avait toujours fait partie des nôtres.

  — Peut-être qu'à la soirée, ils noueront des liens, affirme Tessa.

J'hoche la tête avec espoir.

  — Ne t'en fais pas pour ça, termine Tessa.

  Elle pose sa tasse sur la table basse. Je l'imite. Elle finit par me serrer dans ses bras. Je lui rends son étreinte. Un câlin de la part de ma meilleure amie me remonte toujours le moral.

𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant