13 . quart de finale

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WOLFGANG MURPHY

LE CHAMPIONNAT passe à une vitesse folle. Je ne vois pas les jours défiler. Je passe mes journées à m'entraîner et à parler à tous les autres boxeurs. Je me sens vraiment à mon aise ici.

  Winston, Dwight et moi sommes assis au bord du ring, prenant une pause dans notre entraînement. Dwight nous parle de sa vie à Chicago. La boxe a toujours fait partie de sa vie puisque son père et son grand-père étaient eux aussi boxeurs. Ses deux sœurs font de la boxe aussi. Il assure que les femmes devraient être plus reconnues dans le monde de la boxe. Je suis en total accord avec lui. Elles méritent autant de reconnaissance que nous, les hommes.

  — Et vous, vous avez d'autres boxeurs dans votre famille ? nous demande Dwight.

  Mon frère hoche négativement la tête.

  — Wolfie et moi sommes les seuls de la famille.

  Je lève les yeux au ciel. J'aimerais que ce surnom débile disparaisse à jamais de son vocabulaire.

  — Notre mère et notre sœur sont apeurées rien qu'en nous imaginant sur un ring, je déclare sur un ton amusé. Notre père est sans aucun doute notre plus grand supporter. Il tient un pub. Dès que Winston ou moi avons un combat, il allume la télé du pub et se vante sur le fait que nous sommes ses fils.

  — Je comprends pourquoi il se vante, assure Winston. J'aurais fait la même chose.

  — Qu'est ce que vous ferez de tout cet argent si vous gagnez ? demande Dwight.

  Je n'y ai pas vraiment réfléchi. Quelque part, je sais que je ne gagnerai pas. Je suis doué en boxe, là n'est pas la question. Seulement, je ne suis pas doué au point de battre les plus forts. C'est pour cette raison que la question ne s'est pas trop posée. Je préfère ne pas me faire de faux espoirs.

  — Je partirai de mon petit appartement, déclare Winston.

  Winston et moi avons longuement conversé quant à ce qu'il ferait s'il gagnait. Mon frère a toujours eu un meilleur niveau que le mien. J'ai toujours été en deuxième place. Winston et Wolfgang, celui qu'on oublie parfois. Je ne déteste pas être en retrait. Au contraire, quand je vois la pression que mon frère se met pour ne jamais décevoir notre famille et les personnes qui sont venues le supporter, je me dis que passer incognito ne peut pas être si grave que ça. Je vis ma vie dans l'anonymat et c'est sûrement mieux ainsi. De plus, Winston a toujours eu confiance en lui, tandis que j'ai toujours eu tendance à m'effacer. Maintenant, j'ai quand même davantage confiance en moi mais dans notre enfance, je me laissais marcher sur les pieds. Winston me sauvait de chaque situation. Je n'aurais pu rêver meilleur frère que lui.

  — Je partirai aux quatre coins du monde avec Wolfgang et quelques potes. Et je réfléchis à ce que je pourrais faire de l'argent qui nous restera. J'économiserai sans doute pour que ma famille reste à l'abri.

  Dwight acquiesce face aux propos de mon frère.

  — Les gars, déjà l'heure de la pause ?

  Nous relevons tous les trois la tête vers Francesco Esposito. J'adore cet homme. Il est toujours souriant et nous demande toujours de nos nouvelles.

  — On s'est entraîné pendant une heure, on reprend un peu notre souffle, explique Dwight.

  — Comment vous sentez-vous face à l'arrivée des quart de finale ?

  — Confiant, annonce Winston.

  — Confiant mais un peu stressé aussi. On ne se retrouve pas en face de n'importe qui, ajoute Dwight.

𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant