𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒

29 . déjeuner en famille

WOLFGANG MURPHY

JE SUIS installé sur la terrasse d'un restaurant avec Winston et Leighton. Nous tenions à nous faire un déjeuner tous les trois, ça fait longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion d'en faire.

Je déguste une omelette servie avec des frites. Leighton mange un steak servi avec des pommes de terre et Winston mange une salade César. Les salades César ont toujours été ses salades préférées. C'est la préférée de notre mère aussi.

  La terrasse est particulièrement remplie. En même temps, il fait beau et c'est les vacances d'été. Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il y ait personne. Surtout que ce restaurant est réputé pour être bon. J'ai eu l'occasion de m'y rendre à plusieurs reprises. Je ne suis jamais déçu.

— Winston m'a parlé du fameux Charlie, je déclare à l'égard de Leighton.

En effet, mon jumeau m'a confié il y a quelques jours que ma sœur fréquentait un garçon depuis des mois. Il a dit qu'il ne savait s'ils étaient ensemble ou pas, mais qu'ils étaient proches.

  Cette nouvelle m'a un peu surprise. Leighton n'est pas le genre de personne à s'inscrire sur des sites de rencontres. Peut-être qu'il y a une explication qui justifierait cela. En tout cas, je suis content pour elle. Elle mérite quelqu'un qui l'aime. Et Winston et moi pourrons vérifier que ce Charlie est un garçon fiable.

  — J'avais prévu de t'en parler, réplique Leighton après avoir bu une gorgée de son eau. En réalité, je t'ai déjà parlé de lui.

  Je la regarde, interrogé.

  — Quand ça ?

  — Quand tu étais dans le coma, répond-t-elle sur un ton amusé.

  — Et tu trouves ça drôle, toi ? réplique Winston en lui donnant un petit coup de pied sous la table.

  Elle rigole devant le rapide coup de mon frangin.

  — Parle moi de lui, je suggère.

  En même temps, je range correctement mes couverts dans mon assiette puisque j'ai terminé de manger. Je suis le premier. J'ai toujours mangé vite, contrairement à Winston. Il mange à la vitesse d'un escargot. Parfois, c'est très long de l'attendre. On s'y habitue.

  — Winston t'a dit quoi sur lui ? demande-t-elle.

  — Il fait du foot. Il est sympa et il te tient la main.

  — C'est vrai que le fait de me tenir la main est un détail qui change tout, relève-t-elle en regardant mon jumeau.

Ce dernier lève les yeux au ciel.

— Il a un an de plus que moi. Il vient de finir ses études pour devenir scientifique de labo. Il est attentionné et j'adore passer du temps avec lui.

  — Content de l'apprendre.

  Leighton a grandi si vite. Je commence à me faire vieux. Je me souviens encore quand nous faisions des spectacles dans le salon pour nos parents. Je me souviens encore quand nous travaillions des chorées tous les trois pendant des heures, comme si nous étions de grands danseurs. Le temps est passé très vite, ne laissant sur son passage que des souvenirs indélébiles.