12 . seaside rendez-vous

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LEIGHTON MURPHY

JE MONTE dans la voiture de Tessa, reprenant mes esprits. Je viens de passer une demi-heure à parler français avec un Français natif afin d'évaluer mes capacités de traduction. Certes, j'adore l'idée de devenir traductrice, mais parler français à longueur de journée, c'est fatiguant. Je fais de mon mieux pour prononcer les "-r" de la meilleure façon qui soit, mais ça reste une tâche compliquée.

Tessa et moi nous rendons en ville afin de boire un café en discutant. Nous arrivons dans les périodes d'examens, ce qui nous laisse moins de temps pour nous voir ; les révisions nous prennent beaucoup de notre temps.

En fin d'après-midi, je rejoindrai Charlie. Nous nous rejoindrons à la fin de son entraînement de foot avant d'aller pique-niquer ensemble à la plage. C'est lui qui a eu cette fantastique idée, qui m'a tout de suite plu.

— Je pars bientôt à Madrid, annonce Tessa. Pour deux semaines. Ça va être génial.

— Tu vas faire quoi là-bas ?

— Traduction espagnol / anglais. Tout le temps. Mais ça me plaît.

  — Oh, c'est génial !

  Nous continuons de parler de tout et de rien, comme à notre habitude. Bien sûr, il arrive que Tessa et moi ayons tellement parlé que nous n'ayons plus rien à nous dire. Cependant, ça n'arrive pas souvent, heureusement.

  Ma meilleure amie se gare sur un parking désert. Nous allons toujours sur ce parking. En effet, nous sommes sûres de retrouver nos voitures dans l'état où nous les avons laissées.

  — Tu vois Charlie ce soir ? me demande-t-elle en verrouillant sa voiture.

  — Oui, je réponds. Nous allons à la plage. J'ai très hâte.

  — Qu'est-ce que tu ressens à son égard ?

  J'hausse les épaules.

  — Je ne le connais pas depuis très longtemps. Je dirai qu'il est sympa et que pour l'instant, ça s'arrête là. C'est déjà bien.

  Tessa acquiesce.

  — De toute façon, tu es une femme forte et indépendante. Tu vis aussi bien sans petit-ami. La vie est mieux quand tu es libre.

  J'hoche la tête. C'est vrai que je vis très bien sans. Je me suis toujours débrouillée sans. Et Charlie ne changera pas vraiment ma vision des choses sur ce point-là. Je tiens énormément à mon indépendance. Je ne veux pas dépendre de lui. C'est juste inimaginable.

  — On va laisser le temps faire les choses, j'assure. Bon, j'ai soif moi. Allons boire vite quelque chose.

  Nous accélérons jusqu'au salon de thé le plus proche. Nous nous rendons à l'intérieur. Nous prenons une table de deux, isolée des autres, après avoir commandé deux pâtisseries et deux thés.

  — Que racontes-tu de neuf ? je demande.

  — Rien d'aussi fou que toi et Charlie. Laisse-moi réfléchir, je vais faire une rétrospective de ma semaine.

  Je lui souris et la regarde réfléchir. Pendant ce temps, je bois une gorgée de mon thé à la pêche.

  — Adrian, le meilleur ami de Charlie, m'a ajouté comme amie sur insta. J'ai accepté sa demande.

  — Adrian a l'air d'être un bon gars.

  — C'est ce que je me suis dit. Hormis ça, je ne raconte rien.

  — Toujours pas de projet bébé avec George ?

  Tessa lève les yeux au ciel tandis que je ricane.

  — George et moi souhaitons profiter de notre jeunesse avant d'avoir un enfant.

  — Certes, mais j'adorerais profiter de ma jeunesse avec la chance d'être marraine.

  — Le sujet est clos, Lei'. Tu attendras, comme tout le monde.

  — Mais est-ce que c'est au moins dans vos projets ? Tu es sûre que lui veut un enfant ?

  Elle baisse la tête.

  — On n'en parle pas vraiment parce que nous ne sommes jamais d'accord sur ce sujet. Alors je garde espoir qu'il change d'avis parce que je ne pourrais pas avoir un bébé avec quelqu'un d'autre que lui. Quand il deviendra suffisamment mature, nous pourrons aborder le sujet et argumenter nos positions.

  — Il ne t'a pas donné de raison ?

  — Il a dit que son père était un tocard et qu'il aimerait qu'aucun enfant ne vive ça. Il n'a pas trop confiance en lui sur ce sujet.

  Je connais bien George. Il a confiance en lui. Il est humble et bienveillant. J'aime beaucoup tenir la chandelle à George et Tessa, parce qu'ils m'incluent toujours dans leurs conversations. C'est vraiment génial de traîner avec eux. Même si parfois, il est vrai que je me sens de trop.

  — On va au restaurant avec Charlie et George la semaine prochaine ? J'aimerai que George rencontre ton prince charmant. Il attend ça avec impatience.

  — C'est peut-être un peu précoce, je réplique, incertaine.

  — Je ne pense pas. Je pense qu'au contraire, il adorera traîner avec nous

  — Je lui en parlerai ce soir.

  Je compte le faire. Cette idée me plaît sans me plaire. J'ai envie que tout se passe naturellement entre Charlie et moi. Je ne veux pas précipiter les choses.

  J'espère que cette idée ne le fera pas fuir. Peut-être qu'après, en me voyant, il verra juste une fille qui l'aime, et qu'il n'aime pas en retour. Peut-être que c'est comme ça que je saurai s'il a ressenti la même chose que moi lors de notre première rencontre. Est-ce que son monde à lui s'est arrêté pendant quelques secondes quand nos prunelles se sont rencontrées pour la première fois ?

Charlie et moi sommes assis sur une serviette sur le sable. Nous avons fini notre repas et observons maintenant le coucher de soleil. Ma tête est posée contre son épaule, tandis qu'il a son bras droit derrière mon dos, et sa main droite liée à la mienne. Cette position est très confortable.

Le coucher de soleil est magnifique. Je prends le temps de l'apprécier, profitant de ce moment unique. Les moments de partage comme celui-ci sont toujours uniques.

Cependant, j'ai le sentiment que deux amis n'agiraient pas de cette façon. Je veux dire, notre position est significative à mes yeux. J'aimerai tant savoir ce qu'il se passe dans sa tête.

— Lei', commence Charlie à voix basse.

Je lève doucement ma tête de son épaule afin de poser mon regard sur son visage. Je peux le voir rougir. Je me demande si c'est le reflet du soleil qui donne cette teinte à ses joues, ou bien si c'est ma présence.

— Je-

Il s'arrête de parler, tout en continuant à me regarder.

— Tu es magnifique, avoue-t-il. On ne trouve pas des personnes comme toi à tous les coins de rues. Tu embellis mes journées, juste par ton sourire et ta luminosité. Je ne sais pas pourquoi je dis ça, mais...

Je dépose un baiser sur sa joue. Il se tait. Et nous restons ainsi quelques longues secondes. Je ne sais pas quoi faire. La panique m'a envahi et au fond, je n'avais pas envie qu'il termine sa phrase. Je l'aime, mais je ne sais pas si je suis prête. Je n'ai jamais véritablement eu de petit-ami, je ne sais pas comment ce genre de choses fonctionnent.

— Est-ce que tu serais d'accord d'aller au restaurant la semaine prochaine avec ma meilleure amie, son petit-ami et moi ?

— Ça peut être sympa, répond-t-il, l'air pensif.

J'essaie d'attraper son regard, mais il fait tout pour éviter le mien.

— Quelque chose ne va pas ? je demande.

— Tout va bien. Peut-être parce que tu es là. Quand tu es avec moi, tout ne peut qu'aller bien.

— Comme c'est mignon, je réplique sur un ton amusé, ne sachant pas comment réagir face à cette avalanche de compliment.

Tout un tas de compliment, mais pas d'actes étonnants et inopinés. Peut-être que finalement, je devrais prendre les commandes.

𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant