Il fallut deux bonnes semaines à Lohan pour retrouver sa motricité totale. J'avais été contrainte d'attendre qu'il se rétablisse complètement. Sa blessure avait failli lui coûter la vie et les dommages sur son corps avaient été importants. Comme je l'avais prédit, malgré tous les soins que Rewan mettait sur sa blessure, une vilaine cicatrice aux bords rouges avait fini par apparaître. Un peu boursoufflée, elle n'était pas très belle à voir. Rewan m'avait dit que ça allait s'arranger avec le temps et, qu'avec un peu de chance, elle pourrait même disparaître. J'en doutais...
Petit à petit, une routine s'était installée entre nous.
Lorsque Lohan dormait, j'accompagnais Rewan chasser. Armé de son arc et de ses flèches, il débusquait les proies et leur tirait dessus. Si elles ne mouraient pas sur le champ, je les abattais d'un coup de poignard pour qu'elles ne souffrent pas. Pour chaque repas, nous avions de la viande fraîche et des légumes du potager que Rewan faisait pousser derrière la cabane.
Depuis que nous étions arrivés ici, nous n'avions pas eu de mauvaises surprises : pas de montres en vue, ni aucun des hommes de Maléfique. Dans cette cabane, nous étions en sécurité, à l'abri et parfaitement caché du reste du monde.
Plus le temps passait et plus je m'habituais au côté exigu de la maison. J'aurais pu y rester longtemps. Je m'y sentais bien et, plus que tout, je me sentais saine et sauve, en vie et libre.
Dès que nous rentrions, j'emmenais Lohan faire son exercice de marche quotidienne pour qu'il se dégourdisse les jambes et sorte un peu de la petite cabane. Il râlait toujours en affirmant qu'il n'avait pas besoin d'être « escorté comme une petite chose fragile » et je m'amusais à lui répondre qu'il était une « petite chose fragile ». Cela le mettait en rogne à chaque fois et il finissait toujours par bouder comme un enfant de cinq ans.
Lohan passait son temps à s'énerver de ne pas guérir plus vite et j'essayais de le rassurer comme je le pouvais malgré mon évidente incompétence en la matière. Au fur-et-à-mesure des jours, il avait progressé et nous marchions de plus en plus loin pendant de plus en plus longtemps.
Lohan et moi nous étions rapprochés à notre manière. Je ne savais toujours rien sur lui, mais je pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Des fois, il tentait des approches. Je le repoussais à chaque fois sans aucune culpabilité. Mais il réessayait toujours, insistant au point que ça en devenait contrariant. Au final, je m'étais habituée à sa présence. Il faisait partie intégrante de mon quotidien. Je n'avais pas le choix que de faire avec lui.
Un jour, après notre balade, je l'avais questionné :
— Pourquoi avez-vous essayé de tuer le fils de Maléfique ?
Je me posais cette question depuis que je l'avais rencontré. Elle m'obsédait et j'avais fini par en avoir marre.
— Je ne répondrais pas si vous ne répondez pas à une de mes questions. Donnant donnant.
Voilà, donnant donnant.
Je l'avais abandonné là, tout seul, et j'étais partie, loin d'être prête à affronter ses questions. Je savais que Lohan avait une fâcheuse tendance à bien cerner les choses. Je n'avais pas envie d'en faire l'expérience, pas maintenant du moins. Pourtant, la culpabilité m'avait assaillie de le laisser comme ça en pleine forêt toujours blessé et j'étais revenue. Lorsqu'il m'avait vu arriver, il avait rigolé.
— J'étais sûre que vous alliez revenir.
Je lui avais mis un coup de pied là où ça faisait mal et il avait arrêté de faire le malin sur le chemin du retour.
— Je vous déteste, avais-je grogné en marchant devant lui sans jamais me retourner.
— C'est réciproque, avait-il crié pour être sûr que je l'entende.
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Les malheurs d'Endora ~ Terminée
ParanormalEt si l'histoire de la Belle au bois dormant n'était pas vraiment terminée... Aliona, la fille de la Belle au bois dormant n'un qu'un seul et unique but : tuer le fils de Maléfique pour se venger et enfin devenir reine. Mais, quand elle croise la...