Chapitre 51 partie 2

24 3 24
                                    

Je me vis avec Lohan, enlacés dans un autre monde. Nous nous aimions librement et sans contraintes, peu importait qui étaient nos parents, peu importait qu'il m'ait menti. Il me chuchotait des mots doux et je riais à gorge déployée. Derrière nous, un paysage fait de lumière et de beauté. Tout le contraire de Nakas et de ces lieux morbides. Le vent faisait bruisser mes cheveux noirs.

J'étais heureuse, pleinement comblée avec mon âme sœur et la vie que je n'aurais jamais osé rêver avoir.

C'était si réel. C'était la vie que j'aurais pu avoir.

L'image se brisa en emportant mes espoirs d'un monde meilleur avec elle.

Les décors changèrent et je dus cligner des yeux pour adapter ma vision à la lumière blanche qui m'éblouissait.

Trois silhouettes se tenaient au-dessus de moi.

— Tu nous as enfin rejoins.

Cette voix...

Je n'aurais jamais cru pouvoir l'entendre de nouveau.

Mes yeux s'adaptèrent et je me retrouvai face à mon père, ma mère et Galmain. Ils étaient là. Tous les trois. Ils me souriaient.

— Vous... vous êtes là ?

Mon père me tendit sa main pour m'aider à me relever. Je l'attrapai, quelque peu hésitante. Des larmes dévalaient mes joues. Je n'arrivais pas y croire.

— C'est fini, Aliona. Tu es en sécurité maintenant, me promit Galmain.

— Galmain... Je...

Je n'arrivais pas à aligner deux mots. Mes pensées se mélangèrent. Ils étaient morts. S'ils étaient ici avec moi, cela voulait-il dire qu'Ange avait gagné, qu'il avait réussi à me tuer ?

— Ce n'est pas réel, balbutiai-je si bas que je doutais de l'avoir vraiment dit.

— Parce que tout cela te semble imaginaire, chérie ?

La douce voix de ma mère me transperça comme une flèche. Elle ne m'avait pas appelée chérie depuis des années et elle ne m'avait pas non plus regardé avec des yeux aimants et doux depuis si longtemps...

— Je suis désolée, Aliona. Je ne m'étais pas rendu compte que je t'avais fait tant souffrir.

Mon père me tenait toujours par la main et c'était la seule chose qui me permettait de rester debout. Les paroles de ma mère m'atteignirent en plein cœur. Elle semblait si sincère, elle ressemblait tant à celle que j'avais connu jadis.

C'était le plus beau rêve qu'il m'avait été donné de faire. Je ne voulais pas partir de cet endroit, qu'il soit réel ou pas. Je voulais rester là toute ma vie.

— Aliona, nous sommes tous très fiers de toi et de ce que tu as accompli, me félicita mon père.

Sa voix était la plus belle que j'avais jamais entendue. Son visage était le plus merveilleux de tous et je me jetai dans ses bras en pleurant toutes les larmes de mon cœur. Son odeur si familière et pourtant si étrangère me chatouilla les narines et ça me ramena huit ans en arrière, lorsque tout était encore parfait.

— Oh, Père. Vous m'avez tant manqué.

— Toi aussi, ma petite princesse. Je ne t'ai pas lâché une seconde depuis que je t'ai quitté. J'étais toujours à tes côtés.

Ma mère se joignit à notre étreinte et mon cœur renaissait progressivement de sa lente agonie.

— Nous sommes tous réunis, maintenant, affirma-t-elle en déposant un baiser sur mes cheveux de jais qu'elle avait toujours détesté.

Les malheurs d'Endora ~ TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant