Les malheurs d'Endora ~ Terminée

Chapitre 16

— Aliona, on peut y aller ?

Je me retournai vers Lohan qui me fixait de ses yeux intenses.

— Oui, allons-y.

Rewan me tapa doucement l'épaule.

— Bonne chance avec lui, me chuchota-t-il alors que Lohan sortait de la maison.

Je retins un rire et suivis Lohan.

Ce dernier venait de finir sa convalescence définitivement après de nombreux jours pendant lesquels il n'avait fait que râler. Il était enfin de nouveau capable de courir, sauter et marcher pendant des heures.

La première chose qu'il avait faite lorsque Rewan lui avait annoncé qu'il était guéri avait été d'aller me voir pour me demander de l'entraîner. Nous avions tous les deux convenu d'attendre un jour de plus pour être certain que tout était OK et le moment était enfin arrivé.

J'étais un peu stressée. Je n'avais jamais entraîné personne et j'avais peur de ne pas y arriver.

— On commence par quoi ? s'impatienta Lohan.

— Quarante minutes de course.

Son visage si confiant se décomposa et j'explosai de rire.

— Vous n'êtes pas drôle, princesse.

— Si. Votre tête d'enfant râleur est hilarante, répliquai-je en me tenant le ventre.

Mes abdominaux étaient en feu.

— Parce que vous, vous ne boudez jamais ? riposta-t-il.

— Pas autant que vous.

— Vous voulez voir votre tête quand vous boudez ?

D'un coup, il fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine en faisant des yeux noirs peu convaincants. J'espérais que les miens avaient plus d'effet que ça, sinon il allait falloir revoir ma technique. Il s'éclaircit ensuite la gorge et se mit à essayer d'imiter ma voix en une pâle copie bien trop aiguë et pas assez chantante.

— Je suis une princesse et je vous ordonne de vous arrêter !

— Eh, je ne dis jamais ça, m'offusquai-je.

Mon ventre me faisait mal à force de rigoler. Cela faisait un temps infini que je n'avais pas été prise d'un fou rire. Je devais reconnaître que ça m'avait manqué. Lohan ne tarda pas à me rejoindre, faisant apparaître deux adorables fossettes sur ses joues. Je pouvais compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où je les avais vues.

Après quelques minutes, nous nous calmâmes tous les deux. C'était la première fois que j'entendais Lohan rire comme ça : sincèrement et sans ironie derrière.

— Non plus sérieusement, on va s'échauffer d'abord.

Je lui montrai comment on faisait bouger ses muscles pour éviter les claquages et il fit pareil que moi, suivant chacun de mes mouvements à la lettre.

Ensuite, nous courûmes pendant quinze minutes puis nous fîmes une pause et nous recommençâmes. Je ne voulais pas trop forcer. Lohan était certes guéri, mais on ne savait jamais.

Il avait une excellente endurance, j'avais l'impression qu'il aurait pu rester à trottiner comme ça pendant des heures. Lorsque nous arrêtâmes, il ne transpirait pas, ne respirait pas bruyamment et sa peau avait à peine pris une teinte plus rouge. J'avais beau courir depuis longtemps, c'était de loin mon point faible.

Je lui montrai ensuite la position de base dans un combat au corps-à-corps et repérai immédiatement le point faible de Lohan : ses appuis. Sa position était presque parfaite, mais dès que je le touchais un peu, il gesticulait pour retrouver son équilibre.