Chapitre 35

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Il fait completement nuit noir dehors. Je n'ai pas regardé l'heure depuis que nous sommes arrivés à mon appartement, mais j'imagine qu'il doit être autour d'une heure du matin.

Malgré la sensation de brûlure dans mes yeux, je refuse catégoriquement de m'endormir pendant la douche de Justin.

J'ai pris ma douche en premier à la demande de Justin. Il voulait probablement un peu d'intimité après s'être ouvert à moi de cette manière.

J'ai voulu commencer un nouveau roman le temps qu'il termine de se laver, mais je suis incapable de me concentrer.

J'ai une tornade d'émotions qui me submerge. Je me sens tout autant triste qu'en colère. J'ai beaucoup de chagrin que Justin ait été présent lors de l'accident et du décès de sa sœur. Je suis encore plus en colère contre ses parents qui n'ont jamais été là pour lui.

J'ai de la peine qu'il ait dû faire le deuil de sa sœur tout seul, mais je suis davantage frustré que ses parents aient été aussi égoïste en faisant leur deuil sans se soucier de leur fils toujours en vie.

Je ferme les yeux et tente de réguler mes émotions. Je n'ai pas envie de pleurer comme une madeleine lorsque Justin reviendra dans ma chambre.

Je sursaute et ouvre les yeux lorsque je l'entends arriver dans le couloir. J'ouvre mon livre et fais comme si je lisais, pour tenter de cacher ma nervosité.

Nerveuse de quoi ? Honnêtement, je n'en ai aucune idée. Je ne devrais pas être angoissé. Sauf que la colère est trop grande à l'intérieur de mon si petit corps. J'ai l'impression que mes joues son aussi rouge que du feux et que la boucane va sortir par mes oreille.

Je dépose mon roman sur ma table de chevet, lorsque Justin vient me rejoindre dans le lit.

- Tu peux continuer à lire, tu sais. Me dit-il doucement avec un petit sourir sur le coin de ses lèvres.

- Je n'y arrive pas. Dis-je en haussant les épaules.

Justin se redresse sur ses coudes, lève un sourcil.

- Tu n'y arrive pas ? Impossible. Se moque-t-t-il.

Je laisse échapper un petit rire, malgré moi.

- Il y a des moments où je ne suis tout simplement pas concentré ou trop fatigué pour lire.

- Et là c'est lequel des deux ? me demande-t-il

Je détourne le regard timidement avant de lui répondre.

- Étonnamment, je ne suis pas très fatigué.

- Donc, tu n'es pas concentrée. Conclu-t-il.

Je hoche la tête en guise d'approbation.

J'entends Justin prendre une grande inspiration. Sa douce main cherche à entrelacer ses doigts au miens et je le laisse faire.

- Dis-moi ce qui te tracasse, Vie.

Je joue timidement avec ses doigts.

- Je suis fâché. Dit-je sur un ton beaucoup trop calme pour une fille supposément en colère.

Mon copain fronce les sourcils en signe d'incompréhension. Je prends une bonne inspiration à mon tour. Dans l'espoir d'arriver à communiquer calmement et clairement.

- Je suis contrariée envers tes parents. Avouais-je. Ils sont et ont été égoïstes et sans cœur avec toi. Je ne peux absolument pas comprendre la souffrance qu'un parents doit ressentir lorsqu'il perd un enfants. Sauf que tu étais et tu es toujours là. Il n'avait pas le droit de te faire une chose pareille.

Justin se redresse et m'attire à lui. Il passe ses bras autour de moi et me serre contre lui. Je colle ma joue sur le haut de sa poitrine, là où je peux entendre son cœur battre. La chaleur de son corps réchauffe mon âme en une fraction de seconde.

- J'ai appris ... à vivre avec ça. Soupire-t-il. Je m'y suis... habitué.

Je lève les yeux au ciel, en entendant cette phrase. C'est impossible de s'habituer à une chose pareille. Il va toujours avoir avec un mini trou dans son cœur. Un petit quelque chose qui lui manque et c'est normal, mais ça me rend folle.

- Je vais bien, Vie. Tente-t-il de me rassurer en me serrant davantage dans ses bras. Ma petite sœur va toujours me manquer, mais j'ai appris à vivre avec cette douleur.

Je ne peux pas comprendre ce qu'il vit, je ne peux pas comprendre la douleur que ça lui apporte. J'espère seulement qu'il arrive à être bien. Qu'il est heureux dans la vie de tous les jours.

- Et tu as appris à bien vivre sans tes parents ? Ma question fut plus directe que je le pensais, mais j'ai besoin de savoir.

Ma tête se soulève, lorsqu'il prend une longue inspiration. Comme si cette inspiration allait l'aider à réfléchir.

- J'ai eu une période de dérapage, je dois te l'accorder. Puis, un matin, j'en ai conclu qu'ils devaient se foutre que leur fils soit oui ou non sur la bonne voie. Que je devais prendre les décisions qui me ferait du bien, parce que clairement je n'allais pas bien.

- Et maintenant... Est-ce que tu vas bien ? Demandais-je tout bas.

Mon cœur se serre dans l'attente de sa réponse. Je ferme les yeux lorsqu'il ouvre sa bouche.

- Je vais toujours bien quand je suis avec toi. Dit-il en embrassant le dessus de ma tête.

Il m'est impossible de camoufler le sourire qui s'affiche sur mon visage, mais je pense, malgré moi au petit saut d'humeur qu'il a eu à quelques reprises.

- Tu en es certain ? Disons que tu as déjà eu des comportements... dison bizarre.

Justin reste silencieux quelques instants. Il relève brusquement la tête qui était toujours enfouis sur le dessus de ma tête.

- Est-ce que tu parles de la fois où tu es allé chez tes parents en taxis ? Dit-il doucement.

J'hoche la tête timidement en guise de réponse.

- Pour être complètement honnête avec toi, j'étais jaloux.

Je me retourne le plus que je peux afin de le dévisager. Un petit sourire s'affiche sur le coin de sa bouche.

- Toi qui est anxieuse et pas toujours à l'aise dans certaines situations, tu es prête à tout pour aller voir tes parents. Même prendre un taxi pour y aller.

Il marque une petite pause avant de reprendre.

- Et tu as des parents qui te tiennent à toi...Sur le coup, ça m'a dérangé une demi-seconde. Mais au fond de moi, je suis heureux et soulagé que tu aies une famille sur qui tu peux compter et qui t'aime. J'avais oublié c'était quoi une vraie famille.

Maintenant, je comprends mieux. Je comprends pourquoi il avait agi de cette manière.

- Je croyais que tu ne voulais juste pas de sérieux et que j'étais trop compliqué. Dit-je en haussant les épaules avant de me repositionner dans ses bras.

- Impossible. Je suis tombé amoureux de toi à la seconde où je t'ai vue danser dans ton salon, le jour de notre première rencontre. Réponds-t-il spontanément.

Mon cœur manque un ou deux battements en même temps que les feux d'artifice qui explosent dans ma tête et dans mon ventre.

En guise de réponse, je me redresse et l'embrasse tendrement. En espérant qu'il ressentent tout ce que je ressens pour lui au travers de nos lèvres.Commencer à écrire votre Histoire

Violette - en cours d'écritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant