Janvier (1)

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UNE SECONDE OPTION

8 janvier

— C'est à quel nom ? posa la secrétaire, son regard glissant de son document à nous.

— Rose Sorena, répondit ma mère, lui donnant les papiers nécessaires – carte vitale, carte d'identité, papier de la mutuelle et ordonnance de l'EOS délivrés par la secrétaire de mon chirurgien volant de ses mains à celle de la professionnelle.

— L'EOS se déroulera dans quelques instants, nous affirma-t-elle d'une voix apaisante, m'offrant un dernier sourire compatissant en nous rendant les papiers. Je vous invite à patienter sur les chaises juste derrière vous.

Je pivotai, sur le coin d'attente où les chaises en métal s'ordonnaient sur deux rangés. Mon père ouvrit la marche, s'installant près de la grande baie vitrée donnant sur l'allée.

Je pris place quelques instants plus tard, mordant inconsciemment l'intérieur de ma joue.

En m'asseyant, je sentis le poids de mon anxiété, cette amie qui pesait dans ma poitrine, elle appuyait, m'obligeant presque à suffoquer.

Je devais trouver une diversion.

Sans réfléchir, mon téléphone atterrit dans ma main et l'écran d'accueil annonça son message.

Comme à chaque rendez-vous, elle avait pensé à moi.

« Coucou, ma Rose. Je pense fort à toi. Même si le soleil ne permet pas la floraison, prends soin de tes pétales. Je t'aime fort. »
— Maya

Une chaleur se manifesta dans le creux de ma poitrine.

Je répondis rapidement, poussée par cet élan d'amour avant de découvrir le message moins positif d'Eléonore, contrainte de faire l'oral d'espagnol en présence de l'autre.

Je n'avais pas trouvé meilleure qualification pour décrire cette personne. Avec cette appellation, elle n'avait pas de genre, pas d'identité. Elle ne représentait rien pour mon présent.

Même si mon passé me rappelait sans cesse quel rôle, elle avait joué dans ma vie.

Ce n'est pas le moment Rose !

En secouant ma tête, je faisais disparaître son visage. Celui que j'avais eu malheur à côtoyer sur l'écran de mon ordinateur pour ces vacances de Noël.

Un oral de groupe, chaque table avait eu une thématique. Voici ce qu'avait été le cadeau empoisonné de notre professeure d'espagnol.

D'un heureux hasard, la scoliose m'avait permis d'y échapper.

Des bruits de talonnettes sur le parquet attirèrent mon attention. À quelques mètres de moi, d'une voix fluette une petite infirmière parsemés de traits de bonheur se tenait au début d'un long couloir. Les pieds joints, sa chevelure courte et rouge était mise en valeur par le contraste de sa blouse blanche.

— Mademoiselle Sorena.

Son visage s'adoucit quand je vins à sa rencontre, le mien se crispa à mesure que nous avalions le couloir.

Ses talons ne résonnèrent plus. Une porte, ressemblant à celle de droite ou celle de gauche se dressait devant nous. Elle me paraissait immense, comme si elle allait m'engloutir.

Le voyant vert en haut de celle-ci signifia que la cabine était disponible.

— Est-ce votre premier examen ?

Je mouvai la tête de droite à gauche avant qu'elle acquiesce d'un petit sourire et qu'elle ne se place devant la porte menant au vestiaire.

— Dans ce cas, je vous laisse vous préparer. Elle se tut quelques secondes avant que son index ne se lève. Je me permets tout de même de vous rappeler de garder uniquement vos sous-vêtements et votre maillot de corps, aucun bijoux, ni vos jolies lunettes.

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