Août (4)

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MÊME LE PLUS BEAU DES SERPENTS
PEUT-ÊTRE VENIMEUX

17h46

Un à un, mes vêtements atterrirent sur le lit ou le sol de la chambre de celle qui n'approuva aucune de mes tenues. Trop classique, pas assez festif... Les arguments pleuvaient.

Habituellement mon style vestimentaire ne l'avait jamais dérangé, jusqu'à ce soir. Où elle me présentait à sa copine et elle souhaitait que cela se passe parfaitement.

En effet, quelques mois que les deux filles sortaient ensemble, et je n'avais pu rencontrer Clémence qu'au travers de la photo affichait en évidence dans la coque de téléphone de mon amie.

— Tiens, enfile ça, ça devrait t'aller.

Alexianne les portes de son dressing ouvertes me tendit une robe blanche évasée avec des baskets montantes de la même couleur.

Le cintre dans mes mains j'observai le vêtement qui s'avérait être à bretelles. Mes pupilles les scrutèrent. Ces fins bouts de tissus ne laisseraient aucune possibilité de cachette pour les traits rouges qui ornaient mes bras.

De nombreuses personnes seraient présentes, me rappela ma conscience. La boule dans mon ventre apparu, je la sentis grossir en simultané de mes pensées.

Alexianne ne savait pas. Elle ne connaissait pas les cicatrices qui couvraient mes bras. Elles demeuraient moins visibles, s'y attardaient étaient la seule façon de les remarquer. Pourtant, je ne souhaitai pas leur célébrité.

— Par hasard, tu aurais une veste qui pourrait aller avec la robe ? demandai-je dans l'espoir qu'elle ne me pose pas d'interrogations.

Son téléphone greffé dans sa main, sa tête relevée, elle m'indiqua de me servir dans son dressing avant que je n'entende un gloussement et ses doigts tapoter à vive allure le clavier.

Les cintres s'entrechoquèrent sous mes mouvements brusques avant que l'un d'eux ne soit enlevé de ses amis.

Une veste en jean cintré à la taille, y était déposé.

Croyez-moi, on était loin de mes goûts habituels...

Changée à l'abri des regards, ma pudeur était une très bonne excuse pour m'extirper de la pièce.

De retour dans la chambre, mes vêtements se trouvèrent dans mes bras. Mon corps se stoppa net face à mon amie. Habillée d'une robe vert émeraude près du corps. Elle avait laissé sa crinière habiller son visage maquillé et son rouge remplissant parfaitement ses lèvres pleines.

— Tu es magnifique Rose, son compliment me coupa dans ma contemplation.

Elle devait me le dire dans le simple intérêt d'être poli. Je ne m'étais pas moi-même regarder, la pièce dans laquelle je m'étais changée ne possédait pas de miroir.

— Approche, de sa main, elle m'indiqua sa coiffeuse où le tabouret avait été troqué par sa chaise de bureau blanche avec les pieds évasés en bois qui abordait un dossier.

Assise devant le meuble, elle m'indiqua de fermer les yeux et de ne les ouvrir que lorsqu'elle me l'annoncera.

Réticente à l'idée d'être dans le noir, je refusai. L'obscurité ne me permettait que d'imaginer, de laisser mon esprit dériver et je ne le souhaitai pas. Sans attendre de justification de ma part, mon amie cacha le miroir avec une serviette de plage et retourna s'occuper de mes cheveux.

18h49

Les minutes défilèrent et les éloges sur Clémence aussi. Alexianne ne cessa pas de m'en faire les louanges. Un à un, les compliments de celle qui avait été responsable des larmes de ma Rebelle s'exposèrent à mes oreilles qui commencèrent à se lasser de n'entendre que ce sujet depuis bientôt une quarantaine de minutes. L'engouement qui mettait Alexianne traduisait son attachement plus qu'évident à l'égard de sa copine.

SCOLIO'MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant