Septembre

25 2 2
                                    



RECHUTER ÇA PEUT ARRIVER

Jeudi 13 septembre

9h00 – entrainement pour le 42 km

Aucun bruit ne régnait dans la cour du lycée, à l'exception de pas pressant, dérangeant cette quiétude accompagnée par des essoufflements et quelques injures. À chaque pas, mon corset remontait, les laçages pourtant serrés de l'heure d'avant se défaisaient. Provoquant une gêne dans mon dos. Sans avoir le temps de m'en préoccuper, je remis la lance de mon sac sur mon épaule, créant une nouvelle douleur et parcouru rapidement la première cour. Le bâtiment où j'avais cours de mathématiques se situait dans la seconde. À la simple vue de ma montre, je n'avais que quelques minutes de retard. Rien de dramatique.

— AÏE !

La rencontre avec une tierce personne stoppa mon élan avant de me faire basculer en arrière. Fort heureusement, le corset amortit de peu ma chute, contre-balançant mon poids. Le contenu de mon sac à dos, mal fermé, se déversa sur le sol, plusieurs cahiers épousèrent le goudron. Gentiment, la fille qui venait de me rencontrer de manière brutale rassembla mes affaires et me les tendit.

— Tiens, t'es pas censée être en cours toi ?

Charline, face à moi, me souriant de toutes ses dents débarrassées de ses bagues. La lance dans sa main droite, elle déposa délicatement le contenu de mes cours avant de s'attarder sur un petit carnet blanc.

— Un carnet ? Avant que je ne réalise de quel objet s'agissait-il, elle le tourna, l'inspectant. Tu écris, Rose ?
Je relevai les yeux et récupérai l'objet avant de le fourrer dans mon sac.

Personne ne se trouvait invité à découvrir le contenu de mon carnet presque totalement rempli.

— Ce n'est rien. marmonnai-je fuyante et merci beaucoup pour le sac.

— Cela n'avait pas l'air d'être rien, pourquoi tu le -

— T'as la tête dans la lune aujourd'hui, Rosinin ? rigola gentiment Victoria, postée aux côtés de notre amie.
Les deux s'étaient retrouvées dans la même classe.

La tête tournée vers la brune, Charline sembla oublier le carnet.

— Tu ne t'es pas fait mal ? posai-je pour effacer le sujet définitivement et m'assurer que mon compagnon ne l'avait pas blessé.

Elle secoua sa tête, rassurée, mon attention se plaça sur Victoria, reprenant sa discussion avec deux garçons à ses côtés que je n'avais jamais vus.

L'un était légèrement plus grand que l'autre et plus fin.
Mon attention intriguée par le duo qui me faisait dos, je n'entendis pas la question de Charline qui s'empressa de me taquiner sur mon inattention, en particulier la cause de ce manque d'attention. Une moue se dessina sur mon visage avant de souffler, regardant l'heure.

— Oh !

Ma montre afficha 9h10, ça y est, j'étais en retard.

— Je dois filer, je suis super en retard à mon cours, annonçai-je affolée à mon amie avant de courir vers la vie scolaire.

Après dix minutes, les enseignants nous y envoyaient pour faire signer un bon de retard, autant ne pas perdre plus de temps et prendre l'initiative d'y aller.

Les conseils de mon amie de faire attention à ne pas foncer dans quelqu'un d'autre me furent à peine audibles que je pénétrai dans le bâtiment où se trouvait la vie scolaire du lycée.

Le bâtiment se trouvait en face de celui de l'administration, dans un coin reculé de la deuxième cour. Au rez-de-chaussée, la vie scolaire, collège et à l'étage celle du lycée. La porte poussée, un open space s'offrit à ma vue. Deux surveillants y travaillaient sans avoir remarqué ma présence. D'un pas légèrement timide, je m'avançai.

SCOLIO'MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant