★CHAPITRE 34★

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Nous étions au milieu de la nuit. Les pass venaient de se terminer. Monsieur était comme d'habitude venu me chercher dans ma chambre attitrée.

J'étais plus épuisée que les autres jours. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mes yeux se fermaient tout seuls et j'ai cru que j'allais m'endormir pendant la visite de certains clients.

— Demain, je ne pourrais pas t'accompagner dans ta chambre. J'ai quelque chose a faire. Tu penses pouvoir y aller toute seule ?

Je regarde Monsieur, surprise qu'il prenne la parole et rompt le silence. Je hoche la tête, ne l'ayant écouté qu'à moitié.

Nous rentrons a l'appartement et je mange quelque chose avant d'aller me doucher.

Enfin, je me pose dans mon lit et soupire longuement. Une journée de plus.

Les journées sont étranges. J'ai parfois l'impression qu'elles sont longues, mais parfois rapides. Peut être que mon cerveau déraille en ce moment. Je me sens bizarre, comme si je ne pouvais pas connecter plusieurs informations. Comme si je n'arrivais pas a réfléchir pendant longtemps.

Peut être que c'est la fatigue. Je ne sais pas. Je m'allonge dans mon lit et m'endors presque immédiatement.

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Le lendemain, comme prévu, je m'habille pour me rendre dans ma chambre attitrée. Monsieur m'aide, mais me rappelle bien qu'il ne pourra pas m'emmener.

J'hoche la tête, sans ronchonner. L'immeuble des pass n'est qu'à deux pas des logements des prostituées et proxénètes, il ne peut pas se passer grand chose.

Mais je ne sais pourquoi, je ne peux m'empêcher de stresser et d'avoir une vilaine boule au ventre.

Peu avant vingt heures, je sors de l'appartement après avoir enfilé mes talons et descends les escaliers pour sortir par la porte de secours, qui mène a la petite ruelle.

Le froid me frappe de plein fouet. Je jette un oeil aux prostituées sur le trottoir, en mini jupe et shorts et au haut mettant en valeur leurs poitrines. Je me sens parfois triste de les voir vivre dans des conditions pareilles. Ma situation est affreuse, mais peut-être pas autant que les leurs. Elles vivent dans les pires appartements de l'immeuble, certaines même dorment dehors ou dans leurs voitures, et leurs proxénètes est sans doute bien plus abusif que ce que Monsieur a été durant des années.

On se demande peut-être pourquoi elles ne sont pas arrêtées, et pourquoi tout le réseau est encore actif, malgré l'interdiction de la prostitution dans le pays. Monsieur m'a un jour expliqué que la police n'est pas très impliquée dans la cause anti prostitution, malgré que la loi l'interdise. Ils ne font pas grand chose et n'ouvrent jamais d'enquêtes afin de débusquer des réseaux. Il faut apparemment beaucoup de moyens pour que les enquêteurs daignent ouvrir une enquête. Et puis, quelques prostituées sur un trottoir ne signifie pas forcément réseau de prostitution.

J'arrête de réfléchir et entre dans le bâtiment, les pass allaient bientôt commencer, je devais me dépêcher.

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Les pass étaient enfin terminés. Je ne sais pourquoi, mais depuis hier, j'étais vraiment épuisée. Je n'avais croisé personne en sortant de ma chambre attitrée, et heureusement. Je devais ressembler à une somnambule tellement j'allais l'air endormie.

Les clients de ce soir étaient horribles, certains voulaient assouvir leurs besoin de BDSM qu'ils ne pouvaient pas soulager avec leurs femmes, alors c'est sur moi que c'est tombé. Autant dire que je sens déjà des bleus et hématomes venir partout sur ma peau. Mon corps est engourdis et me fait très mal.

Buy a Girl [BTS] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant