★CHAPITRE 32★

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Je me sentais plus rassurée en me rendant dans ma chambre attitrée main dans la main avec Monsieur.

Les autres filles nous regardaient étrangement, peut-être parce que cela ne se faisait pas vraiment ici. Mais je pense que Monsieur s'en fichait, il me serrait la main fort, comme pour être sûre que personne ne pourrait m'enlever.

Je n'ai plus revu Soyeon et ses chiennes depuis ce soir là, il y a quelques jours où elles m'ont agressées en bas de l'immeuble. C'était mieux ainsi, je ne sais pas si Monsieur en a parlé avec leurs proxénètes, en tout cas, je ne pense pas que leurs actes aient été sans conséquences.

Après l'incident, j'ai eu le droit à quelques jours de repos, quelque chose qui n'était pas arrivé depuis bien des années. J'ai donc eu le droit aux soins de Monsieur, durant ma convalescence.
Il m'a donné a manger, m'a mis de la crème sur mes hématomes tous les jours, a désinfecté ma plaie et m'a laissé me reposer.

J'en suis plus que touchée, si je devais être tout a fait honnête. Mais je sais qu'il ne faut pas que je m'habitue a cette situation, je ne sais pas quand elle pourra changer, je ne sais pas quand il redeviendra violent. Cette soudaine douceur envers moi est étrange. Monsieur a toujours été mon seul rempart, durant ces dix dernières années. Je n'ai pu me reposer que sur lui, mais jamais il n'a été si doux avec moi.

Même dans mes premières semaines de travails, il ne m'a jamais accompagné dans ma chambre, lorsque je revenais avec des bleus sur le corps, il ne me mettait pas de crème pour apaiser les douleurs...
Pourquoi le fait-il maintenant ?

Peut-être regrette il le traitement qu'il m'a donné durant ces dix ans ? Cela serait trop beau et brillant pour être vrai.
Peut-être que je vis encore dans un monde de Bisounours. La vie serait bien plus simple si c'était le cas.

La vie serait bien plus simple si ma mère ne m'avait pas vendu a Monsieur pour s'acheter de simples bières. Tout serait bien plus simple si elle n'avait pas couché avec un parfait inconnu et est tombée enceinte.

Je laisse tomber une petite larme. Je l'essuie rapidement pour ne pas que Monsieur s'en aperçoive.

Dix-neuf heures cinquante cinq. Le premier client doit arriver d'ici quelques minutes. Nous venons tout juste d'arriver dans la chambre.

Monsieur me lâche enfin la main et se met face a moi. Il remet correctement mes cheveux et me regarde quelques instants.

— Tu es parfaite.

Je baisse légèrement la tête, ne sachant pas trop quoi faire de ce compliment.

— Je t'attendrai ici lorsque les pass se termineront.

J'hoche la tête. Je remets une mèche de cheveux derrière mon oreille et prononce les mots qui étaient dans ma tête depuis plusieurs jours maintenant.

— Monsieur... Pourquoi êtes vous si gentil avec moi soudainement ?

Je pense qu'il fut surpris de la question, car jamais je n'aurai eu l'audace de lui poser une question comme ça il y a encore quelques mois.

C'est fou comme à quel point sept garçons ont pu changer tant de choses.

Pendant quelques secondes, je fus effrayée de sa réaction, mais je suis surprise de n'entendre qu'un ricanement.

— "Soudainement" ?

Je bafouille comme une idiote.

— Bah...Vous n'avez pas toujours été gentil avec moi...

Dix neuf heures cinquante sept.

Il inspire pendant une seconde. Je crains de l'avoir blessé. Ou mis en colère.

Buy a Girl [BTS] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant