Au déjeuner, nous nous rendons à la cafétéria d'entreprise. La qualité de la cuisine me surprend même si les effets secondaires de mon traitement m'empêchent d'en profiter pleinement. Jusque-là tout semble parfait, à cet instant je suis heureuse et le programme de l'après-midi m'enthousiasme davantage encore.
Assise avec moi derrière mon ordinateur, Sophie me forme aux différents logiciels utiles pour mes futures recherches juridiques. Vers quatorze heures, ma supérieure emprunte l'allée qui la mène à son bureau et nous salue d'un signe de tête élégant.
— Madame Velle. Madame 95E, attaque-t-elle.
Cette femme n'a aucune limite. Ma voisine baisse les yeux, rouge écarlate.
— Maître Coste, réponds-je poliment.
Elle s'arrête à notre hauteur.
— Par pitié, Naëlle, faites-vous grossir les seins ou évitez de vous afficher à ses côtés, c'est gênant. Vraiment.
Sans me départir de mon sourire, je l'observe jubiler. Tout ça n'est qu'un jeu pour elle et nous sommes tous ses jouets.
— J'y penserai, Maître. Une taille précise à me recommander ?
Il est certainement très dangereux de m'amuser avec elle, mais je ne peux m'en empêcher.
— Disons qu'un C me semble être le minimum.
— Un C. C'est noté, annoncé-je après avoir gribouillé sur mon cahier.
Satisfaite de son petit numéro, elle rejoint son bureau tout sourire. Sophie s'est ratatinée sur sa chaise et peine à continuer son tutorat. Pour en rajouter, la brune s'installe confortablement et nous observe avec un air espiègle. La joue dans la main, elle ne nous lâche pas des yeux. Ma voisine va s'évanouir.
— Ne vous laissez pas impressionner, chuchoté-je avant de reprendre normalement. Donc, vous disiez ? Comment puis-je accéder aux archives ? Sont-elles numérisées ?
— Pas avant 2012, les serveurs n'étaient pas assez puissants, bredouille-t-elle.
Plus les minutes passent, plus elle perd ses moyens. Je décide de mettre fin à son calvaire ou du moins d'essayer. J'attrape le combiné et appuie sur la touche du raccourci du téléphone de la brune.
— Un problème, madame Velle ?
— Pourriez-vous arrêter de faire ça, s'il vous plaît ? C'est embarrassant.
— Comment ça ? Je supervise votre formation, minaude-t-elle. Vous êtes vraiment mignonnes toutes les deux. Je crois que vous lui plaisez.Son petit sourire innocent ne me dit rien qui vaille. Je m'apprête à répondre quand une femme passe devant nous, puis la porte de son bureau. Bon timing. Du moins, c'est ce que je pensais.
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Omegalove - Johanne Millot
RomanceLorsque Sasha, nombriliste et avocate promise à un avenir brillant, se voit imposer une assistante par Helena, sa tante et directrice du cabinet familial SAUMANE, elle ne s'attend pas à être déstabilisée par la douceur de Naëlle, une jolie rousse au...